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tapir

tapir [ tapir ] n. m.
tapihire 1558; mot tupi
1Mammifère ongulé (tapiridés), herbivore d'assez grande taille (jusqu'à 1 m), au corps massif, aux membres courts, dont le nez se prolonge en une courte trompe préhensile. Tapir d'Amérique du Sud.
2(1896; par métaph. plais., le tapir étant un animal apprivoisable et comestible) Arg. École normale Élève qui prend des leçons particulières.
tapir (se) [ tapir ] v. pron. <conjug. : 2>
• 1160; frq. °tappjan « fermer »
Se cacher, se dissimuler en se blottissant. Hannibal [le chat] « s'alla tapir sous une bibliothèque » (France). Se retirer, se mettre à l'abri. Se tapir chez soi. se terrer.
Fig. Se cacher. « Cette profondeur, où se tapit un orgueil de père et de Dieu » (Balzac).
⊗ HOM. Tapissent :tapisse (tapisser).

tapir nom masculin (tupi tapira) Mammifère périssodactyle, strictement herbivore, au corps massif, au museau allongé en une courte trompe mobile, possédant 4 doigts à la main, 3 au pied. (Une espèce vit en Asie du Sud-Est [tapir à chabraque, en voie de disparition], les trois autres en Amérique tropicale.) Argot scolaire. Élève à qui l'on donne des leçons particulières. ● tapir (homonymes) nom masculin (tupi tapira) tapir verbe

tapir (se)
v. Pron. Se cacher en se blottissant.
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tapir
n. m. Mammifère herbivore et frugivore (genre Tapirus) d'Amérique tropicale et de Malaisie, dont la tête se prolonge par une courte trompe mobile, appelé cour. maïpouri en Guyane.

⇒TAPIR, subst. masc.
A. — 1. ZOOL. Mammifère ongulé herbivore d'Asie et d'Amérique, d'assez grande taille, au corps épais, bas sur pattes, dont le nez se prolonge en une trompe courte et préhensile. J'y liai connaissance [au Zoo] (...) avec le tatou, la viscache, le pécari, le tapir; avec le puma totem favori de l'Amérique du Sud, animal sacré (MORAND, Air indien, 1932, p. 44). La tête du palaeotherium ressemble si fort à celle du tapir, et le pied de derrière à trois doigts est également si proche de celui du tapir, « qu'aucun des naturalistes, habitués aux analogies, ne pourrait s'empêcher de s'écrier sur-le-champ que ce pied est fait pour cette tête et cette tête pour ce pied » (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 507).
2. P. anal., ANAT., PATHOL. Lèvre de tapir. Lèvre buccale supérieure saillant de façon anormale. À la façon d'un museau de tapir (NICOLAS ds Nouv. Traité Méd. fasc. 4 1925, p. 619). Lèvre de tapir. Lèvre antérieure hypertrophiée du col de l'utérus. (Dict. XXe s.).
B. — Arg. de l'Éc. normale sup. Élève qui prend des leçons particulières. Vous me procuriez des leçons, des tapirs pour aider ma vie d'étudiant libre, et parce que vous saviez que j'étais pauvre (NIZAN, Conspir., 1938, p. 227).
C. — [Terme insultant à l'égard d'un être qu'on méprise] Très-bel article de Joergensen sur le Mendiant ingrat, dans le Katholiken, feuille hebdomadaire dont il est l'unique rédacteur (...). Rien de pareil en France où ce qu'on nomme « la bonne presse » est cuisiné dans des casseroles sans art par d'innombrables tapirs (BLOY, Journal, 1899, p. 316).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. (se) tapir. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. I. 1558 tapihire (A. THEVET, Les Singularitez de la France antarctique, autrement nommee Amerique, fol. 94a ds KÖNIG, p. 199); 1575 tapirousou (ID., La Cosmographie Univers., fol. 920b, ibid.); 1578 tapiroussou (J. DE LÉRY, Hist. d'un Voy. fait en la Terre du Bresil, p. 151, ibid.); 1614 tapyyre (Cl. D'ABBEVILLE, Hist. de la Miss. des PP. Capucins à l'Isle de Maragnan, fol. 184a, ibid.); 1614 tapiyre-été (ID., ibid., fol. 248 recto d'apr. G. FRIEDERICI ds Z. fr. Spr. Lit. t. 58, p. 140); 1694 id. (CORNEILLE (Th.)); 1741 tapir (P. BARRÈRE, Essais sur l'hist. nat. de la France équinox., p. 160 ds KÖNIG, p. 199). II. 1892 subst. fém. arg. de Saint-Cyr « topographie » (DE C., L'Éclimètre ds TITEUX, St-Cyr, 1898, p. 674). III. [1896] arg. d'étudiants « élève à qui l'on donne des leçons particulières contre une rémunération » (d'apr. ESN.); 1907 (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], p. 293). IV. 1899 terme insultant (BLOY, loc. cit.). I empr. au tupi tapira usité aussi sous la forme dér. avec un suff. -eté au sens de « vrai tapir » ou empl. avec l'adj. ussu « grand » au sens de « grand tapir » (KÖNIG 1939, p. 199; NED; G. FRIEDERICI, loc. cit. et FRIED. 1960, p. 592). II du surnom d'un professeur de topographie appelé Le Tapir à cause de son long nez (TITEUX, St-Cyr, 1898, p. 538 et EUDEL, Arg. St-Cyr, 1893, p. 65). III représente prob. un empl. métaph. de I p. allus. aux mœurs et à la taille de cet animal qui en font un gibier facile et rentable avec peut-être l'infl. de taper au sens de « demander de l'argent à (quelqu'un) ». IV de même orig. que III par mépris pour cet animal.
DÉR. 1. Tapiridés, subst. masc. plur., zool. Famille de mammifères ongulés périssodactyles, comprenant les tapirs et les genres voisins fossiles. Chez les Périssodactyles, la foule obscure des Tapiridés (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 133). — []. — 1re attest. 1892 (GUÉRIN); de tapir1, suff. -idés. Cf. aussi tapiriens (Ac. Compl. 1842), tapiroïdes (Lar. 19e) et tapirides (CLAUS, Traité de zool., trad. de l'all. par G. Moquin-Tandon, Paris, 1878). 2. Tapiriser, verbe intrans., arg. de l'Éc. normale sup. Donner des leçons particulières. (Dict. XXe s.). [], (il) tapirise []. 1re attest. 1910 (d'apr. ESN. 1965); de tapir « élève à qui l'on donne des leçons particulières contre rémunération » (supra étymol. III).

