algonquin, ine [ algɔ̃kɛ̃, in ] adj. et n. VAR. vx algonkin, ine
• 1612; de l'algonquin algumakin « où l'on pêche au harpon »
♦ Qui appartient à la tribu indienne du Canada portant ce nom. La nation algonquine. ⇒ iroquois. Les langues algonquines. N. « les Algonquins, reste d'une nation, autrefois si puissante » (Chateaubriand).
algonquin, ine
adj. (et n. m.) Relatif aux Algonquins. Les réserves algonquines.
|| n. m. LING L'algonquin: la famille de langues parlées dans la région des Grands Lacs d'Amérique du Nord.
⇒ALGONQUIN, INE, ALGONKIN, INE, subst. et adj.
I.— Subst. et adj.
A.— Algonquin. Membre d'une tribu indienne de l'Amérique du Nord :
• 1. Après eux parurent les Algonquins, reste d'une nation, autrefois si puissante, et qu'après trois siècles de guerre les Iroquois avoient presque exterminés. Leur langue, devenue la langue polie du désert, comme celle des Grecs et des Romains dans l'ancien monde, attestoit leur grandeur passée.
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, p. 415.
B.— Qui appartient aux Algonquins, relatif aux Algonquins :
• 2. Trois nations se partageoient l'empire du désert : l'Algonquine, la plus ancienne et la première de toutes, mais qui s'étant attiré la haine, par sa puissance, étoit prête à succomber, et succomba en effet sous les armes des deux autres; la Huronne, qui fut notre alliée, et l'Iroquoise notre ennemie.
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 2, 1803, p. 456.
• 3. La plus grande partie [du Canada], celle qui est située à l'ouest de la Baie d'Hudson, est occupée par les tribus Déné, la partie orientale par les tribus Algonquines, par exemple les Algonkins Saulteaux, Cris, Montagnais et Naskapi.
A.-C. HADDON, Les Races humaines, 1930, p. 240.
♦ Langues algonquines. ,,Nom sous lequel on comprend les idiomes parlés par les indigènes les plus septentrionaux de l'Amérique et dont plusieurs sont déjà éteints.`` (BACH.-DEZ. 1882).
— Au fig., vx. Individu ignorant les usages du monde et accoutré de manière bizarre. On dirait un Algonquin. Il ressemble à un Algonquin (Lar. 19e).
Rem. Attesté ds BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., DG, Lar. Lang. fr.
II.— Subst. masc. Langue parlée par les Algonquins.
Rem. Attesté ds BESCH. 1845, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[], fém. [-kin]. BARBEAU-RODHE 1930 note une durée mi-longue pour la 2e syllabe. 2. Forme graph. — Lar. encyclop. : algonquin ou algonkin (cf. aussi BESCH. 1845).
Étymol. ET HIST. — 1752 ethnique (Trév. : Algonquin, ine. Nom de peuple); 1775 plais. p. compar. (BEAUMARCHAIS, Le Barbier de Séville, II, 13 ds LITTRÉ : Le chef branlant, la tête chauve, Les yeux vairons, le regard fauve, L'air farouche d'un Algonquin); 1845 nom commun, au fig., pour désigner un personnage grossier (BESCH.), d'apr. la tradition lexicogr. ce sens aurait pour orig. l'emploi attesté chez Beaumarchais (Lar. 19e, LITTRÉ, BRUNOT t. 6, p. 1301).
Nom d'une tribu indienne résidant au Nord-Ouest du Saint-Laurent, issu par contraction du topon. algumakin litt. « (lieu) où on pêche au harpon » formé sur algum « foène, harpon » (ODEE 1967 et MEILLET, Lang. du Monde, Paris, 1952, p. 973). L'angl. Algoumequin considéré par ODEE comme un empr. au fr. au moment de la colonisation du Canada, est attesté dep. 1625 (PURCHAS, Pilgrims, IV, 1607 ds NED Suppl.).
STAT. — Fréq. abs. litt. :13.
BBG. — BÉL. 1957.
algonquin, ine ou algonkin, ine [algɔ̃kɛ̃, in] adj. et n.
ÉTYM. 1752, Trévoux; angl. algonkian, altér. de algoumequin (1605), du toponyme indien algumakin « lieu où l'on pêche au harpon (algum) ».
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1 Qui appartient à la tribu indienne du Canada portant ce nom, et qui était, avec les Hurons et les Iroquois, l'une des trois « nations » se partageant le pouvoir avant l'arrivée des Français, puis des Anglais. || La nation algonquine. || Les tribus algonquines. || Coutumes algonquines. N. || Les Algonquins, les Algonkins.
0 Après eux parurent les Algonquins, reste d'une nation, autrefois si puissante, et qu'après trois siècles de guerre les Iroquois avoient presque exterminés. Leur langue, devenue la langue polie du désert, comme celle des Grecs et des Romains dans l'ancien monde, attestoit leur grandeur passée.
Chateaubriand, les Natchez, 1826, p. 415, in T. L. F.
➪ tableau Classification des langues.
2 (XIXe). Fig et vx. Individu d'apparence sauvage et bizarre. ⇒ Huron.
Encyclopédie Universelle. 2012.