sacrement [ sakrəmɑ̃ ] n. m.
• 1160; lat. sacramentum « serment »; « objet ou acte sacré », en lat. ecclés.
♦ Signe sacré, rite institué par Jésus-Christ, pour produire ou augmenter la grâce dans les âmes. Les sept sacrements. ⇒ baptême, confirmation, eucharistie, extrême-onction, mariage, ordre, pénitence. Administration des sacrements. Approcher, s'approcher des sacrements, fréquenter les sacrements : se confesser et communier. Les derniers sacrements, les sacrements de l'Église : les sacrements de pénitence, d'Eucharistie et d'extrême-onction, administrés à un mourant. Muni des sacrements de l'Église.
♢ Liturg. rom. SAINT SACREMENT ou SAINT-SACREMENT. Le saint sacrement de l'autel, le saint sacrement : l'Eucharistie. Exposition, bénédiction, procession du saint sacrement lors de la Fête-Dieu. — Spécialt L'ostensoir. Loc. fam. Promener qqch. comme le saint sacrement, comme une chose précieuse.
● sacrement nom masculin (latin sacramentum, de sacrare, consacrer) Acte rituel ayant pour but la sanctification de celui qui en est l'objet. Signe sacré institué par Jésus-Christ qui donne la sanctification divine. ● sacrement (expressions) nom masculin (latin sacramentum, de sacrare, consacrer) Derniers sacrements, sacrements que les catholiques reçoivent quand ils sont en danger de mort (pénitence, onction des malades et communion en viatique). Saint sacrement, l'eucharistie.
sacrement
n. m. Dans les religions catholique romaine et orthodoxe, signe concret et efficace de la grâce, institué par le Christ pour sanctifier les hommes. Administrer les sacrements.
— Le saint sacrement: l'eucharistie.
— Mourir muni des sacrements de l'église, après avoir reçu le sacrement des malades.
Encycl. Dans l'église catholique, il existe sept sacrements: le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la réconciliation, le sacrement des malades, l'ordre et le mariage. Les églises réformées, dans leur majorité, n'ont retenu que le baptême et l'eucharistie, auxquels elles n'attribuent pas les mêmes effets que les catholiques et les orthodoxes.
⇒SACREMENT, subst. masc.
I. — LITURG. CHRÉT., THÉOL.
A. — Signe sacré institué par Jésus-Christ et actualisé dans l'Église, source par lui-même de la grâce divine à faire naître ou à augmenter. Caractère, effet, forme, matière du sacrement; sacrement du baptême; grand sacrement; administrer, recevoir un sacrement; grâce conférée, produite par les sacrements. Le Christ est avec nous. Il ne cesse pas d'être présent à son Église, comme docteur par le pape et la hiérarchie, comme médecin par le sacrement de pénitence, comme nourriture par l'Eucharistie (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1906, p. 65). V. baptisé ex. 1, consécration ex. 1, conseil ex. 5, mariage ex. 4:
• Deux sacrements sont reconnus, en tant que tels par toutes les confessions chrétiennes: le baptême et l'eucharistie. Les Églises catholique et orthodoxe donnent aussi le nom de sacrement à d'autres signes de la Foi, qui marquent les étapes essentielles de la vie du chrétien et qui expriment la nature de l'Église-Corps du Christ: confirmation, pénitence ou réconciliation, onction des malades, ordination, mariage.
DESS. 1980.
♦ Les sept sacrements. Les ,,sept sacrements de la doctrine catholique (baptême, confirmation, eucharistie, pénitence, onction des malades, ordre, mariage) (...) officiellement reconnus comme faisant partie de la foi catholique`` (Religions 1984). L'incarnation, le salut, la rédemption, la parole de Dieu. Trois ou quatre mystères. La prière, les sept sacrements. Rien n'est aussi simple que la grandeur de Dieu (PÉGUY, Porche Myst., 1911, p. 238).
♦ Ministre du sacrement. Celui qui a pouvoir d'administrer un sacrement. C'est le Christ lui-même qui opère (...) mais en se servant d'un intermédiaire (...). Cet intermédiaire s'appelle le ministre du sacrement, c'est celui qui l'administre au sujet qui le reçoit (MARCEL 1938).
B. — En partic.
1. Au plur.
a) L'eucharistie et la pénitence. Fréquenter les sacrements. Le motif qui vous tient éloignée des sacrements n'est donc pas fondé, et vous vous privez par là de la seule force qui peut vous soutenir (LAMENNAIS, Lettres Cottu, 1829, p. 207). Je dis m'être éloignée depuis plusieurs mois des sacrements parce que je ne croyais plus (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 140). V. moyen1 I C 2 ex. de Montherlant.
