superstructure [ sypɛrstryktyr ] n. f.
1 ♦ Partie (d'une construction) située au-dessus du sol, d'un niveau. Superstructure d'un pont. — Ensemble des travaux exécutés hors de terre. Les superstructures d'une voie de chemin de fer. — Mar. Ensemble des constructions situées au-dessus du pont d'un navire.
2 ♦ (trad. all.) Philos. Dans le vocabulaire marxiste, Système d'institutions, d'idées..., correspondant à une forme déterminée de conscience sociale et dépendant d'une « base », d'une structure économique. Les marxistes « font de la superstructure une synthèse qui émane certes des conditions de production et de vie matérielle, mais dont la nature et les lois de développement ont une réelle indépendance » (Sartre).
⊗ CONTR. Fond, fondation . Infrastructure.
● superstructure nom féminin Dans l'analyse marxiste, ensemble, formé par le système politique (appareil d'État) et le système idéologique (juridique, scolaire, culturel, religieux), qui repose sur une base économique donnée, ou infrastructure. Partie de construction élevée au-dessus de la construction principale. Partie d'un bâtiment située au-dessus du sol, par opposition à une partie enterrée (infrastructure, substructure). Ensemble des installations à caractère spécifiquement ferroviaire (voie et appareils de voie, installations de traction électrique s'il y a lieu, installations de signalisation, bâtiments des gares, etc.). Construction placée sur le pont supérieur d'un navire, faisant corps avec la coque et s'étendant sur toute la largeur, par exemple le château, le gaillard, la dunette.
superstructure
n. f.
d1./d Partie (d'une construction) située au-dessus du terrain naturel.
|| (Plur.) Constructions édifiées au-dessus du pont supérieur d'un navire.
d2./d SOCIOL Ensemble formé par les idées (politiques, juridiques, philosophiques, religieuses, morales, artistiques, etc.) et les institutions, dans la terminologie marxiste (opposé à infrastructure ).
⇒SUPERSTRUCTURE, subst. fém.
A. — [P. oppos. à infrastructure]
1. Partie d'une construction située au-dessus du sol ou au-dessus d'un certain niveau; partie d'un pont qui se trouve au-dessus de l'eau. (Dict. XIXe et XXe s.).
— MAR. Ensemble des parties du navire situées au-dessus du pont supérieur. Emploi des alliages légers et d'autres matériaux de faible densité pour les superstructures et les aménagements (LE MASSON, Mar., 1951, p. 104).
— TRAV. PUBL. Ensemble des travaux exécutés hors de terre, superposés aux travaux de terrassement. Aussi est-il très important, pour un navire parvenu à l'extrémité des jetées, d'être à la portée des secours dont il peut avoir besoin. On est ainsi conduit à établir, au-dessus de la jetée basse, une superstructure où des hommes puissent circuler sans danger par les plus mauvais temps pour aller lancer une amarre au navire et le haler dans le chenal (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 225).
2. Ensemble des équipements qui accompagnent nécessairement, lors d'une opération d'urbanisme, la construction de logements et la création d'activités. Les investissements (...) sont en retard sur les prévisions des plans successifs quant à l'hébergement et à la superstructure touristique (JOCARD, Tour. et action État, 1966, p. 277).
B. — PHILOS. MARXISTE. Organisation politique, juridique et idéologique de la société dépendant étroitement de l'infrastructure matérielle ou économique. Le point de départ de Karl Marx est d'un sociologue plutôt que d'un économiste. Pour lui, la société et l'histoire révèlent deux structures: une infrastructure, la base de tout, qui est constituée par les techniques et les conditions de production; puis (...) la superstructure, c'est-à-dire le droit, la morale, les religions, les institutions politiques, etc. (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1968, p. 164).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1764 « élément, ornement inutile surajouté à un ouvrage de l'esprit » (VOLTAIRE, Comm. Corn. Rem. Pompée, V, 3 ds LITTRÉ), sens relevé par certains dict. du XIXe s. de BOISTE 1808 à Lar. 19e; b) 1858 technol. (CHESN. t. 2); 2. 1905 (MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, p. 108: [certains ont été amenés] à l'ethnologie et au folklore [...] rêvant d'effacer les superstructures révolutionnaires et de remettre au jour les assises de jadis). Formé de l'élém. super- et de structure; au sens 2 trad. l'all. Überbau (MARX et ENGELS, Manifeste du Parti communiste, 1848, trad. fr. par J. Molitor, 1934, p. 77; v. aussi Marxisme 1982). L'angl. superstructure est att. en 1641 au sens de « structure immatérielle (dans les sciences humaines) » et en 1645 au sens de « ouvrage matériel réalisé sur des fondations » (v. NED). Fréq. abs. littér.:53.
superstructure [sypɛʀstʀyktyʀ] n. f.
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1 (1872). Partie d'une construction située au-dessus (du sol, d'un certain niveau…). — On disait aussi superstruction [sypɛʀstʀyksjɔ̃]. — Superstructure d'un pont.
♦ Ponts et chaussées. Ensemble des travaux exécutés hors de terre (par oppos. à infrastructure). || Superstructures d'une voie de chemin de fer.
1 il y a l'image au-dessus du radiateur un paquebot de profil deux cheminées la rangée de hublots miroitants le long du flanc noir et d'autres dans les superstructures blanches.
Tony Duvert, Paysage de fantaisie, p. 145.
♦ Géol. Terrain de couverture (structures tabulaires, etc.).
2 (XXe). Philos. (Trad. de l'all.; dans le voc. marxiste). Système d'institutions, d'idées, de croyances, correspondant à une forme déterminée de conscience sociale et dépendant d'une « base », d'une structure matérielle (économique). ⇒ Infrastructure. || Les superstructures, reflets (cit. 8) du mode de production.
2 (…) les marxistes recourent à la dialectique et font de la superstructure une synthèse qui émane certes des conditions de production et de vie matérielle, mais dont la nature et les lois de développement ont une réelle indépendance.
Sartre, Situations III, p. 159 (1949).
3 Qu'est-ce qu'une société ? C'est d'abord, selon l'analyse marxiste, une base économique : travail producteur d'objets et de biens matériels, division et organisation du travail. Ensuite une structure : des rapports sociaux structurés et structurants à la fois, déterminés par la « base » et déterminant des relations de propriété. Enfin viennent les superstructures, qui comprennent des élaborations juridiques (codes), des institutions (l'État, entre autres) et des idéologies.
Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 64.
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CONTR. Fond, fondation. — Infrastructure.
Encyclopédie Universelle. 2012.