tapir (se) [tapiʀ] v. pron.
ÉTYM. V. 1130; l'étym. du francique tappjan « fermer » est contestée par Guiraud, qui rattache le mot à 1. taper, par la métaphore « fondamentale » qui conduit de cacher « écraser » à se cacher. REM. Les formes plurielles des temps simples s'emploient peu, à cause de l'homonymie avec les formes correspondantes de tapisser. || Des « roches (…) où se tapissent (…) les mousses » (Bernardin de Saint-Pierre, in P. Larousse).
1 Se cacher, se dissimuler en se ramassant sur soi-même, en se blottissant (cit. 1; et → 1. Partir, cit. 4). || Lapin, lièvre qui se tapit. Clapir (se); → Graisse, cit. 4.
1 Les panthères, les loups, les couguars et les ours
Se sont tapis, repus des chasses meurtrières,
Au creux des arbres morts ou dans les antres sourds.
Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, « Calumet du Sachem ».
2 Je crains fort pour ma muse chétive (…) qu'elle ne préfère toujours se tapir, humble et rougissante, au bord de quelque fossé, le long d'une haie ou d'un mur en terre et en boue.
Sainte-Beuve, Correspondance, 81, 29 août 1829.
3 Hannibal (le chat), épouvanté par la sonorité étrange de son propre nom, s'alla tapir sous une bibliothèque (…)
France, le Crime de S. Bonnard, Œ., t. II, p. 495.
2 (1559). Se cacher. || « Cette profondeur, où se tapit un orgueil de père et de Dieu… » (→ Pour, cit. 25).
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tapi, ie p. p. adj.
1 (1667; tappy « accroupi », v. 1460). Caché, dans une posture ramassée. || Animal tapi dans son trou (→ Rat, cit. 3). || Une pauvre alouette tapie dans les blés (→ 2. Planer, cit. 2).
4 (…) il s'arrêta et s'assit de nouveau, tapi comme un lièvre au milieu des hautes herbes sèches.
Maupassant, Contes de la Bécasse, « L'aventure de Walter Schnaffs ».
Par anal. || « La France, tapie derrière la ligne Maginot… » (Sartre, l'Âge de raison, p. 118).Par ext. || « Les yeux tapis sous les sourcils… » (→ Humide, cit. 12).
2 Par métaphore ou fig. Caché, d'une manière plus ou moins menaçante. Embusqué. || Un mal le guettait (cit. 12), déjà tapi en lui. || Astuce tapie sournoisement dans l'énoncé d'un problème (cit. 3).
5 L'esprit déchaîne les sens; il les laisse délirer, et se tait; mais, tapi à l'affût, il guette et il choisit sa proie.
R. Rolland, Jean-Christophe, Nouvelle journée, IV, p. 1566.
HOM. (De certaines formes) Formes du verbe tapisser. — (Du p. p.) Tapis. — (De l'inf.) 1. Tapir, 2. tapir.
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1. tapir [tapiʀ] n. m.
ÉTYM. 1753; tapihire, 1558; mot tupi.
Mammifère ongulé (Tapiridés) d'assez grande taille (atteignant un mètre au garrot), au corps épais, bas sur pattes, dont le nez se prolonge en une courte trompe préhensile. || Le tapir est herbivore.
1 (…) tu n'as pas entendu le tapir. Il est venu pourtant cette nuit. Il a ronchonné et reniflé pendant une heure sous le bungalow.
Henri Fauconnier, Malaisie, p. 31.
2 « (…) À la fin, peut-être qu'il est mort comme ça, assis sur le champ de bataille, et qu'il n'a pas su d'où venait le coup fatal, comme ces tapirs que la flèche empoisonnée de la sarbacane frappe dans leur sommeil, et qui meurent sans se réveiller… »
J.-M. G. Le Clézio, les Géants, p. 26.
tableau Noms de mammifères.
DÉR. Tapiridés.
HOM. 2. Tapir, tapir (se).
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2. tapir [tapiʀ] n. m.
ÉTYM. 1896; de 1. taper « emprunter », par calembour avec 1. tapir.
Argot de l'École normale supérieure. Élève qui prend des leçons particulières (métaphore plaisante, le tapir [1. Tapir] étant un animal sédentaire, apprivoisable; → Vache à lait).
0 — (…) Il s'agit d'une leçon qu'il doit me procurer. — Un tapir ? — Oui. Imaginez-vous que je me suis amené à Paris le 6 octobre (…) soi-disant pour prendre possession d'un tapirat magnifique.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XV, p. 163.
DÉR. Tapirat, tapiriser.
HOM. 1. Tapir, tapir (se).

Encyclopédie Universelle. 2012.