subjectivisme [ sybʒɛktivism ] n. m.
• 1866; de subjectif
♦ Philos., Didact.
1 ♦ Tendance ou théorie qui ramène l'existence à celle du sujet ou de la pensée (métaphysique), les jugements de valeur, les certitudes à des états de conscience, à des assentiments individuels (logique, morale, esthétique). Subjectivisme poussé jusqu'au solipsisme.
2 ♦ Attitude d'une personne qui ne tient compte que de ses sentiments et opinions individuels, qui refuse, méprise ou ignore la réalité objective.
● subjectivisme nom masculin (de subjectif) Doctrine selon laquelle tout ce qui existe n'a de réalité et/ou de valeur qu'en fonction d'un sujet pensant, d'une conscience qui les lui donne. Attitude de quelqu'un qui juge d'après ses seules opinions personnelles.
subjectivisme
n. m.
d1./d PHILO Système qui n'admet d'autre réalité que celle du sujet pensant.
d2./d Propension à la subjectivité (sens 2).
⇒SUBJECTIVISME, subst. masc.
A. — PHILOS. ,,Tendance philosophique qui consiste à ramener tout jugement de valeur ou de réalité à des actes ou des états de conscience individuels`` (LAL. 1968). On ne tarda pas à remarquer que la philosophie cartésienne pouvait être utilisée, soit contre la justice inhérente, soit en faveur du subjectivisme qui est au fond des doctrines de la Réforme (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 772). [Lévy-Bruhl] a (...) abandonné l'objectivisme du positivisme, mais sans retomber dans le subjectivisme interprétatif de Max Weber (Traité sociol., 1967, p. 54).
B. — Usuel. Attitude de celui qui agit en fonction d'appréciations et de sentiments personnels, en refusant la réalité objective. « Subjectivisme », un de ces mots terribles dont le Juge suprême écrasera, le jour du Jugement, sans appel possible, les malheureux groupés dans la petite chambre Histoire de l'art du grand tribunal de Josaphat (L. FEBVRE, G. de la Tour, [1950] ds Combats, 1953, p. 307).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1866 (AMIEL, Journal, 28 sept., p. 466). Dér. de subjectif; suff. -isme. Cf. l'angl. subjectivism « théorie philosophique issue de la doctrine de Kant » dep. 1857 ds NED et « théorie ou méthode fondée exclusivement sur des faits subjectifs » dep. 1865, ibid. Fréq. abs. littér.:60.
DÉR. Subjectiviste, adj., philos. Propre au subjectivisme; relatif à cette doctrine. L'idéalisme subjectiviste auquel je me ralliais privait le monde de son épaisseur et de sa singularité: il n'est pas étonnant que même en imagination je n'aie rien trouvé de solide à quoi m'accrocher (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 228). Empl. subst. masc. Partisan du subjectivisme. On voyait là des artistes qui prétendaient à la liberté illimitée du rêve, — subjectivistes effrénés, méprisant comme Flaubert, « les brutes qui croient à la réalité des choses » (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 958). — []. — 1res attest. 1888 adj. (G. LYON, Idéalisme en Angleterre au XVIIIe s., 65 ds Fonds BARBIER: Cette belle profession de foi subjectiviste), 1909 subst. (ROLLAND, loc. cit.); de subjectivisme par substitution de suff.; cf. l'angl. subjectivist « celui qui croit en ou défend le subjectivisme » dep. 1874 ds NED. — Fréq. abs. littér.: 13.
subjectivisme [sybʒɛktivism] n. m.
ÉTYM. 1872; de subjectif.
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♦ Philosophie.
1 Tendance ou théorie qui ramène l'existence à celle du sujet ou de la pensée (métaphysique), les jugements de valeur, les certitudes à des états de conscience, à des assentiments individuels (logique, morale, esthétique). || Le subjectivisme est un idéalisme relativiste. || Subjectivisme poussé jusqu'au solipsisme.
2 Cour. Attitude de celui qui ne tient compte que de ses sentiments et opinions individuels, qui refuse, méprise ou ignore la réalité objective.
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DÉR. Subjectiviste.
Encyclopédie Universelle. 2012.