Akademik

salement

salement [ salmɑ̃ ] adv.
• 1511; de sale
1D'une manière malpropre, sale, en salissant. Manger salement.
2Fig. D'une manière contraire à la pudeur ou à la correction; contraire à la loyauté. « Ils avaient salement manigancé leur coup » (Martin du Gard).
3Fam. Très désagréablement. « Je suis salement emmerdé » (Sartre). (Sans valeur péj.) Très, beaucoup. drôlement , foutrement, terriblement. Il « s'arrêta devant une petite auto noire : “Elle est bien, non ? [...] — Ça va nous rendre salement service” » (Beauvoir).
⊗ CONTR. Proprement.

salement adverbe D'une manière sale : Manger salement. D'une manière peu délicate, peu honnête : Se conduire salement. Populaire. Indique l'intensité ; terriblement, très : J'ai eu salement peur.salement (synonymes) adverbe D'une manière sale
Synonymes :
- malproprement
D'une manière peu délicate, peu honnête
Synonymes :
- indélicatement
- mal
- malhonnêtement
Populaire. Indique l'intensité ; terriblement, très
Synonymes :
- bigrement (familier)
- bougrement (familier)
- diablement (familier)
- vachement (populaire)

salement
adv. D'une manière sale. Manger salement.

⇒SALEMENT, adv.
A. — D'une manière sale, malpropre. Anton. proprement. Boire, travailler salement. [La Quelette] (...) laide à faire faire un écart à une mule, et toujours mise salement, comme une femme de campagne (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 115). Tu manges quand même trop salement. Et cette façon de saucer son assiette! (MONTHERL., Demain, 1949, I, 2, p. 711).
En partic. D'une manière repoussante, qui provoque le dégoût, un sentiment de répulsion. Lorsque Rosalie a été morte, oh! bien salement, dans une maladie qui était une vraie pourriture, il est tombé complètement à ma charge (ZOLA, Argent, 1891, p. 157).
B. — 1. D'une manière contraire à la correction ou à la loyauté; sans ménagement ni considération. Synon. indélicatement. Désirée déclara que, si elle rompait avec lui, elle ne voulait pas rompre salement. Elle aimait mieux lui dire franchement la chose (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 296). [Boris] la quitterait [Lola], mais pas salement, pas pour une autre femme (SARTRE, Sursis, 1945, p. 179).
2. En partic. D'une manière obscène, contraire à la pudeur, à la bienséance. Dieu (...) ne les a faits [les êtres humains], semble-t-il, que pour se reproduire salement et pour mourir ensuite (...). J'ai dit « pour se reproduire salement »; j'insiste. Qu'y a-t-il, en effet, de plus ignoble, de plus répugnant que cet acte ordurier et ridicule de la reproduction des êtres (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Inutile beauté, 1890, p. 1157). Il se vautre il plaisante salement, L'index sacré sais-tu où on le met l'index dans la rue de l'Échaudé (PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 135).
C. — Pop. [Avec une valeur intensive] Beaucoup, bien, très. Synon. bougrement, méchamment, terriblement, vachement. Être salement amoché, malade; se faire salement voler; être salement puni. — Vous vous ennuyez salement, pauvre chien? dit Françoise. — C'est pas croyable ce qu'on peut se faire chier, dit Gerbert (BEAUVOIR, Invitée, 1943, p. 404).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694: -ll-; dep. 1718: -l-. Étymol. et Hist. 1. 1525-30 « d'une manière sale, malpropre » (J. THÉNAUD, Voyage, éd. Schefer, p. 47 ds GDF. Compl.: sallement); 2. 1671 fig. « impudiquement » (POMEY: salement); 3. 1878 « bien, beaucoup, très » (MOCH, X-Lex., p. 54). Dér. de sale; suff. -ment2. Fréq. abs. littér.:90.

salement [salmɑ̃] adv.
ÉTYM. 1511; de sale.
1 D'une manière malpropre, sale, en salissant ou en se salissant. || Manger salement.
(Avec un effet stylistique rapprochant ce sens du précédent). D'une manière qui fait pitié et horreur.
1 La semaine suivante, ces vigoureux et joyeux garçons de 1914 (…) mouraient salement au milieu des cerisiers. Ils allaient mourir comme cela pendant quatre ans, et plus salement encore; dans la crasse et dans la mouscaille, serrés dans les boyaux, terrés dans les tranchées (…)
J. Dutourd, les Taxis de la Marne, III, II.
2 D'une manière contraire à la pudeur ou à la correction (→ Ordure, cit. 10; reproduire, cit. 6).
3 D'une manière contraire à la loyauté. || Ils avaient salement manigancé leur coup (cit. 61).
4 (Intensif). Fam. Très, bien, beaucoup. || Salement malade (→ 2. Froid, cit. 7).
2 Je suis salement emmerdé, dit Mathieu (…)
Sartre, l'Âge de raison, p. 100.
3 Il (…) s'arrêta devant une petite auto noire : « Elle est bien, non ? (…)
— Ça va nous rendre salement service », dit Henri en ouvrant la portière.
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 97.
CONTR. (Du sens 1.) Proprement.

Encyclopédie Universelle. 2012.