taillis [ taji ] n. m.
• 1215; de tailler
♦ Partie d'un bois ou d'une forêt où il n'y a que des arbres de faible dimension issus de souches et de drageons et qu'on coupe à intervalles rapprochés; ces arbres eux-mêmes. Taillis et futaie. Taillis composé ou taillis sous futaie, où sont réservés certains arbres au milieu des coupes. Taillis simple. Battre, fouiller les taillis. — Adj. (1538) Bois taillis.
● taillis nom masculin Régénération naturelle d'une forêt par rejets de souche obtenue en recépant les arbres selon une périodicité (révolution) variable avec les espèces. Bois ou forêts exploités selon ce mode de traitement. (La périodicité du recépage varie de 4 à 8 ans pour les essences à croissance rapide [eucalyptus], de 20 à 30 ans pour les autres [châtaignier].) ● taillis (expressions) nom masculin Taillis sous futaie, taillis où sont maintenus des brins issus de semence et qui donneront des arbres de grande dimension.
taillis
n. m. Dans un bois, une forêt, etc., ensemble de très jeunes arbres provenant des drageons ou des rejets des souches d'arbres abattus quelques années auparavant.
|| Pratiquer un taillis: effectuer des coupes rapprochées dans le temps.
⇒TAILLIS, subst. masc.
A. — Petit bois ou partie d'un bois ou d'une forêt, composé(e) d'arbres de petit diamètre que l'on coupe périodiquement, et qui croissent à partir des anciennes souches, par des rejets ou drageons. Anton. futaie. Taillis simple, touffu; taillis de charmes, de châtaigniers, de hêtres; éclaircir un taillis; battre le taillis; s'enfoncer dans le taillis. Dans nos terres argilo-marneuses ou siliceuses (...), le bois monte vite, et les coupes sont mûres à l'ordinaire au bout d'un lustre. Au delà de vingt ans, le taillis perd, en ce sens qu'il se gêne, ne s'étoffe plus, occupe la souche sans profit, retarde le renouvellement des brins (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 1). La bécasse (...) cherche d'abord le terrain, sinon la place, où sa couleur se confondra avec celle du milieu ambiant. C'est ainsi que les taillis de chênes, qui gardent leurs feuilles en hiver, ont souvent ses préférences (VIDRON, Chasse, 1945, p. 58).
— Loc. verb. fig., vx. Gagner le taillis. Se mettre en lieu sûr. (Dict. XIXe et XXe s.).
— SYLVICULTURE
♦ Jeune taillis. Taillis ,,que l'on coupe tous les 10 ans`` (DG). Moyen taillis. Taillis ,,que l'on coupe entre 10 et vingt-cinq ans`` (DG). Haut taillis. Taillis ,,que l'on coupe entre vingt-cinq et trente ans`` (DG).
♦ Taillis(-)sous(-)futaie ou taillis composé. ,,Bois composé d'un étage supérieur en futaie claire, formée d'arbres de réserve, et d'un étage inférieur en taillis simple, coupé tous les 20 ou 30 ans`` (FÉN. 1970). Les variations résultant de l'influence humaine apparaissent également dans la progression de certaines espèces. Du XIIIe au XIXe siècle, les chênes ont été nettement favorisés par le traitement en taillis et en taillis sous futaie et parce qu'il s'agissait d'arbres « fruitiers », au détriment du hêtre et du sapin (Forêt fr., 1955, p. 11).
♦ Taillis sarté. ,,Taillis où sont intercalés des essarts, c'est-à-dire des clairières où les arbres ont été supprimés pour faire place à des cultures`` (FÉN. 1970).
♦ Taillis simple. Taillis dont la coupe porte sur la totalité du peuplement sans réserve de baliveaux (d'apr. Agric. 1977).
— Empl. adj., vieilli. Bois(-)taillis. Les coupes ordinaires des bois taillis ou de futaies mises en coupes réglées, ne deviennent meubles qu'au fur et à mesure que les arbres sont abattus (Code civil, 1804, art. 521, p. 96). Il y a les bois-taillis, des arbustes qui vous agrippent méchamment la figure au passage, ceux-là sont pleins de soleil, de fraises, de muguet, et aussi de serpents (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 8).
