repiquer [ r(ə)pike ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Mettre en terre, planter (des plants provenant de semis, de pépinière). ⇒ replanter. Repiquer des salades, des œillets. — Par anal., Biol. Transporter (une culture bactériologique) sur un nouveau milieu.
2 ♦ (1538) Piquer de nouveau. « elle défaisait et repiquait tranquillement les plumes de son chapeau » (R. Rolland).
3 ♦ (1842) Techn. Repiquer une chaussée, la remettre de niveau en remplaçant les pavés usés, enfoncés, par des pavés neufs ou retaillés.
♢ Photogr. Faire des retouches à.
♢ Journal. Reprendre. Repiquer un texte.
♢ Faire un nouvel enregistrement de; faire un double de. Repiquer une cassette.
4 ♦ Fam. Prendre de nouveau. Il s'est fait repiquer.
5 ♦ Intrans. Fam. Revenir à qqch. « Toi, évidemment, qui aurais repiqué comme simple soldat » (Romains). — Loc. Repiquer au truc : recommencer. J'avais cessé de fumer, puis j'ai repiqué au truc.
● repiquer verbe transitif Pratiquer le repiquage. Populaire. Prendre quelqu'un, l'arrêter de nouveau : Se faire repiquer en train de voler. ● repiquer verbe transitif indirect Populaire. Revenir à quelque chose, s'y adonner de nouveau : Il a repiqué à l'alcool.
repiquer
v. tr.
d1./d Transplanter (un jeune plant issu d'un semis). Repiquer du riz, des salades.
d2./d PHOTO Retoucher.
d3./d Enregistrer sur un nouveau support. Repiquer un disque sur une bande magnétique.
⇒REPIQUER, verbe
I. — Empl. trans. dir.
A. — Piquer de nouveau.
1. [Avec une pointe, un objet pointu] Tu t'es amusé à prendre des épingles, à les piquer et à les repiquer, au bord, sur la tablette de la cheminée (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 280). Elle défaisait et repiquait tranquillement les plumes de son chapeau (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 360).
2. Au fig. [Corresp. à des sens fig. et des empl. en loc. du verbe piquer] Catherine dévisagea sa mère: — Voyons, maman! (...) Rien que de te voir lui aurait fait « repiquer » une crise (MAURIAC, Anges noirs, 1936, p. 154). [Comme] Médée (...) le trouvait, ainsi qu'il se trouvait lui-même, un peu vieux en tant que mari, il s'avisa, fâcheuse idée, de repiquer une seconde jeunesse, obstruant ainsi ma carrière, alors que c'est à chacun son tour (GIDE, Thésée, 1946, p. 1417).
B. — SC. ET TECHN.
1. AGRIC., HORTIC. Mettre en terre de jeunes plants pour qu'ils y terminent leur croissance. Repiquer de la betterave, de la salade. Il sema les graines de plusieurs variétés dans des assiettes remplies de terreau, qu'il enfouit dans sa couche. Puis il dressa une autre couche; et, quand elle eut jeté son feu, repiqua les plants les plus beaux, avec des cloches par-dessus (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 32).
2. BIOL. CELLUL. Prélever une partie d'une culture bactériologique pour la transplanter sur un nouveau milieu. Il a repiqué ce bacille sur d'autres milieux et il a obtenu des formes nouvelles, des formes arrondies (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 140).
3. DÉCOR. Accentuer les parties claires et les ombres d'un dessin, d'une moulure, etc. (d'apr. ADELINE, Lex. termes art, 1884). Vous repiquez les lumières avec du jaune de chrome foncé et du jaune de Naples, et les brillants cassés avec du jaune de chrome brillant (GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p. 421).
4. ÉLECTRO-ACOUST. Reproduire un enregistrement sur une bande, un disque nouveau. (Dict. XXe s.).
5. IMPR. ,,Ajouter un texte supplémentaire sur un support déjà imprimé, par une nouvelle impression`` (CHAM. 1969).
6. INDUSTR. TEXT. Repiquer des cartons. En reproduire les perforations. (Dict. XIXe et XXe s.).
7. PHOT. Éliminer les défauts techniques (points, taches, etc.) provenant du négatif ou d'une émulsion opaque. (Dict. XXe s.).
