statuaire [ statɥɛr ] n. et adj.
• 1495; lat. statuarius
1 ♦ Littér. Sculpteur qui fait des statues.
2 ♦ N. f. (1549) Art de représenter en ronde-bosse la figure humaine ou animale. ⇒ sculpture. « De la résurrection de la sculpture antique date la fin de la grande statuaire occidentale » (Malraux).
3 ♦ Adj. (1552) Qui consiste en statues, est destiné à faire des statues. Marbre statuaire.
● statuaire adjectif (latin statuarius) Relatif aux statues. ● statuaire (expressions) adjectif (latin statuarius) Colonne statuaire, colonne qui porte une statue. Marbre statuaire, marbre suffisamment homogène pour faire des statues. ● statuaire nom Sculpteur qui fait des statues. ● statuaire nom féminin (latin statuaria) Art de faire des statues. Ensemble et caractères des statues d'une époque, d'un pays, d'un monument : La statuaire grecque classique. La statuaire de Chartres. ● statuaire (citations) nom Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Un bloc de marbre était si beau Qu'un statuaire en fit l'emplette. Qu'en fera, dit-il, mon ciseau ? Sera-t-il dieu, table ou cuvette ? Fables, le Statuaire et la Statue de Jupiter ● statuaire (difficultés) nom féminin (latin statuaria) Genre 1. La statuaire, n.f. = l'art de faire des statues. La statuaire religieuse. 2. Un, une statuaire, n. = un, une artiste qui fait des statues. ● statuaire (homonymes) nom féminin (latin statuaria) statuèrent forme conjuguée du verbe statuer
statuaire
adj. et n.
rI./r adj. Relatif aux statues.
rII./r n.
d1./d n. f. Art de faire des statues.
d2./d n. m. Sculpteur qui fait des statues.
⇒STATUAIRE, subst. et adj.
I. — Substantif
A. — Subst. masc. Sculpteur qui réalise des statues. On lui livre [au bonnetier] un manche à balai pour en faire une Vénus callipyge. Madame Paturot excellait dans cet art; elle avait le coup d'œil du statuaire (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 157). L'expression d'un potier, d'un verrier, d'un ferronnier, peut être d'une évocation aussi prenante et d'une étendue aussi mystérieuse que celle d'un peintre, d'un statuaire, d'un musicien, — tous poètes (BREMOND, Poés. pure, 1926, p. 132).
B. — Subst. fém.
1. Art de réaliser des statues. Subordonnant tout, même la morale, à la statuaire, ils [certains hommes] regrettent la nudité, la gymnastique, les athlètes, par dévouement aux sculpteurs (JOUBERT, Pensées, t. 2, 1824, p. 10). Cette vue philosophique est très propre à mettre la statuaire au premier rang des arts: elle laisse entendre qu'un beau corps pour Phidias est quelque chose d'analogue à ce que nous appellerions une âme bien née (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 72).
2. Ensemble et caractères des statues appartenant à une époque, à un pays, à un monument. La statuaire antique, grecque; la statuaire monumentale. Est-ce que la destruction de tant de merveilleux jeunes gens, qui étaient des statues polychromes incomparables, n'est pas du vandalisme aussi? Est-ce qu'une ville qui n'aura plus de beaux hommes ne sera pas comme une ville dont toute la statuaire aurait été brisée? (PROUST, Temps retr., 1922, p. 793). P. métaph. Les merveilles propres à la mer, et la statuaire accidentelle des rivages sont offertes gracieusement par les dieux à l'architecte (VALÉRY, Eupalinos, 1923, p. 70).
II. — Adjectif
A. — Qui se rapporte aux statues, qui donne lieu à la réalisation de statues, qui est représenté par une/des statue(s). Art statuaire. Michel-Ange est un véritable homme (...) mais il ne fait pas proprement de la peinture, il dessine des groupes statuaires (BARRÈS, Greco, 1911, p. 41). Colonne statuaire. ,,Colonne terminée par une statue`` (LITTRÉ).
B. — [En parlant d'un matériau] Qui sert à réaliser des statues. Bronze statuaire. Lorsqu'il [le gypse] est blanc et de texture saccharoïde, il peut remplacer le marbre statuaire (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 80).
C. — Rare. [En parlant d'une pers.] Qui présente des caractères physiques, des qualités plastiques dignes d'être représentés par une statue. P. métaph. Des centaines, des millions de vers [de Racine] m'assaillent (...); d'une telle ligne, d'une telle coupe; d'un tel couronnement; si plastiques; si statuaires; d'une telle évocation; d'un tel marbre (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 785).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1495 subst. masc. « sculpteur qui fait des statues » (JEAN DE VIGNAY, Miroir hist., IX, 136, éd. 1531 ds DELB. Notes mss); 2. 1549 subst. fém. « art de faire des statues » (J. DU BELLAY, La Deffence et Illustration, éd. H. Chamard, p. 185, 51). B. Adj. 1504-09 art statuaire (J. LEMAIRE DE BELGES, La Couronne margaritique, éd. J. Stecher, t. 4, p. 54). Empr. au lat. statuarius, subst. av. A 1, stuatuaria adj. dans le syntagme ars stuatuaria, av. B, statuaria subst. fém. p. ell. de ars, av. A 2, dér. de statua (v. statue). Fréq. abs. littér.:182. Bbg. QUEM. DDL t. 21.
statuaire [statɥɛʀ] n. et adj.
ÉTYM. 1495; lat. statuarius, n. et adj., de statua. → Statue.
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1 (…) Et c'est pour cela
Qu'un statuaire ancien sculpta sur cette pierre
Un pâtre sur sa flûte abaissant sa paupière.
Hugo, les Contemplations, « Autrefois », III, XXI.
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II N. f. (1555, in D. D. L.). Art de représenter en ronde bosse la figure humaine ou animale. ⇒ Sculpture; statue. || La statuaire antique (→ Homme, cit. 14), grecque (cit. 3).
2 L'exploitation de l'antique par les peintres donnait l'impression d'un style parce qu'elle imitait non des peintures, toutes disparues, mais des statues. De la résurrection de la sculpture antique date la fin de la grande statuaire occidentale.
Malraux, les Voix du silence, p. 87.
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Encyclopédie Universelle. 2012.