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tasseau

tasseau [ taso ] n. m.
• 1676; tassiaul 1410; tassel « plaque qui maintient les agrafes d'un manteau » 1155; lat. pop. °tassellus, crois. de taxillus « dé à jouer » puis « tasseau » et tessella « cube, dé »
Petite pièce (de bois, de métal...) destinée à soutenir l'extrémité d'une tablette. support. Tasseaux soutenus par des taquets. « une planche, supportée par deux tasseaux, placée contre le mur » (Chateaubriand).

tasseau nom masculin (latin populaire tassellus, du latin classique taxillus) Pièce de bois de petite section, servant à soutenir, à maintenir une autre pièce (tablette, tiroir, lattis, etc.). Dans une couverture métallique, tringle de bois de section trapézoïdale séparant les travées (tasseau de couvre-joint) ou placée sur les lignes de faîtage et d'arêtier. Petit outil de chaudronnier, tôlier, carrossier ; synonyme de tas.

tasseau
n. m. Pièce de bois de faible section, le plus souvent carrée ou rectangulaire, qui sert de cale ou de support.

I.
⇒TASSEAU1, subst. masc.
A. — Pièce ou fragment de diverses matières servant à maintenir, à soutenir une autre pièce. Au bout de quelques minutes de travail, l'énorme pierre se déplaça et glissa sur les tasseaux préparés pour la recevoir (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 178).
1. Pièce de bois ou de métal, de petites dimensions, servant notamment à soutenir l'extrémité d'une tablette ou d'une autre pièce métallique dans un bâti ou dans un meuble. Aucun espace n'était perdu dans cette cahute; des planches grimpaient en des étages incohérents sur des traverses (...) elles tenaient, on ne savait comme, sur des tasseaux rafistolés (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 92).
P. méton. Bois avec lequel on fait des tasseaux. Acheter du tasseau chez un marchand de bois (ROB. 1985). Morceau de ce bois. Tasseau de deux mètres, de trois mètres (ROB. 1985).
2. BÂTIMENT
a) Pièce de bois fixée entre les arbalétriers et les pannes pour mieux les réunir, ou utilisée pour supporter les bardeaux sur lesquels repose un plancher en bois. Les tasseaux de faîtages et d'arêtiers sont payés moitié en plus des prix des tasseaux ordinaires (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 4, 1928, p. 66).
P. anal. ,,Pièce de bois servant à assurer ou à renforcer la liaison de deux parois et placée à l'intérieur de l'emballage`` (Industries 1986).
b) Muret entrant dans la construction d'une cheminée ou supportant un objet disposé un peu au-dessus du sol. Le poêle est construit sur un âtre creux composé d'une plaque de fonte supportée (...) par des tasseaux en briques, et en communication avec la ventouse amenant l'air extérieur (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 5, 1928, p. 29).
c) ,,Petit tas de plâtre (...) en forme de cul-de-lampe fait dans un angle pour y déposer une lampe, un chandelier ou autre ustensile`` (JOSSIER 1881).
d) ,,Scellement (...) fait aux pieds des sapines et des écoperches au moyen de fragments de moëllons maçonnés au plâtre`` (CHABAT t. 2 1876).
3. LUTHERIE. ,,Forme sur laquelle les luthiers appliquent et collent les éclisses qui composent le corps d'un violon, d'une guitare, etc.`` (CHESN. t. 2 1858).
4. MINES ET CARR. ,,Assemblage de moellons, ou de petits blocs de pierre, que l'on pose à sec sous un morceau de pierre pour le mettre en chantier`` (NOËL 1968). ,,Ensemble de morceaux de pierre que l'on scelle sur les côtés d'un bloc pour le débiter en tranches sans qu'elles se renversent`` (NOËL 1968).
5. RELIG. (vêt. liturg.). Empiècement rectangulaire ornant une chape (d'apr. LELOIR 1961).
B. — TECHNOL. Petite enclume portative, utilisée notamment pour emboutir et relever le fer en bosse (d'apr. JOSSIER 1881).
Prononc. et Orth.:[], [ta-]. LITTRÉ [a]; BARBEAU-RODHE 1930, Lar. Lang. fr., WARN. 1987 []; ROB. 1985 [], [a] mais MARTINET-WALTER 1973 [a], []. V. tas, tasse. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) 1340 maçonn. (Actes norm. de la Chambre des Comptes sous Philippe de Valois, éd. L. Delisle, p. 250: en laquelle [solle] a VII tasseaux de pierre); de nouv. 1526 (Nouvelles arch. de l'art fr., t. 3, année 1887, p. 91: entre laditte charpenterie dudit beffroy et lesdiz pans de mur de laditte tour y a plusieurs tasseaulx et estrillons de boys servant de contrefiches à contreficher le dit beffroy); b) 1676 « petit morceau de bois qui sert à soutenir l'extrémité d'une tablette d'armoire » (FÉLIBIEN, p. 749); 2. a) 1676 « petite enclume portative » (ibid., p. 748); b) 1765 « outil avec lequel on relève les ouvrages de tôles » (Encyclop.). D'un lat. pop. tassellus, croisement du lat. taxillus « petit dé à jouer » puis en b. lat. « petit morceau de bois » avec le lat. tessella « dé à jouer, cube » (v. FEW t. 13, 1, p. 139 a-b). Du même étymon vient le subst. tassel « pièce d'étoffe faite pour couvrir l'échancrure d'un manteau », glosé « frange » par l'éd. (1155, WACE, Brut, 11586 ds T.-L.); « plaque de métal qui maintient les agrafes d'un manteau » (ca 1160, Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave2, 751). Fréq. abs. littér.:13.
II.
⇒TASSEAU2, subst. masc.
Arg., pop. Nez (d'une personne). Il a un grand tasseau (SANDRY-CARR. 1963).
Se piquer le tasseau. ,,Se soûler`` (RIGAUD, Dict. jargon paris., 1878, p. 322). Se sécher le tasseau. ,,Se moucher`` (CAR. Argot 1977).
REM. Tasse, subst. masc., par apocope, arg. Nez d'une personne, d'un objet fabriqué. [Notre camarade] vint donner du tasse en plein dans le corps [du pendu] (STÉPHANE, Ceux du trimard, 1928, p. 29). [À un obus non éclaté:] — T'avais pas l'tasse assez pointu (ESN. Poilu 1919).
Prononc.:[], [ta-]. Étymol. et Hist. 1878 « nez » (RIGAUD, loc. cit.). Prob. même mot que tasseau1. Voir FEW t. 13, 1, p. 138b.

