sylve [ silv ] n. f.
• les Sylves 1846; silve, selve en a. fr.; lat. silva « forêt »
♦ Poét. Forêt, bois. Les essences « donnaient à cette sylve abandonnée l'aspect d'une forêt mystérieuse » (Bosco).
● sylve nom féminin (latin silva) Forêt dense tropicale humide.
⇒SYLVE, subst. fém.
A. — 1. Littér. Bois, forêt. [Des poètes] peuplaient leurs parcs enchantés et leurs sylves évanescentes d'une faune tout idéale (VALÉRY, Variété [I], 1924, p. 107). La population mystérieuse et déliée qui hante les sylves nocturnes et leur grasse liberté noire (LA VARENDE, Nez-de-cuir, 1936, p. 100).
2. GÉOGR. Forêt équatoriale hygrophile. Sylve amazonienne; sylves africaines. En Afrique, la pauvreté du Sahara et du Kalahari, l'épaisseur des sylves équatoriales ont empêché, jusqu'à présent, l'établissement des voies nécessaires au développement du pays (ALBITRECCIA, Gds moyens transp., 1931, p. 43). Ce « sauvage » [de l'Amazonie] se laissera même accompagner par vous derrière sa hutte (...) surveiller les plantes (...) qu'il a dû dérober au péril de sa vie à la sylve sauvage, à la sylve étouffante qui l'assiège (CENDRARS, Lotiss. ciel, 1949, p. 66).
B. — Au plur., LITT. [Le plus souvent avec une majuscule] Recueil de pièces de vers détachées. Les Sylves de Stace. Chef de l'école romane, Moréas remanie le Pèlerin passionné (1893), donne Ériphyle et quatre Sylves (1894), puis groupe en volume toutes ses œuvres de transition (Poésies, 1889, comprenant Le Pèlerin passionné, Énone au clair visage, Ériphyle, Sylves) (R. JASINSKI, Hist. de la litt. fr., Paris, A.-G. Nizet, 1966, p. 428).
Prononc. et Orth.:[silv]. Att. ds Ac. 1778 à 1878 au sens B. Ac. 1778-1835: silves, 1878: sylves. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 selve « forêt » (Roland, éd. J. Bédier, 3293: Selve ne bois); XIIIe s. silve (Me de St Thibaut, éd. R. Th. Hill, II, 634); en a. et m. fr. (v. GDF. Compl., s.v. selve); à nouv. au XIXe s. 1888 (d'apr. LARCH. Nouv. Suppl. 1889, XIII: Il était bon d'écrire, en 1888, sylve pour forêt); ,,poét.`` ds ROB. 1964; b) 1930 spéc. « forêt équatoriale » (MORAND, Magie noire, p. 154); 1932 sylve amazonienne (ID., Air indien, p. 172); 2. 1638 « recueil de pièces de vers détachés, ayant pour modèle celui de Stace » (J. CHAPELAIN, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 1, p. 33: il [le Poète-historien Saint Blancat] a rendu tesmoignage dans ses Sylves à vostre vertu). Empr. au lat. class. sylva, silva « forêt, bois », pour le sens 2, cf. STACE, Silvae.
sylve [silv] n. f.
ÉTYM. 1846, les Sylves, de Stace, in Bescherelle; silve, selve en anc. franç., 1080; du lat. silva, mieux que sylva « forêt ».
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1 Poét. Forêt, bois.
1 Il semblait que l'on fût au fond d'un bois perdu. Les essences du hêtre, de l'érable, du charme, du troène, insolites dans nos climats, donnaient à cette sylve abandonnée l'aspect d'une forêt mystérieuse (…)
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 136.
2 (…) soupir étouffé de Weber frôlant sylves et lacs (…)
Michel Leiris, Frêle bruit, p. 369.
2 Didact. (géogr.). Forêt, et, spécialt, forêt équatoriale. || Les sylves africaines. — (Pour traduire le port. selva). || La sylve amazonienne.
Encyclopédie Universelle. 2012.