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• 1678; « semelle » XIII^e; lat. pop. °sola, du lat. solea, par attract. de solum « 1. sol »

1 ♦ Partie cornée formant le dessous du sabot chez le cheval, le mulet, l'âne, etc. Des « empreintes qui mêlaient les larges soles des chameaux aux petits trous des sabots des chèvres » (Tournier).

2 ♦ Base du pied des gastéropodes, servant à leur fixation et souvent à la locomotion.

• 1213; lat. pop. °sola → 1. sole

1 ♦ Pièce de bois posée à plat et servant d'appui dans les charpentes.

2 ♦ (1842) Techn. Partie d'un four qui reçoit les produits à traiter. Sole plane, concave.

• 1374; fig. de 2. sole

• XIII^e; a. provenç. sola, lat. pop. °sola → 1. sole

n. f. AGRIC Dans une exploitation agricole, partie des terres entrant dans l'assolement qui porte la même culture.

n. f.

rI./r Partie cornée concave formant le dessous du sabot des ongulés.

rII./r

d1./d CONSTR Pièce de bois d'une charpente, posée à plat et servant d'appui.

d2./d Partie horizontale d'un four, qui reçoit les produits à cuire.

n. f. Poisson téléostéen (genre Solea), de forme aplatie et oblongue, à la chair très estimée.

— Sole-langue: poisson (genre Cynoglossus) voisin de la sole, à queue pointue, dont la chair est moins appréciée.

⇒SOLE¹, subst. fém.

,,Plaque cornée formant le plancher du sabot des solipèdes`` (ST-RIQUIER-DELP. 1975). [Les chevaux] heurtent leurs soles dans les airs: des étincelles jaillissent du demi-cercle d'airain qui couvre leurs pieds homicides (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 274). On voyait (...) la trace de son pied [du cerf]. La sole en était grande et large (VIALAR, Rendez-vous, 1952, p. 100).

Prononc. et Orth.:[]. Homon. sole^{2, 3, 4}, sol^{1, 2}. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [XIII^e-XIV^e s. [ms.] judéofr. « semelle » (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, n ° 959, ms. Rom. Vat. ebr. 138)]; en partic. 1354-77 « milieu du dessous de pied d'un cerf ou d'un sanglier » (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, p. 75); 1678 « plaque cornée formant le dessous du sabot d'un cheval » (GUILLET, Arts de l'homme d'épée, 1^re part., p. 208). Empr. au lat. d'époque impériale solea, v. sole², d'où aussi l'esp. suela; est att. en a. fr. dès ca 1200, indirectement par le verbe dessoler « enlever la semelle » (Escoufle, 6642 ds T.-L.).

⇒SOLE², subst. fém.

A. — CHARPENT. ,,Pièce de charpente posée à plat. Pièce de bois posée horizontalement pour soutenir des étais de mine ou de machine. On l'appelle aussi semelle`` (VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971). « (...) rabote-moi cette poutre; débarrasse-la de ses barbes. — Bien, » me répond-il; « mais il me faut du foin pour faire de la cendre à polir; il me faut du feu; j'ai à tracer cette sole et ce poteau » (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 85).

1. ,,Pièce de bois plate placée sous le pied d'une épontille`` (GRUSS 1978).

2. ,,Fond d'un bateau plat`` (GRUSS 1978). Sole d'une plate, d'une prame, d'une périssoire (MERRIEN 1958).

C. — TECHNOL. ,,Partie plane ou légèrement concave d'un four qui reçoit les produits à traiter`` (LESC. Gloss. 1973). Mise en marche d'un four neuf. Séchage (...). Le séchage doit être très progressif. (...) pour sécher la sole, on place un foyer entretenu devant la porte centrale et l'on ouvre le registre de la cheminée (BARNERIAS, Aciéries, 1934, p. 108). Dans les fours à sole non conductrice, le courant ne traverse pas tout le bain (GUILLET, Techn. métall., 1944, p. 86).

