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tabagie

tabagie [ tabaʒi ] n. f.
• 1603; mot algonquin « festin »; rattaché à 1. tabac au XVIIIe
1Vx Estaminet où l'on allait fumer. Mod. Endroit mal aéré où l'on a fumé beaucoup. Quelle tabagie ici !
2Région. (Canada) Bureau de tabac.

tabagie nom féminin (algonquin tabaguia, festin, avec l'influence de tabac) Endroit où l'on a fumé beaucoup, qui est rempli de fumée ou qui conserve l'odeur du tabac. Au Canada, bureau de tabac.

tabagie
n. f.
d1./d Lieu rempli de fumée de tabac; atmosphère de ce lieu.
d2./d (Maurice, Québec) Petit commerce où l'on vend du tabac, des journaux, etc.

⇒TABAGIE, subst. fém.
A. — 1. Lieu public où l'on se réunissait autrefois pour fumer; estaminet où l'on fumait. L'estaminet est une institution; la tabagie est l'endroit où l'on fume; et un homme fumant dans la rue abuse de la liberté individuelle (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1830, p. 44). Chacun des étudiants qui vient dans ce cercle se sent dans une maison à lui, et non pas dans une tabagie suspecte (BOURGET, Ét. angl., 1888, p. 209).
2. Péj. Endroit, pièce où l'on fume beaucoup, où la fumée et l'odeur du tabac stagnent. Nous nous enfournons, pour en faire une terrible tabagie, dans un de ces bons wagons si confortables de première (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Quinze jours en Holl., 1893, p. 253). En séance publique, les parlementaires ne peuvent que priser, mais leur vraie besogne sort des couloirs et des commissions, qui sont des tabagies (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p. 455).
P. méton. Fait de fumer beaucoup. Le père Aude, qui aimait la jeunesse, venait souvent se mêler à nos tabagies et à nos beuveries qui n'engendraient pas la mélancolie (CENDRARS, Lotiss. ciel, 1949, p. 82).
B. — Petite boîte ou nécessaire en métal, porcelaine ou verre, où l'on mettait autrefois tout ce qui servait à fumer (d'apr. HAVARD 1890).
C. — Région. (Canada). Boutique où l'on vend du tabac, des articles pour fumeurs et divers produits de consommation courante. Il s'arrêtait à une tabagie pour acheter des allumettes (M.-Cl. BLAIS, Une Liaison parisienne, 1976, p. 150 ds ROB. 1985).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1603 « festin, banquet (chez les Algonquins) » (CHAMPLAIN, Des Sauvages, p. 6 ds ARV., p. 466) - 1657 (N. SANSON, L'Amérique, 3e traité ds LITTRÉ: Ils [les peuples sauvages du Canada] ont entre eux leurs festins dans leurs mariages, dans leurs victoires, dans la réception de leurs amis, et y prennent force tabac; d'où, comme je crois, ils appellent ces réjouissances tabagies); 2. a) 1654 « lieu où l'on se réunissait pour fumer et boire » (SCARRON, Billet ds Œuvres, p. 188); b) 1845 p. ext. « lieu où l'on fume souvent, où l'odeur de la fumée domine » (BESCH.); 3. 1712 « cassette renfermant tout ce qui est nécessaire pour fumer » (doc. ds Nouv. arch. art fr., 1883, p. 240), ,,vieilli`` dep. 1893 (DG). Empr. à l'algonquin tabaguia « festin », le sens ayant évolué de 1 à 2 sous l'infl. de tabac1. Voir FRIED. et FEW t. 20, p. 80b. Fréq. abs. littér.:30. Bbg. SCHMIDT 1914,67. — SPITZER (L.). Z. fr. Spr. Lit. 1917, t. 44, p. 219.

tabagie [tabaʒi] n. f.
ÉTYM. 1657; 1603, « festin, chez les Algonquins »; mot algonquin « festin », rattaché à tabac au XVIIIe.
1 Vx. Estaminet où l'on allait fumer. Fumerie.
1 Fix et Passepartout comprirent qu'ils étaient entrés dans une tabagie hantée de ces misérables, hébétés, amaigris, idiots, auxquels la mercantile Angleterre vend annuellement pour deux cent soixante millions de francs de cette funeste drogue qui s'appelle l'opium !
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 154 (1873).
2 (1845). Endroit mal aéré où l'on a fumé beaucoup. || Ce bureau est une tabagie. || Quelle tabagie, chez vous !
2 (…) dans quelque café de Montparnasse, une de ces infectes tabagies qui sentaient le linge sale (…)
Sartre, l'Âge de raison, IX.
Fait de fumer beaucoup.
3 C'est une chanson qui ne comporte qu'un seul couplet et que mon ami A. t'Serstevens, mon plus ancien copain des lettres, a mise en musique et que nous avons souvent entonnée chez lui, quai Bourbon, les soirs de beuverie, de punch, de rhum et de tabagie parmi ses livres.
B. Cendrars, la Main coupée, p. 288.
3 (En franç. du Canada). Bureau de tabac, magasin qui vend du tabac, des cigares, des cigarettes, et parfois des boissons, des journaux, de la papeterie… (→ Pharmacie, infra cit. 1.1).
4 (…) il s'arrêtait à une tabagie pour acheter des allumettes.
Marie-Claire Blais, Une liaison parisienne, p. 150.
4 (1718). Vx. Boîte où l'on mettait le tabac, les cigarettes et le nécessaire pour fumer.
DÉR. Tabagique, tabagisme.

Encyclopédie Universelle. 2012.