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rétention

rétention [ retɑ̃sjɔ̃ ] n. f.
• 1291; lat. retentio
1Fait de retenir (I). Rétention d'informations.
2Dr. Droit de rétention, qui permet à un créancier de retenir un objet appartenant à un débiteur, jusqu'à ce qu'il se soit acquitté de sa dette. Rétention de marchandises.
Rétention administrative : fait de retenir dans un centre (centre de rétention) un étranger en situation irrégulière en attente d'être expulsé.
3(1314) Méd. Accumulation dans une cavité ou un tissu (d'une substance qui devait en être évacuée). Rétention d'urine. Rétention d'eau dans les tissus. œdème, stase.
4(v. 1964) Géogr. Immobilisation de l'eau des précipitations. Rétention glaciaire, nivale. Rétention capillaire dans le sol ( infiltration) .

rétention nom féminin (latin retentio, de retinere, retenir) Accumulation excessive dans l'organisme de produits qui doivent normalement être éliminés. Phénomène par lequel l'eau des précipitations ne rejoint pas immédiatement les cours d'eau (rétention glaciaire, nivale, rétention des éboulis, des terrains perméables). [La rétention provoque un décalage entre les précipitations et leur écoulement.] Propriété de la mémoire qui consiste à conserver de l'information. Droit pour un créancier de garder l'objet de son débiteur jusqu'au paiement de ce que celui-ci lui doit. Mesure coercitive permettant à l'autorité publique de retenir une personne pour une durée limitée aux fins d'investigations (par exemple pour une vérification d'identité ou une enquête douanière). [La durée de la rétention s'impute sur celle de la garde à vue qui la suit éventuellement.] ● rétention (expressions) nom féminin (latin retentio, de retinere, retenir) Rétention administrative, fait de placer dans un centre non pénitentiaire un étranger devant être expulsé ou reconduit à la frontière en cas de désaccord sur le pays d'accueil. Rétention intra-utérine, retenue dans l'utérus, après une fausse couche ou une interruption volontaire de grossesse (I.V.G.), ou encore après un accouchement, de débris ovulaires ou de tout ou partie des annexes embryonnaires (placenta, vésicule ombilicale, amnios, allantoïde). Rétention de structure, substitution avec maintien de la configuration stérique du produit de départ.

rétention
n. f.
d1./d Action de retenir, de conserver.
|| DR Droit de rétention, qui autorise un créancier à retenir un bien reçu en gage jusqu'au paiement complet la dette.
d2./d MED Accumulation (d'une substance destinée à être évacuée). Rétention d'urine, d'eau.
d3./d GEOGR Immobilisation (glaciaire, nivale, etc.) de l'eau des précipitations.

