séjourner [ seʒurne ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1530 ; sujurner 1138; lat. pop. °subdiurnare, bas lat. diurnare « vivre longtemps; durer », de diurnus « jour »
1 ♦ Rester assez longtemps dans un lieu pour y avoir sa demeure sans toutefois y être fixé. ⇒ demeurer, habiter. « Un foyer ne doit pas être un lieu où l'on séjourne, mais un lieu où l'on revient » (Montherlant). Séjourner chez des amis, à l'hôtel.
2 ♦ (Sujet chose) Rester longtemps à la même place. « Dans ces contrées, les neiges séjournent longtemps sur les terres » (Ségur). Eau qui séjourne dans un fond. ⇒ croupir, stagner.
⊗ CONTR. Passer.
● séjourner verbe intransitif (latin populaire subdiurnare, du bas latin diurnare, durer) Demeurer, résider quelque temps dans un endroit : Séjourner quelques années aux États-Unis. En parlant de vapeurs ou de liquides, rester immobile, stagnant : Brouillard qui séjourne dans la vallée. ● séjourner (synonymes) verbe intransitif (latin populaire subdiurnare, du bas latin diurnare, durer) Demeurer, résider quelque temps dans un endroit
Synonymes :
- demeurer
- habiter
- rester
- s'arrêter
- se tenir
séjourner
v. intr. Demeurer quelque temps dans un lieu. Séjourner à l'hôtel.
|| (Choses) Ornières où l'eau séjourne.
⇒SÉJOURNER, verbe intrans.
A. — [Le suj. désigne une pers.] Demeurer un certain temps dans un lieu, y résider sans y être fixé. Séjourner quelques jours à l'hôtel, chez des amis; j'ai séjourné deux ans en Angleterre. Il faudrait au moins, (...) faire séjourner ses enfants en pays étranger, changer pour un an un Français pour un Anglais (MICHELET, Journal, 1834, p. 122). L'ami T'Serstevens séjourne actuellement aux Marquises, où il bourlingue d'île en île (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 333).
— P. ext. Rester un moment dans un endroit. Séjourner sous un arbre. Elle (...) entrait dans l'église Notre-Dame-de-Lorette par la grande porte, y séjournait environ dix minutes, et sortait par la rue Fléchier (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 215). Savoir user d'un appartement, c'est savoir séjourner dans une pièce ou dans l'autre selon l'humeur, l'heure et la saison (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1388).
B. — [Le suj. désigne un inanimé] Rester pendant un certain temps au même endroit. Aliments qui séjournent dans la bouche; le fer qui séjourne dans l'eau rouille; les neiges séjournent longtemps sur le versant Nord. Le pancréas est-il dissous dans la bile quand il a séjourné dans l'alcool? (Cl. BERNARD, Notes, 1860, p. 70). Sous la table, elle avait passé un billet froissé à Edmond. Il eut toutes sortes de peines à faire celui qui le sort du veston, et à lui donner l'aspect d'un honnête billet qui a séjourné dans une poche (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 384).
— P. métaph. Amour qui séjourne dans le cœur; souvenir qui séjourne dans la mémoire. Cet instinct de cruauté qui séjourne au cœur de la femme (, Aphrodite, 1896, p. 158). Vous savez dans quel antre séjourne la lamentation de ce pauvre vainqueur (PÉGUY, Ève, 1913, p. 734).
Prononc. et Orth.:[], (il) séjourne [-]. Ac. 1694, 1718: sejourner; dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. 1121-34 surjurner « demeurer quelque temps dans un lieu » (PHILIPPE DE THAON, Bestiaires, 618 ds T.-L.); ca 1140 sujurner (GAIMAR, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 1707); ca 1160 [ms. A fin XIIe-déb. XIIIe s.] sejorner (Eneas, 351 ds T.-L.); 1600 « (d'une chose) rester quelque temps au même endroit » (OLIVIER DE SERRES, Theâtre d'Agriculture, Paris, Jamet Métayer, p. 451: miel (...) qui sejorne au fons du pot). Du lat. vulg. subdiurnare proprement « durer un certain temps », comp. de sub exprimant la notion de « un peu » et de diurnare « durer », relevé au sens de « vivre longtemps ». Sejorner est issu de sojorner par dissim.; la forme sorjorner est due à un changement de préf., v. sur, préposition. Fréq. abs. littér.:373. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 611, b) 577; XXe s.: a) 494, b) 454.
séjourner [seʒuʀne] v. intr.
ÉTYM. 1530; sujurner, 1138; du lat. pop. subdiurnare, de sub, et bas lat. diurnare « vivre longtemps; durer », du lat. class. diurnus « jour »; le sens trans. ancien de « mettre au repos » subsiste au p. p. séjourné « reposé », au XVIIIe; le sens de « retarder, attendre » a vécu jusqu'au XVIIe.
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1 Rester assez longtemps (dans un lieu), avoir sa demeure (dans un lieu) sans toutefois y être fixé. ⇒ Demeurer; habiter. → Foyer, cit. 15; hospitalité, cit. 4. || Rousseau n'a séjourné que peu de temps à Ermenonville (→ Herborisateur, cit.). || Séjourner chez des amis, à l'hôtel. ⇒ Arrêter (s'), camper.
2 S'installer (pour un moment). || Séjourner sous un arbre (→ Mensuellement, cit.).
3 (1600). Sujet n. de choses. Rester longtemps à la même place. || Les neiges séjournent longtemps sur les terres (→ Effondrer, cit. 1). || Eau qui séjourne dans un fond. ⇒ Croupir, stagner.
♦ Fig. || L'amour séjourne dans son cœur (→ Net, cit. 2).
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CONTR. Passer.
DÉR. Séjour.
Encyclopédie Universelle. 2012.