sauvagerie [ sovaʒri ] n. f.
1 ♦ Caractère, humeur sauvage (II, 1o). « Tiburce allait rarement dans le monde, non par sauvagerie, mais par nonchalance » (Gautier).
2 ♦ (1807) Rare État sauvage, mœurs des sauvages (opposé à civilisation). « La sauvagerie est nécessaire, tous les quatre ou cinq cents ans, pour revivifier le monde » (Goncourt).
3 ♦ (1846) Caractère sauvage (II, 3o). ⇒ barbarie, brutalité, cruauté, férocité, violence. « Edmond ressentait quelque admiration de la sauvagerie de l'assassin. Il s'était acharné sur le cadavre, disait-on » (Aragon). Frapper avec sauvagerie.
⊗ CONTR. Sociabilité, civilisation. Délicatesse.
● sauvagerie nom féminin Littéraire. Caractère de quelqu'un qui fuit les contacts humains. Caractère de quelqu'un, de son comportement, barbare, féroce, cruel envers les autres : Un crime d'une extrême sauvagerie. ● sauvagerie (synonymes) nom féminin Littéraire. Caractère de quelqu'un qui fuit les contacts humains.
Synonymes :
- insociabilité
Contraires :
- affabilité
- amabilité
- sociabilité
Caractère de quelqu'un, de son comportement, barbare, féroce, cruel envers...
Synonymes :
- barbarie
- bestialité
- cruauté
- férocité
Contraires :
- douceur
- humanité
sauvagerie
n. f. Caractère sauvage (sens II, 2 et 3) (de qqn, de qqch). La sauvagerie d'un misanthrope. La sauvagerie d'un crime.
⇒SAUVAGERIE, subst. fém.
A. — Caractère rude, inhospitalier, peu accessible d'un lieu, d'un site où la nature est restée sauvage. Campagne rendue à la sauvagerie. Rencontre d'un site assez remarquable pour sa sauvagerie: le chemin descend par une pente subite dans un petit ravin où coule un petit ruisseau (M. DE GUÉRIN, Journal, 1833, p. 152). La sauvagerie charmante du pays le tentait (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 116).
B. — 1. Condition des hommes antérieure à la civilisation dite évoluée. Les pensées qui contractent le visage étrange de la reine restent un mystère pour tous (...). Est-ce tristesse ou abrutissement? (...) Regrette-t-elle son indépendance et la sauvagerie qui s'en va, et son peuple qui dégénère et lui échappe? (LOTI, Mariage, 1882, p. 104). Pour eux, l'art n'est au fond qu'un vestige de la sauvagerie primitive, et le génie est un danger permanent pour la société (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 113).
2. Caractère de ce qui appartient aux civilisations primitives. Dans cette pelote on enferme une petite bouteille à laquelle on adapte un goulot saillant en bois que l'on bouche avec de courtes plumes d'autruches. Cela est fort étrange et d'une grande sauvagerie (DU CAMP, Nil, 1854, p. 159). Des ornements d'une sauvagerie primitive et sombre, accrochés un peu partout, comme si la lointaine Polynésie fût venue à moi pendant mon sommeil (LOTI, Rom. enf., 1890, p. 281).
C. — Caractère, comportement d'une personne qui fuit les contacts humains et recherche la solitude. Elle était heureuse de sa solitude, de cette sauvagerie où elle vivait enfermée, comme au fond d'un refuge (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 516). J'aurais dû mettre en avant, pour expliquer ma sauvagerie et mes retraits, une crainte extrême de la fatigue. Dès que je ne puis m'y montrer parfaitement naturel, toute fréquentation m'exténue (GIDE, Si le grain, 1924, p. 527). V. sauvage II A ex. de Goncourt.
D. — Caractère, comportement d'une personne farouche, entière dans ses sentiments et ses actes. Parmi les Italiens les bons sont ceux qui ont encore un peu de sauvagerie et de propension au sang (STENDHAL, Amour, 1822, p. 290). Antonia n'avait (...) nullement la sauvagerie d'une gitane (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 135).
E. — Caractère inhumain, cruel, barbare d'une personne, d'un comportement ou d'un acte. Sauvagerie d'un assassin; sauvagerie d'un combat, d'une agression, d'une guerre. La plupart des objets précieux, classés au musée de Cluny, et échappés par miracle à l'immonde sauvagerie des sans-culottes, proviennent des anciennes abbayes de France (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 104). Nous allons voir les lutteurs dans le West End. Ce genre de sport dépasse en sauvagerie ce que je pouvais imaginer, car, au bout de quelques minutes, les lutteurs se transforment en enragés et ne pensent visiblement qu'à une chose, qui est de tuer l'adversaire (GREEN, Journal, 1936, p. 73).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Ca 1739 « manière, humeur, habitudes de celui qui ne peut souffrir la société ou n'en a pas l'habitude » (Loisirs d'un ministre in Mémoires du marquis d'Argenson, [éd. Barnère], p. 258 ds GOHIN, p. 243); 2. a) 1807 « condition des hommes et des groupes humains dont le mode de vie est resté proche de l'état de nature » l'etat de sauvagerie (DESTUTT DE TR., Comment. sur Espr. des lois, p. 275); b) 1833 « (d'un lieu) qui a gardé la violence, la rudesse de la nature vierge » site assez remarquable pour sa sauvagerie (M. DE GUÉRIN, loc. cit.); 3. 1822 « caractère barbare, féroce, d'une personne » un peu de sauvagerie et de propension au sang (STENDHAL, loc. cit.); 4. 1846 « caractère exclusif, passionné, violent d'une personne ou de ses actions » la sauvagerie de ses dernières paroles (BALZAC, Cous. Bette, p. 14). Dér. de sauvage; suff. -erie. Fréq. abs. littér.:318. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 144, b) 523; XXe s.: a) 720, b) 514. Bbg. GOHIN 1903, p. 243.
sauvagerie [sovaʒʀi] n. f.
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1 Caractère, humeur sauvage (II., 1.). || Chagrins (cit. 6) d'enfance qui laissent dans l'homme une teinte de sauvagerie (→ aussi Home, cit. 1; dramatiser, cit. 2).
1 Tiburce allait rarement dans le monde, non par sauvagerie, mais par nonchalance (…)
Th. Gautier, la Toison d'or, I, in Fortunio.
2 Il restait seul, par sauvagerie et par goût; il fuyait la société des autres enfants : il y était mal à l'aise; il répugnait à leurs jeux, à leurs batailles (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, Antoinette, p. 833.
3 La sauvagerie est nécessaire, tous les quatre ou cinq cents ans, pour revivifier le monde. Le monde mourrait de civilisation. Autrefois, en Europe, quand une vieille population d'une aimable contrée était convenablement anémiée, il lui tombait du Nord sur le dos des bougres de six pieds qui refaçonnaient la race.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 2 sept. 1855, t. I, p. 83.
3 (1846). Caractère sauvage (II., 3.). ⇒ Barbarie, brutalité, cruauté, férocité, violence. || La sauvagerie d'un meurtrier, d'un assassinat, d'une scène de l'Odyssée (→ Nettoyage, cit.). || Frapper avec sauvagerie.
4 Edmond ressentait quelque admiration de la sauvagerie de l'assassin. Il s'était acharné sur le cadavre, disait-on.
Aragon, les Beaux Quartiers, III, V.
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CONTR. Amabilité, bienséance, coquetterie, sociabilité. — Civilisation, délicatesse.
Encyclopédie Universelle. 2012.