B. — P. anal. Touffe. La rage pousse dans l'amour, à travers l'amour, comme des épines parmi un taillis de fleurs (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 203).
— Loc. adv. En taillis. En touffe. Sa barbe, qui n'était pas rasée depuis plusieurs jours, poussait en taillis grisonnants sur ses joues caves (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 114).
C. — Au fig. Multitude, enchevêtrement. Grâce à ce taillis de piques et d'arquebuses [qui le protégeait], le parvis était vide (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 393). Ce matin-là, cette chapelle, froide et obscure, rutilait, incendiée par des taillis de cierges (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 104).
REM. Taille, subst. masc. ou fém., région. ,,Taillis de 3 à 7 ans`` (BURN. 1970). « Le faisan, ainsi que l'a écrit M. Pierre Salvat, n'aime rien tant que le couvert bas. » Tailles jeunes et ensoleillées, clairières garnies de bruyères ou de fougères (VIDRON, Chasse, 1945, p. 32). Au-dessous (de 3 à 7 ans), c'est un jeune taille, au-dessus, un gaulis (BURN. 1970).
Prononc. et Orth.:[], [ta-]. LITTRÉ, BARBEAU-RODHE 1930, WARN. 1968, Lar. Lang. fr., MARTINET-WALTER 1973 [ta-], le dernier à trois sujets près. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1216 tailliz (TAILLIAR, Rec. d'actes des XIIe et XIIIe s., en langue romane wallonne, p. 58); 1256 taillis (Trésor des Chartes du Comté de Rethel, IV, 324, 6 ds RUNK., p. 3); 1538 bois taillis (EST., s.v. caeduus). Dér. de tailler; suff. -is. Fréq. abs. littér.:626. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 463, b) 1 373; XXe s.: a) 1 123, b) 855.
taillis [tɑji; taji] n. m.
ÉTYM. 1215; de tailler.
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1 Bois, partie d'un bois ou d'une forêt où il n'y a que des arbres et arbustes de faible dimension issus de souches et de drageons et qu'on coupe à intervalles rapprochés; ces arbres eux-mêmes. ⇒ Brout, cépée, gaulis, maquis (cit. 1); taille (supra cit. 3). || Taillis et futaie (cit. 2). || Taillis simple. || Taillis composé ou taillis sous futaie, où sont réservés certains arbres au milieu des coupes. || Jeunes taillis; moyen taillis; haut taillis. || Taillis de jeunes charmes (→ Marcher, cit. 14). || Taillis touffu (→ Églantier, cit. 2). || Éclaircissement des taillis. ⇒ Raclage. || Arbres réservés dans un taillis. ⇒ Baliveau (cit. 2), lais. || Taillis qui sert de refuge au gibier. ⇒ Breuil, remise (II., 1.). || Branches de taillis brisées par les cerfs. ⇒ Hardées. || Taillis abrouti. || À l'orée, dans l'ombre du taillis (→ Rabattre, cit. 12; enfoncer, cit. 36). || Battre (cit. 15), fouiller, arpenter les taillis (→ Claironner, cit. 2; jambe, cit. 8). — Fig. et vx. || Gagner le taillis : se mettre à l'abri dans un lieu sûr (→ Armer, cit. 19, Molière).
0.1 Cette partie du Far-West paraissait serrée de bois, comme eût été un immense taillis composé d'essences extrêmement variées. Il était donc probable qu'il faudrait se frayer une voie à travers les herbes, les broussailles, les lianes, et marcher la hache à la main (…)
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 341.
♦ Adj. (1538). || Bois taillis (→ Fur, cit. 2).
1 (…) nous tournons avec la sente forestière. Elle s'enfonce dans un taillis émouvant, d'une épaisseur grasse et mouillée. Pas une tache de soleil à nos pieds; un air inerte, qui sans être froid nous transit.
M. Genevoix, Forêt voisine, IX.
2 Par métaphore. || Un taillis de sourcils, de poils (→ Offusquer, cit. 1; ratatiner, cit. 5). — Abstrait :
2 Et dans l'obscur taillis des êtres et des choses (…)
Hugo, la Légende des siècles, « Vision d'où est sorti ce livre ».
Encyclopédie Universelle. 2012.