subroger [ sybrɔʒe ] v. tr. <conjug. : 3>
• 1355; subroguer 1332; lat. subrogare « proposer un magistrat à la place d'un autre »
1 ♦ Vx Mettre à la place de. ⇒ substituer. Jésus-Christ « subroge les prêtres en sa place » (Bossuet).
2 ♦ (1690) Mod. Dr. Subroger un rapporteur : nommer (un juge) à la place d'un autre, comme rapporteur. — Substituer (une personne, une chose) à une autre par subrogation.
● subroger verbe transitif (latin subrogare, de rogare, demander) Substituer une personne à une autre ou une chose à une autre en lui conférant le même régime juridique. ● subroger (difficultés) verbe transitif (latin subrogare, de rogare, demander) Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : je subroge, nous subrogeons ; il subrogea.
subroger
v. tr. DR Mettre à la place de (qqn). Je vous ai subrogé en mes droits.
|| Subroger un rapporteur: nommer un juge rapporteur aux lieu et place d'un autre.
⇒SUBROGER, verbe trans.
A. — DR. Substituer une personne à une autre; substituer une chose à une autre. Cette subrogation est conventionnelle (...) lorsque le débiteur emprunte une somme à l'effet de payer sa dette, et de subroger le prêteur dans les droits du créancier (Code civil, 1804, art. 1250, p. 225). L'immeuble acquis pendant le mariage à titre d'échange contre l'immeuble appartenant à l'un des deux époux, n'entre point en communauté, et est subrogé au lieu et place de celui qui a été aliéné (Code civil, art. 1407, 1804, p. 256).
♦ Subroger un rapporteur. ,,Nommer un juge à la place d'un autre comme rapporteur`` (Ac. 1935).
B. — Littér., empl. pronom. Se mettre à la place de, se substituer à. Cette substitution d'une âme forte, débarrassant celle qui ne l'est point de ses périls et de ses craintes, est une des grandes règles de la mystique. (...) sainte Thérèse se subrogeait aux âmes en peine, la sœur Catherine Emmerich succédait, elle, aux impotentes, relayait, tout au moins, les plus malades (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 76).
Prononc. et Orth.:[], (il) subroge []. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug.: prend e devant a et o: subrogeai(s), -geons. Étymol. et Hist. 1332 trans. subroguer (Régistres de l'echevinage de Saint-Jean-d'Angély ds Arch. hist. de la Saintonge et de l'Aunis, vol. XXIV, publ. par. M. Denys d'Aussy, p. 55), forme en usage jusqu'au XVIIe s. (1660, OUDIN); ca 1380 subrogier en lieu de l'autre (BERSUIRE, Tit. Liv., ms. Ste-Gen., f° 54c ds GDF. Compl.); 1409 part. passé subst. (Exéc. testam. de Jehan le Maistre, A. Tournai, ibid.); 1633 subrogé tuteur (Inventaire ds M. Jurgens et E. Maxfield-Miller, Cent ans de recherches sur Molière, 214 ds QUEM. DDL à paraître). Empr. au lat. subrogare « faire choisir quelqu'un à la place d'un autre; élire en remplacement » (de sub indiquant une idée de remplacement et rogare « prier quelqu'un de, demander à quelqu'un de »).
DÉR. 1. Subrogateur, adj. masc. et subst. masc., dr. a) Adj. masc. Acte subrogateur. Acte qui subroge un rapporteur, un tuteur à un autre. Synon. subrogatoire (infra dér. 3). (Dict. XIXe et XXe s.). b) Subst. masc. Second rapporteur. (Ds GUÉRIN 1892, ROB., Lar. Lang. fr., ROB. 1985). — []. — 1res attest. a) ) 1765 subst. « ancien créancier qui en subroge un autre en son lieu et place aux droits qu'il avait contre son débiteur » (Encyclop. t. 15), ) 1803 « action qui subroge un rapporteur à un autre » (BOISTE), b) 1812 adj. (ibid.); dér. sav. de subroger, suff. -eur2. 2. Subrogatif, -ive, adj., dr. Qui subroge; qui constitue ou exprime une subrogation. Convention subrogative. Lorsque la quittance subrogative a été établie sous seing privé, elle n'est opposable aux tiers qu'après avoir été enregistrée conformément à l'art. 1328 du code civil (Nouv. rép. de droit, Paris, Dalloz, 1965,13, s.v. subrogation). — [], fém. [-i:v]. — 1re attest. 1872 (Gaz. des Trib., 18 avr., p. 374, 3e col. ds LITTRÉ Suppl.); dér. sav. de subroger, suff. -if. 3. Subrogatoire, adj., dr. Synon. de subrogateur (supra dér. 1). Acte subrogatoire (Ac. 1878-1935). — []. Att. ds Ac. dep. 1878. — 1re attest. 1842 (Ac. Compl.); dér. sav. de subroger, suff. -oire.
subroger [sybʀɔʒe] v. tr. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. V. 1355; subroguer, 1332; lat. subrogare « proposer un magistrat à la place d'un autre », de sub, et rogare « demander ».
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1 Vx. Mettre à la place de. ⇒ Substituer. || « Jésus-Christ se retirant de ce monde, il subroge les prêtres en sa place… » (Bossuet, Sermon sur la satisfaction).
2 (1690). || Subroger un rapporteur : nommer (un juge) comme rapporteur (2.) à la place d'un autre.
♦ (Déb. XVIe). Substituer (une personne, une chose) à une autre par subrogation. || Subroger qqn dans les droits de…
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subrogé, ée p. p. et adj.
1 (1690). Dr. || Rapporteur subrogé. — Loc. || Subrogé tuteur ou subrogé-tuteur : personne choisie par le conseil de famille dans une ligne autre que celle du tuteur pour représenter les intérêts du pupille et pour surveiller la gestion du tuteur (→ Curateur, cit. 4; renommée, cit. 4). || Une subrogée tutrice.
0 Dans toute tutelle, il y aura un subrogé tuteur ou une subrogée tutrice. La femme pourra être nommée subrogée tutrice avec l'autorisation de son mari.
Code civil, art. 420.
♦ N. || Un subrogé, une subrogée, personne qui en remplace une autre par subrogation.
2 Didact. (Calque de l'angl. subrogate languages). || Langages subrogés : codes subordonnés à une langue naturelle, dont ils transmettent les éléments pertinents par des moyens autres que la voix humaine (ex. : langages sifflés, tambourinés).
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DÉR. Subrogateur, subrogatif, subrogatoire. — (Du lat.) Subrogation.
Encyclopédie Universelle. 2012.