⇒RÉTENTION, subst. fém.
A. — Action de garder par devers soi ce qu'on devrait mettre en circulation, ce qu'on devrait diffuser. Rétention d'information. En certains cas le crédit a eu pour effet (...) de permettre l'acquisition anticipée ou la rétention de marchandises dans la crainte ou l'espoir d'une hausse future (Le Monde, 19 janv. 1952, p. 10, col. 1). La rétention des fruits du progrès par la grande entreprise, combattue par le syndicat, l'opinion, la loi, ne l'est plus guère quand elle est le péché des nations (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 19).
DR. Droit de rétention. Droit qu'a un créancier de garder un bien appartenant à un débiteur, jusqu'à acquittement de la dette. (Dict. XXe s.).
B. — PHILOS., PSYCHOL. Mémorisation des perceptions, des sensations. Après la perception vient la rétention ou la puissance de retenir les perceptions actuelles, les idées, de les contempler lorsqu'elles sont présentes, ou de les rappeler lorsqu'elles sont évanouies (COUSIN, Hist. philos. mod., t. 3, 1847, p. 97).
[P. oppos. à protension] ,,Tension en arrière, retour de l'esprit vers le passé immédiat`` (FOULQ.-ST-JEAN 1962). Or chaque moment présent a par essence un horizon d'anticipation (ou comme dit Husserl, de protention), et un horizon de mémoire ou mieux, au sens le plus large du mot, de rétention. « Le présent devient sans cesse un autre présent », cela signifie: « chaque futur anticipé devient présent » et « le présent devient passé retenu (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 143). V. protension ex.
C. — 1. MÉD. Accumulation et maintien dans l'organisme de produits qui devraient être éliminés. Rétention d'urine; rétention placentaire; rétention d'eau dans les tissus. Le sang, s'étant porté sur la vessie, occasionna une rétention qu'on essaya de soulager au moyen de la sonde (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 481). La rétention dont il [J.-J. Rousseau] souffrait déterminait toujours de nouveaux troubles que les médecins d'alors ne pouvaient expliquer (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 260).
2. PÉDOL. ,,Phénomène par lequel un sol retient en son sein une certaine quantité d'eau`` (Lar. agric. 1981).
REM. 1. Rétentionnaire, adj. et subst. Celui, celle qui exerce un droit de rétention. (Dict. XIXe et XXe s.). Synon. rétenteur. 2. Rétentionnel, -elle, adj., philos., psychol. Relatif à la rétention. Les impressions kinesthésiques sont unifiées, elles aussi [comme les impressions visuelles], par des actes rétentionnels et protentionnels (SARTRE, Imaginaire, 1940, p. 103). 3. Rétentionniste, subst., méd. ,,Patient affecté de rétention d'urine`` (GDEL).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: retension; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1291 « action de réserver ses droits » (Trésor des Chartes de Rethel, I, 415, 15 ds RUNK, p. 102); 1690 droit de retention (FUR.); 2. 1314 « empêchement de l'évacuation d'un liquide ou d'un solide habituellement évacué par le corps » (Chirurgie Henri de Mondeville, 527 ds T.-L.); 3. ca 1590 « mémoire » (MONTAIGNE, Essais, II, X, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 408); 4. av. 1632 « dissimulation, fait de garder une information » (A. HARDY, Félismène, Théâtre, éd. Stengel, III, 175-176 ds IGLF); 5. 1645 arithm. [retenue étymol. G] (PASCAL, La Machine arithmétique, Œuvres complètes, éd. J. Mesnard, t. 1, p. 337); 6. 1690 « prise en considération (d'une cause) » (FUR.). Empr. au lat. retentio « action de retenir, de maintenir, empêchement d'écoulement », dér. de retinere (retenir). Fréq. abs. littér.:42.

rétention [ʀetɑ̃sjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1315; « action de réserver un droit », 1291; lat. retentio, du supin de retinere (→ Retenir).
1 Action, fait de retenir (I.), de garder pour soi qqch.
1 Les premières mesures contre le mal doivent venir normalement du pays lui-même : mobilisation des réserves, essais, plus ou moins heureux, de transferts d'une région à l'autre, dans une atmosphère de panique et de rétention, achats de céréales au-dehors, en utilisant toutes les ressources financières et en faisant appel aux crédits internationaux, etc.
A. Sauvy, Croissance zéro ?, p. 154.
(1690). Dr. || Droit de rétention, qui permet, dans certains cas, à un créancier ( Rétentionnaire) de retenir un objet appartenant à un débiteur, jusqu'à ce qu'il se soit acquitté de sa dette. || Droit de rétention du créancier gagiste, de l'hôtelier.
Rétention d'une cause. Retenir (I., 4.).
Admin. || Rétention administrative : fait de retenir dans un centre (centre de rétention) un étranger en situation irrégulière.
2 (V. 1560). Conservation, séjour prolongé dans une cavité ou un conduit de l'organisme d'une substance solide, liquide ou gazeuse qui est destinée normalement à être évacuée ou expulsée. || Rétention biliaire. || Rétention d'urine (ou rétention urinaire). Ischurie (→ Troubles de la miction). || Rétention d'eau dans les tissus. Œdème, stase. || Rétention placentaire : rétention dans l'utérus, après la délivrance, de débris de placenta.
2 Un vice de conformation dans la vessie me fit éprouver, durant mes premières années, une rétention d'urine presque continuelle (…)
Rousseau, les Confessions, VIII.
3 (V. 1964). Géogr. Immobilisation plus ou moins prolongée, par des phénomènes physiques, de l'eau des précipitations. || Rétention glaciaire, nivale. || Rétention des eaux pluviales dans le sol. || Rétention capillaire ( Infiltration). || Eaux de rétention capillaire.Par ext. || Capacité de rétention en eau (d'une terre agricole saturée d'eau et ressuyée).
4 (1580, Montaigne). Didact. Fait de garder en mémoire (une idée, un fait passé). Mémorisation.
5 Didact. ou littér. Fait de se retenir, de ne pas se laisser aller.
3 (…) exactement comme moi lorsque je me retenais de pleurer, raidi par l'effet d'une rétention sans espoir qui jetait chaque seconde de la vie dans une silencieuse panique.
Pierre Gascar, les Bêtes, p. 43.
DÉR. Rétentat, rétentionnaire.

Encyclopédie Universelle. 2012.