Prononc. et Orth.:[]. Homon. sole^{1, 3, 4}, sol^{1, 2}. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1213 « poutre, solive, pièce de bois posée à plat dans une charpente » des estages et des soles (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 259, ligne 26); 2. 1678 mar. « fond d'un bateau plat » (GUILLET, Arts de l'homme d'épée, 3^e part., p. 310: la Gribane est bastie à Sole); 3. 1755 « jetée de plâtre exécutée à la truelle » (AVILER, Dict. arch.); 4. a) 1832 « surface de l'âtre d'un four à boulanger » (RAYMOND); b) 1842 « partie d'un four sur laquelle on place les produits à traiter » (Ac. Compl.); 5. 1964 minér. (Lar. encyclop.). Réfection d'apr. les dér. solin, solive de l'a. fr. suele, seule « poutre, solive », v. ex. ds GDF., s.v. sole¹, encore usité dans les pat. (Morvan seule, pic. seule, Vosges seûle, sieule « pièce de bois, solive », v. FEW t. 12, p. 42a), du lat. pop. sola, altér. du lat. d'époque impériale solea « sandale, garniture de sabot, pressoir, sorte de plancher; sole (poisson) » d'apr. solum, v. sol¹; cf. aussi l'esp. suela, l'a. prov. sola « sablière », terme de charpenterie.

⇒SOLE³, subst. fém.

AGRIC. ,,Unité de l'assolement formée de parcelles groupées en quartiers et consacrées à la même culture ou à la jachère`` (CABANNE Géogr. 1984). Le bail des terres labourables, lorsqu'elles se divisent par soles ou saisons, est censé fait pour autant d'années qu'il y a de soles (Code civil, 1804, art. 1774, p. 322). On attribue à la tradition d'assolements obligatoires par soles le morcellement des propriétés foncières en parcelles et ensembles de parcelles répartis entre les divers quartiers du terroir (Traité sociol., 1967, p. 258).

Prononc. et Orth.:[]. Homon. sole^{1, 2, 4}, sol^{1, 2}. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1374 agric. droites soles et compostures (A.N. MM 29, f ° 123 v ° ds GDF. Compl.). Empl. fig. de seule, sole « poutre, solive », v. sole² étymol. cf. l'empl. de planche dans la lang. de l'agriculture.

⇒SOLE⁴, subst. fém.

ICHTYOL. Poisson marin, au corps plat, presque ovale, couvert d'écailles fines, qui vit dans les mers tempérées et chaudes sur les fonds sableux et dont la chair est très appréciée. Sole grillée, frite; sole normande, meunière; sole au four. La sole, dite aussi perdrix de mer, si elle est grosse, est un peu ferme au sortir de la mer, et a besoin de quelques jours d'attente (AUDOT, Cuisin. campagne et ville, 1896, p. 305). Filets de soles à la Mirbeau. La nature de ce plat le destine surtout à figurer dans les menus de déjeuners. Sa composition spéciale où entrent, par parties égales, les œufs et le poisson, permet de le servir sous la dénomination d'omelette ou de filets de soles à la Mirbeau (Gdes heures cuis. fr., P. Montagné, 1948, p. 188).

Prononc. et Orth.:[]. Homon. sole^{1, 2, 3}, sol^{1, 2}. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. XIII^e s. (Bataille de Karesme et de Charnage, éd. Gr. Lozinski, 290). Du lat. pop. sola, réfection du lat. d'époque impériale solea, v. sole¹ — ce poisson étant ainsi appelé à cause de sa forme plate —, par l'intermédiaire de l'a. prov. sola (XIII^e-XIV^e s. [ms.], Merv. Irl. ds LEVY Prov. t. 7); cf. aussi l'esp. suela. Le lat. solea subsiste dans l'ital. soglia et le port. solha.

STAT. — Sole^{1 à 4}. Fréq. abs. littér.:137.