♦ S'approcher des sacrements. Se confesser et communier. Des âmes d'élite, qui s'approchent souvent des sacrements, et qui font peser sur leurs frères un fardeau plus lourd que la mort (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 283). Un mystique! ce garçon qui ne s'approche même pas des sacrements! Allons, voyons! (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 164).
♦ Être privé des sacrements. Faire l'objet d'une interdiction prononcée par l'Église. Depuis quelque temps les religieuses de Port-Royal, réduites à un petit nombre, étaient privées des sacrements par le cardinal de Noailles (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 551).
b) L'eucharistie, la pénitence, l'extrême-onction, sacrements donnés au catholique gravement malade. Les derniers sacrements. Il a eu, il a reçu, on lui a donné tous ses sacrements (Ac.). Sur la réponse que les malades étaient dispensés du jeûne, il fut prêt à tout et se prépara aux derniers sacrements (E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p. 353). Il n'y a pas d'exemple qu'un des nôtres soit mort sans sacrements (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1182).
♦ Muni des sacrements de l'Église.
♦ Au fig., fam., vx. Avoir (reçu) tous les sacrements. Avoir fait tout ce qu'il y avait à faire, ne manquer de rien, être en règle. Il craignait des saisies qui, selon l'expression de huissiers, avaient reçu tous les sacrements (BALZAC, Muse départ., 1844, p. 248).
2. Au sing. Le mariage. Et cette évaporée qui ne pouvait pas attendre jusqu'au sacrement, tant pis pour elle (BECQUE, Corbeaux, 1882, III, 10, p. 197). Je suis l'épouse d'Augustin, car j'ai obtenu qu'il fît de moi sa femme... avant le sacrement (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 518).
♦ Vieilli, plais. Cet homme n'aime pas le sacrement. (Ac. 1798-1878). Il ne veut pas se marier.
— En compos. Saint-sacrement.
C. — P. métaph. Mon gros vieux ami M. Bertin vint m'administrer les sacrements ministériels (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 94). Une fois passé ce dernier sacrement du baccalauréat qui est pour tant de Français comme l'extrême-onction de la culture bourgeoise, plus personne ne se souciait de Pierre Corneille (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 10).
D. — P. anal.
1. [P. réf. à la tradition des pères de l'Église] Signe de salut constitué par les rites juifs. Sacrements de l'ancienne alliance. Le Sabbat (...) était, si je puis ainsi parler, le sacrement caractéristique des Hébreux (P. LEROUX, Humanité, 1840, p. 705). Ce saint docteur [saint Augustin] « s'appesantit sur le rôle des sacrements dans l'ancienne Loi et enseigne avec force que la circoncision constitue le remède institué par Dieu pour guérir le péché originel (...) » (Théol. cath. t. 14, 1 1939, p. 604).
2. P. ext. Signe de salut. La foi au Fils est un sacrement...; la croix est un sacrement de la foi (Théol. cath. t. 14, 1 1939, p. 493). Dans un livre sur la Bible, je trouve cette citation de saint Jérôme: « Dans la Sainte Écriture, jusqu'à l'ordre des mots est un sacrement (mysterium) » (GREEN, Journal, 1945, p. 200).
A. — 1. [Juron] Il se brûle et jure le saint nom avec un hurlement de rage. Les échos en tremblent. Ils ont souvent entendu des mots de colère, mais des « sacrements » jamais (LA VARENDE, Roi d'Écosse, 1941, p. 198).
2. Interj. Si t'as pas le goût toé non plus, on ira pas, sacrement! (M. TREMBLAY, À toi, pour toujours..., 1971, p. 37 ds Richesses Québec 1982, p. 2061).
