strie [ stri ] n. f.
1 ♦ (Rare au sing.) Chacun des sillons parallèles, séparés par des arêtes saillantes. Stries d'une coquille; d'une lime. ⇒ rainure, sillon. Une strie plus profonde. Marqué de stries profondes. ⇒ strié; striation. Disposition en stries ⇒ striure.
♢ (1872) Rayure d'une roche, due à l'action glaciaire.
2 ♦ (1779) Chacune des rayures ou des lignes parallèles qui se détachent sur un fond. — Des « pièces d'argent trouées se détachant sur une strie rouge » (Gautier).
3 ♦ (1771) Archit. Listel. — Au plur. Cannelures parallèles.
● strie nom féminin (latin stria) Chacun des sillons peu profonds parallèles entre eux qui marquent une surface : Les stries d'une coquille. Chacune des lignes ou rayures parallèles qui se détachent sur un fond : Les stries d'une étoffe. Nom parfois donné aux listels ou filets séparant des cannelures. Ligne structurale pouvant exister sur un miroir de faille (miroir strié par opposition à miroir poli) ou sur une surface de banc, à la suite du frottement entre les deux compartiments ou entre les deux couches.
strie
n. f. Ligne très fine, en creux ou en relief, parallèle, sur une surface, à d'autres lignes semblables. Les stries d'une coquille. Syn. rainure, sillon.
⇒STRIE, subst. fém.
Surtout au plur.
A. — 1. Chacun des sillons parallèles peu profonds, séparés les uns des autres par une arête, qui marquent une surface. Synon. striure. Stries d'une lime. La partie du sommet de la coquille où passe le pédicule de l'animal, est striée longitudinalement (...); la strie qui est dans le milieu, est la plus profonde: il y a une strie transversale qui sépare en deux parties égales toutes les stries longitudinales (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 124).
2. Chacune des lignes parallèles qui se détachent, par leur couleur, d'un fond de couleur différente. Synon. striure. Seulement maintenant, je sais. Je soulève mes cheveux: ces stries blanches, ce n'est plus ma curiosité ni un signe: un commencement; ma tête va prendre, vivante, la couleur de mes os (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 78).
B. — Spécialement
1. ANAT., HISTOL. Chacune des scissures très fines et très nombreuses visibles à la surface de certains os. (Dict. XIXe s. et XXe s.).
♦ Stries acoustiques. ,,Stries de substance blanche au nombre de trois à six (variable d'un côté à l'autre), qui parcourent le plancher du quatrième ventricule`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Elle présente (...) de chaque côté, de fins cordons blanchâtres, les stries acoustiques (GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 305).
♦ Stries d'Amici. ,,Membrane très mince qui se trouve au milieu du disque (...) d'une fibrille musculaire striée`` (LOV.-VEILL. 1954).
2. ARCHIT. ,,Partie pleine située entre deux cannelures consécutives d'une colonne ou d'un pilastre`` (NOËL 1968).
3. GÉOMORPHOL. Strie glaciaire. ,,Incision longue (quelques décimètres à plusieurs mètres) et étroite (quelques millimètres) dans la roche du lit glaciaire, ou dans les blocs et les cailloux morainiques (...) due au frottement d'une particule plus dure enchâssée dans la glace en mouvement`` (Géomorphol. 1979). Les blocs de moraines, fortement pressés contre les parois de la gorge, les usent, les polissent et souvent y tracent des stries ou rayures (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 48).
4. INDUSTR. DU VERRE. Opacité du verre due au mélange imparfait des matières premières ou à une cuisson défectueuse. Pour éviter la formation des stries qui se produisent toujours quand la masse n'est pas homogène et le refroidissement trop rapide, Guinand, après affinage, mettait à l'intérieur du creuset un petit moteur faisant tourner un cylindre réfractaire (Cl. DUVAL, Verre, 1966, p. 87).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1762-1835 au plur.; dep. 1878 au sing. Étymol. et Hist. 1. 1526-37 archit. « petit sillon longitudinal » (dans une colonne) (D. DE SAGREDO, Raison d'architecture antique [trad. de l'esp.], 19 v° d'apr. M. CAGNON, S. SMITH ds Cah. Lexicol. t. 19, 1971, p. 105), ne semble pas att. au XVIIe s.; à nouv. 1742 « id. » (sur un coquillage) (A. J. DÉZALLIER D'ARGENVILLE, L'Hist. nat. éclaircie dans deux de ses part. princ., la lithologie et la conchyliologie, p. 127); 2. 1771 archit. « partie pleine séparant deux cannelures (dans une colonne) » (Trév.); 3. 1779 « ligne, colorée ou non, se détachant sur un fond quelconque » (H. B. DE SAUSSURE, Voyages dans les Alpes, t. 1, p. 93 ds LITTRÉ); 4. 1845 géol. « chacun des sillons parallèles tracés dans une roche par des glaciers » (ÉLIE DE BEAUMONT ds C.r. de l'Ac. des sc., t. 20, p. 596 [passage trad. du texte angl. du Dr Ch.-T. Jackson]). Empr. au lat. stria « sillon, cannelure ». Fréq. abs. littér.:89.
strie [stʀi] n. f.
ÉTYM. 1545; rare jusqu'à la fin du XVIIe; du lat. stria « rainure ».
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1 Sc. nat. et cour. (Rare au sing.). || Stries : petits sillons parallèles, séparés les uns des autres par des arêtes saillantes. ⇒ Rainure, sillon. || Les stries d'une coquille (cit. 4), de la tige d'une plante, d'une lime. || Marqué de stries profondes. ⇒ Strié. || Stries du revêtement d'une autoroute. — Au sing. || Une strie. || Petite strie. ⇒ Striole.
♦ (1872). Rayure d'une roche, due à l'action glaciaire.
2 (1779). || Stries : petites lignes parallèles se détachant sur un fond. ⇒ Raie, rayure. || Stries transversales des muscles (cit. 1) striés ou stries d'Amici, qui marquent les limites de chaque segment musculaire. || Stries sanguines. — Spécialt. Petits vaisseaux visibles sur le globe de l'œil. ⇒ Strier. — Au sing. || Une strie.
1 (…) une calotte blanche bordée d'un galon noir et constellée de plusieurs rangs de pièces d'argent trouées se détachant sur une strie rouge (…)
Th. Gautier, l'Orient, t. I, p. 36.
2 L'alcool qu'il venait de boire multipliait et avivait les stries rouges de ses yeux.
J. Kessel, le Lion, p. 69.
3 Judith quitte sa mère et va voir la pluie de plus près. Et la place qui danse dans les stries de la pluie.
M. Duras, Dix heures et demie du soir en été, p. 11.
♦ (1771). Archit. Au plur. Cannelures parallèles sur une colonne, un pilastre, etc. — Au sing. (Rare). Listel.
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DÉR. Strier, striole.
COMP. Strioscopie.
Encyclopédie Universelle. 2012.