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snobisme

snobisme [ snɔbism ] n. m.
• 1855; de snob
Comportement de snob. « une crise aiguë de snobisme » (Maupassant). Aimer un musicien par snobisme. 2. affectation, pose.

snobisme nom masculin (anglais snobism) Admiration inconditionnelle pour les manières, les opinions en vogue dans les milieux tenus pour distingués et qui se manifeste par une imitation servile de leur comportement. Admiration artificielle pour tout ce qui est nouveau, à la mode : Snobisme littéraire.snobisme (citations) nom masculin (anglais snobism) Julien Benda Paris 1867-Fontenay-aux-Roses 1956 Si l'on excepte le cas unique du cartésianisme, il n'y a pas de snobisme du bon sens. La France byzantine Gallimard Robert Pellevé de La Motte-Ango, marquis de Flers Pont-l'Évêque 1872-Vittel 1927 Académie française, 1920 et Frantz Wiener, dit Francis de Croisset Bruxelles 1877-Neuilly-sur-Seine 1937 Le snobisme fait faire aux gens du monde autant de vilaines actions que la misère aux malheureux. Les Précieuses de Genève Les Portiques Marcel Proust Paris 1871-Paris 1922 […] le snobisme, c'est-à-dire l'admiration de ce qui chez les autres est indépendant de leur personnalité. Jean Santeuil Gallimard William Makepeace Thackeray Calcutta 1811-Londres 1863 Celui qui admire petitement de petites choses est un snob. He who meanly admires mean things is a Snob. Les Snobs

snobisme
n. m. Fait d'être snob; attitude d'une personne snob.

⇒SNOBISME, subst. masc.
A. — Ambition qui consiste à (désirer) fréquenter certains milieux sociaux jugés supérieurs et à se faire adopter par eux. Snobisme mondain, parisien; crise de snobisme. M. de Charlus, qui jusque-là n'eût pas consenti à dîner avec Mme de Saint-Euverte, la saluait maintenant jusqu'à terre. Recevoir l'hommage de M. de Charlus, pour elle c'était tout le snobisme (PROUST, Temps retr., 1922, p. 861). À leur propos [des solennités mondaines], il [Montesquiou] partage l'humanité en deux camps, les élus et les exclus, deux termes à quoi il faut d'abord songer lorsque l'on cherche à définir le snobisme (MAURIAC, Écrits intimes, Commenc. d'une vie, 1932, p. 52).
B. — Affectation qui consiste à priser ou à mépriser quelqu'un ou quelque chose non en raison de sa valeur ou de sa qualité mais en fonction du choix des gens que l'on veut imiter. Snobisme architectural, artistique, intellectuel. M. Lemaître a énuméré les snobismes littéraires: et il nous a montré les snobs, à commencer par les précieuses de l'hôtel de Rambouillet (GAULTIER, Bovarysme, 1902, p. 91). Par snobisme il avait vendu la pharmacie de son père, et il a tout dépensé dans son manoir (RENARD, Journal, 1906, p. 1033). Pure de tout snobisme esthétique, elle [la reine Victoria] était incapable de feindre un plaisir qu'elle n'éprouvait pas (MAUROIS, Édouard VII, 1933, p. 6).
Snobisme de qqn, de qqc. Le snobisme de la petite ville, où les gens les plus notoirement incapables de s'intéresser à l'art s'empressèrent bruyamment de s'inscrire au bureau de location (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 456).
P. ext. Imitation de ce qui fait partie de la mode, qui est prôné par la publicité. Synon. vogue. Snobisme des croisières, de la mode, des safaris, des voyages. [La baronne] savait qu'en ce temps de « snobisme » à outrance, le chic est avant tout prisé (GYP, Leurs âmes, 1895, p. 29). Le camping (...) était presque inconnu, du moins en France. Je ne suis pas bien sûr de ne pas avoir provoqué en partie (...) ce nouveau snobisme, après ceux des « bains de soleil » et des « relais gastronomiques » (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 15).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1857 snobisme (THACKERAY, Livre des Snobs, trad. Guiffrey, p. 88 ds BONN., p. 137); 1867 snobbisme (LAGARDIE ds Journal des Débats, 12 mai, p. 2, c. 5, ibid.). Dér. de snob; suff. -isme. La forme snobbisme est directement empr. à l'angl. snobbism att. dep. 1845 (v. NED et NED Suppl.2, avec la forme snobism au XXe s. seulement, ainsi que snobisme empr. au fr.) mais plus rare que snobbishness, dér. de l'adj. snobbish et empl. par W. M. Thackeray, ds The book of snobs, avec l'empl. subst. de snobbish (NED). Fréq. abs. littér.:188. Bbg. DU PUY DE CLINCHAMPS (Ph.). Le Snobisme. Paris, 1964, pp. 9-17. — JOHNSON Mots angl. 1986, pp. 419-420. — QUEM. DDL t. 28.

snobisme [snɔbism] n. m.
ÉTYM. 1857, trad. de Thackeray, in Höfler; angl. snobism (1856); de snob.
Comportement de snob. || Proust avait une réputation de snobisme (→ Mondain, cit. 7). || Son snobisme, ses prétentions nobiliaires (→ Marquisat, cit.). || Snobisme mondain, littéraire, artistique (→ Avant-garde, cit. 2). || Admirer qqch., suivre la mode par snobisme. Affectation, pose. || Engouement dû au snobisme.
1 (…) les femmes les plus titrées de France se firent présenter chez elle (…) la joie d'être ainsi choyée, admirée, d'être appelée, attirée, recherchée partout, firent éclater dans son âme une crise aiguë de snobisme.
Maupassant, Notre cœur, II, V.
2 Qu'est-ce donc, en effet, que le snobisme ? C'est l'alliance d'une docilité d'esprit presque touchante et de la plus risible vanité.
Jules Lemaitre, les Contemporains, t. VII, p. 96.
3 Dans la vie mondaine où aucun objet intérieur et désintéressé n'est donné à l'activité, on peut dire que tout est formalisme (…) Du reste la vie mondaine est occupée par trois choses qui constituent à vrai dire le formalisme presque tout entier : le snobisme, c'est-à-dire l'admiration de ce qui chez les autres est indépendant de leur personnalité, la médisance (…)
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 628.
Par métonymie. Rare. Ensemble de snobs, des snobs.
4 (…) tout Paris défila devant le catafalque de lady Asthiner, comme avait défilé dans Piccadilly tout le snobisme de Londres.
Jean Lorrain, le Crime des riches, p. 178 (1905).

Encyclopédie Universelle. 2012.