B. — [Pour désigner péjorativement une pers.] Il aura eu le temps de faire assez d'dégâts, l'sacrement! (G. DUFRESNE, Le Cri de l'engoulevent, 1969, p. 44, ds Richesses Québec 1982, p. 2060).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin Xe s. sacrament « rite religieux institué par Jésus-Christ pour donner ou augmenter la grâce » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 94); b) ca 1389 (PHILIPPE DE MEZIERES, Songe du vieil pelerin, éd. G. W. Coopland, t. 2, p. 281: saint sacrement de confession, saint sacrement de penitence); 2. 2e moit. XIIIe s. « hostie » (Gaufrey, 279 ds T.-L.); 1324 feste dou Saint-Sacrement (Trésor des chartes du Comté de Rethel, éd. G. Saige et H. Lacaille, t. 1, p. 669); 3. ca 1250 par le sacrement empl. comme juron (Doon de Mayence, éd. F. Guessard, 6247). Empr. au lat. sacramentum, à l'orig. terme de dr. « dépôt fait aux dieux d'une certaine somme comme garantie de sa bonne foi ou de la bonté de sa cause dans un procès » (v. ERN.-MEILLET); ce dépôt s'accompagnant prob. d'une prestation de serment, le mot a pris le sens de « serment » (v. ce mot), en partic. dans la lang. milit. et, par suite, dans la lang. de l'Église, il a signifié « lien sacré entre l'homme et Dieu, rite, vérité mystérieuse, mystère » et en partic. « rite sacramentel » et « l'Eucharistie » (v. BLAISE Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.:782. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 946, b) 1 079; XXe s.: a) 1 767, b) 876. Bbg. ANDERER 1981 t. 2, pp. 382-383. — RICHARD Kirchenterminologie 1959, p. 117. — THIERBACH (A.). Untersuchungen zur Benennung der Kirchenfeste in den romanischen Sprachen. Berlin, 1951, p. 103, 107, 108, 122.
sacrement [sakʀəmɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1160; sacrament, v. 960; lat. sacramentum « dépôt » ou « serment » en lat. class., « objet ou acte sacré » en lat. ecclésiastique.
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1 Théol., liturgie chrét. « Signe sacré institué par Jésus-Christ, pour produire ou augmenter la grâce dans nos âmes » (Lesage). || Les sept sacrements. ⇒ Baptême, confirmation (→ Recevoir, cit. 3), eucharistie (cit. 1 et 3), extrême-onction (cit. 2), mariage (cit. 1; et → Conjugal, cit. 3), ordre (→ Évêque, cit. 5), pénitence (→ Absolution, cit. 1). || Administration des sacrements. || Validité d'un sacrement. || Approcher (cit. 37 et 38), s'approcher des sacrements, fréquenter (cit. 5; et → fréquentation, cit. 10) les sacrements : se confesser et communier. || Les derniers sacrements, les sacrements de l'Église : les sacrements de pénitence, d'eucharistie et d'extrême-onction, administrés à un mourant (→ Appeler, cit. 13; huile, cit. 22; ossement, cit. 2). || Muni des sacrements de l'Église. — Fam. || Le sacrement : le mariage (→ Loterie, cit. 5). — ☑ Loc. fam. (Vieilli). Avoir tous les sacrements : être en règle; ne manquer de rien.
1 La théologie sacramentaire doit se garder contre deux tentations (…) La première consiste à envisager les sacrements comme de purs symboles sans autre efficacité que celle du symbole qui normalement « parle à l'intelligence ». C'est assurément (…) l'écueil, dans lequel sont tombés les protestants (…) En réaction contre l'étrangeté de la conception rationaliste des protestants (…) est née une autre tentation (…) et un autre écueil (…) c'est l'écueil de la magie : les sacrements (…) ne sont plus que des rites qui opèrent mécaniquement, bon gré mal gré. Or les sacrements sont essentiellement et fondamentalement, bien qu'ils ne soient pas exclusivement, des signes de la foi (…) Le Christ ne nous sauve pas sans nous, ou malgré nous, sans l'accord de notre esprit et sans l'adhésion de notre foi.
A.-M. Roguet, in Initiation théologique, t. IV, p. 447-449.
♦ Saint-Sacrement ou saint sacrement. || Le Saint-Sacrement de l'autel, le Saint-Sacrement : l'eucharistie. || Exposition, bénédiction, procession… du saint sacrement. ⇒ Fête-Dieu (cit.). — Spécialt. L'ostensoir (→ Dais, cit. 4; prêtre, cit. 1; procession, cit. 2). ☑ Loc. fam. Promener qqch. comme le Saint-Sacrement, comme une chose très précieuse. || « Le carrosse du Saint-Sacrement », saynète de Mérimée (1829).
2 Mais l'expiation ne suffit pas à deux dignes femmes (…) Cet outrage, fait au « très auguste sacrement de l'autel » (…) leur parut ne pouvoir être réparé que par une « Adoration perpétuelle » dans quelque monastère de filles. Toutes deux (…) firent donation de sommes notables à la mère Catherine de Bar (…) religieuse bénédictine, pour fonder, dans ce but pieux, un monastère de l'ordre de saint-Benoît (…) Telle est l'origine (…) de l'établissement des bénédictines de l'Adoration perpétuelle du Saint-Sacrement à Paris.
Hugo, les Misérables, II, VI, X.
2 Pratique symbolique et salvatrice, dans d'autres religions, notamment dans la religion juive. ⇒ Cérémonie, rite.
Encyclopédie Universelle. 2012.