tasseau [tɑso; taso] n. m.
ÉTYM. 1676; tassiaud, 1410; taisseault « planche », 1409; tassel « plaque qui maintient les agrafes d'un manteau », 1155; lat. pop. tassellus, croisement du lat. class. taxillus « petit dé à jouer » avec tessella « carreau, cube, dé ».
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I
1 a Pièce de bois de section relativement faible et généralement carrée ou à peu près carrée, qui sert (ou est destinée à servir) d'élément de soutien, en particulier dans un assemblage, un bâti, un meuble, etc. || Tasseaux supportant des tablettes d'armoire. || Les tasseaux s'encastrent par leurs extrémités en biseau dans les crémaillères (d'une bibliothèque dont ils soutiennent les rayons, par exemple).
1 Un grabat à draps sales occupait la moitié de ma loge; une planche, supportée par deux tasseaux, placée contre le mur à deux pieds au-dessus du grabat, servait d'armoire au linge, aux bottes et aux souliers des détenus (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 354.
2 (…) le cercueil descendait sur ses cordes, se posait au fond de la fosse sur les deux tasseaux que nous y avions placés (…)
Pierre Gascar, le Temps des morts, p. 245.
Spécialt. (Constr.). Barre de bois séparant les travées de la couverture d'une maison. || Tasseaux de charpente, de faîtage. || Tasseau de couvre-joint : pièce de charpente trapézoïdale sur laquelle sont fixés les couvre-joints, dans la couverture en zinc.
b Collectif. (De, du tasseau). Bois d'ouvrage propre à faire des tasseaux (au sens défini ci-dessus). || Acheter du tasseau chez un marchand de bois.(Un, des tasseaux). Morceau de ce bois d'ouvrage. || Tasseau de deux mètres, de trois mètres.
2 (1690, Furetière). Lutherie. Gabarit sur lequel les éclisses des instruments de la famille du violon sont mises en forme avant d'être collées aux tables.
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II Techn.
1 a (1676). Tas (III., 1.).
b (1765, Encyclopédie). || Tasseau à emboutir : tas (III., 1.) d'établi, matrice métallique portant une empreinte au fond de laquelle la tôle à emboutir est repoussée (au marteau, etc.).
2 (1694). Constr. Morceau de pierre, de brique, de carreau, etc., maçonné avec d'autres pour sceller au sol une perche d'un échafaudage.

Encyclopédie Universelle. 2012.