songerie [ sɔ̃ʒri ] n. f.
• 1495; de songe
♦ Rêverie. « Ses songeries d'intellectuel inquiet » (Duhamel). « Elle aimait les lectures, les romans [...] pour la songerie mélancolique et tendre qu'ils éveillaient en elle » (Maupassant).
● songerie nom féminin État de l'esprit qui s'abandonne à des pensées vagues, chimériques ; pensée vague et rêveuse. ● songerie (synonymes) nom féminin État de l'esprit qui s'abandonne à des pensées vagues, chimériques ;...
Synonymes :
- chimère
- rêve
- rêverie
- songe
songerie
n. f. Vieilli ou litt. Rêverie; état d'une personne qui songe.
⇒SONGERIE, subst. fém.
A. — État de l'esprit qui rêve, qui laisse vagabonder ses pensées. Synon. usuel rêverie. Songerie profonde. Il trouva le docteur assis devant le lit, plongé dans une telle songerie qu'il paraissait ne pas sentir les grosses larmes coulant une à une sur ses joues (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1519). Ce furent là les thèmes de sa méditation, presque chaque matin qu'il regarda le soleil se lever sur la lagune de Venise. C'était la songerie de beaucoup d'hommes de son siècle. Venise (...) l'un des plus beaux lieux où l'on puisse rêver du néant de tout (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 185).
— Songerie sur qqc. Quelque songerie critique sur quelque récente lecture (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1891, p. 43).
B. — P. méton.
1. Moment de repos favorable à la rêverie. P. métaph. Un jour de l'année 1837, l'abandon où gémissait ce lieu sacré le frappa au cœur; il contempla ce repos, cette patience, cette longue songerie de la colline (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 94).
2. Suite de pensées vagues et flottantes que l'on développe lors d'une rêverie. Songerie débridée, inconsistante. Son imagination s'en allait comme une folle, grisée par les mélodies, à travers les songeries douces et d'agréables rêvasseries (MAUPASS., Fort comme la mort, 1889, p. 112). Les rêves et les rêveries, les songes et les songeries, les souvenirs et la souvenance, autant d'indices d'un besoin de mettre au féminin tout ce qu'il y a d'enveloppant et de doux par-delà les désignations trop simplement masculines de nos états d'âme (BACHELARD, La Poétique de la rêverie, 1960, p. 25).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIIe s. soungnarie « récit chimérique, résultat d'une rêverie » (Ms. Bodl. Digby 86 f ° 41 r ° ds GDF.: Ci comence la soungnarie); 1491 songerie (Orose, I, f ° 113b, ibid.); 2. 1546 « songe, rêve » (RABELAIS, Tiers Livre, XIV, éd. M. A. Screech, p. 109, 13: Par mes songeries j'avoys une femme jeune, gualante, belle en perfection). Dér. de songer; suff. -erie. Fréq. abs. littér.:230. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 49, b) 333; XXe s.: a) 629, b) 378. Bbg. JOPPICH-HAGEMANN (U.). Frz. songer und soigner, soin, besoin. Rom. Forsch. 1978, t. 90, p. 41.
songerie [sɔ̃ʒʀi] n. f.
ÉTYM. 1495; sougnarie, XIIIe; de songe.
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♦ Vieilli ou littéraire.
1 Action, fait de rêver, de laisser aller sa pensée. — Moment de rêverie.
2 Suite de pensées développée lors d'une rêverie (→ Assujettir, cit. 16; attacher, cit. 38; retour, cit. 26). || « Ma songerie, aimant à me martyriser… » (→ Cueillir, cit. 10).
0 Elle aimait les lectures, les romans et les poésies, non pour leur valeur d'art, mais pour la songerie mélancolique et tendre qu'ils éveillaient en elle.
Maupassant, Pierre et Jean, I.
Encyclopédie Universelle. 2012.