8. TRAV. PUBL. Restaurer une portion de chaussée dont le pavage est détérioré, en remettant d'aplomb ou en changeant certains pavés. (Dict. XIXe et XXe s.).
II. — Empl. trans. indir., pop. Repiquer à (faire) qqc., repiquer au truc. Recommencer, revenir, se remettre à (faire) quelque chose. Demain, tu n'y couperas pas. Faudra faire ton sac comme les camarades et repiquer à la corvée (COURTELINE, Gaîtés esc., Nouv. malade, 1885, p. 196). Houten (...) repiqua au truc: « Vous savez, dit-il, qu'aucune animosité ne règne chez ces messieurs à l'égard des affaires françaises (...) » (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 406).
— [Sans compl. introd. par à] Le public en délire rappelle quatre fois sa Lili [la cantatrice, après qu'elle eut chanté, à l'un des concerts du Cirque d'Été, le Roi des aulnes] (...) et la force à repiquer (WILLY, Entre deux airs, 1895, p. 248). L'évasion du fils Loménie, qui avait dû repiquer dans la Légion (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 237).
Prononc. et Orth.:[], (il) repique [-pik]. Homon. repic. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. 1. 1502-03 verbe trans. « faire le repiquage de jeunes plants » (Doc. ds A. DEVILLE, Comptes de dép. de la constr. du château de Gaillon, 33); 2. 1538 « piquer de nouveau » (EST.); 3. 1679 « remettre en état une construction » (Mém. société des Antiquaires du centre, 82); 4. 1958 « pratiquer le repiquage d'un disque » (MATRAS, Radiodiff. et télév., p. 44). B. Verbe trans. indir. 1. 1846 « recommencer » (P. D'ANGLEMONT ds LARCHEY, Excentr. lang., 1865, p. 282); 2. 1851 part. prés. « retourner, revenir à quelque chose » (MURGER, Scènes vie boh., p. 11); 3. 1889 « se rengager » (FRANCE, L'Homme qui tue ds FRANCE 1907); 4. 1881 repiquer au truc (RIGAUD, Dict. arg. mod., p. 377). Dér. de piquer; préf. re-. Fréq. abs. littér.:72.
DÉR. Repiqueur, -euse, subst., agric., hortic. a) Celui, celle qui est chargé(e) de repiquer des plants. Les repiqueuses de riz. (Dict. XXe s.). b) Machine agricole utilisée pour repiquer certains plants (betteraves, riz, tabac, etc.). Les divers modèles de repiqueuses peuvent se classer selon leur dispositif de distribution: à pinces ou à disques souples (Lar. agric. 1981). — [], fém. [-ø:z]. — 1res attest. a) 1932 « personne qui repique de jeunes plants » (Lar. 20e), b) 1933 repiqueuse « machine qui repique de jeunes plants » (BALLU, loc. cit.); de repiquer, suff. -eur2.
BBG. — PAULI 1921, pp. 22-23.
repiquer [ʀ(ə)pike] v. tr.
ÉTYM. 1508, sens 2; de re-, et piquer.
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1 (1538). Piquer de nouveau.
1 (…) elle avait tiré de sa poche une aiguille, des ciseaux et du fil; elle défaisait et repiquait tranquillement les plumes de son chapeau (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, L'adolescent, III, p. 360.
2 Agric. Mettre en terre, planter (de jeunes plants provenant de semis, de pépinière). ⇒ Replanter, transplanter (→ Plant, cit. 3). || Repiquer des salades, des choux…, des arbustes. — Fig. (au p. p.) :
2 Dumay, croyez-le, est un Breton repiqué par le sort en Normandie.
Balzac, Modeste Mignon, Pl., t. I, p. 365.
♦ Biol. Transporter (une culture bactériologique) sur un nouveau milieu.
3 (1842). Techn. || Repiquer une chaussée, des pavés : remettre de niveau en remplaçant les pavés usés, disjoints. — Photogr. Faire des retouches pour supprimer de petits défauts. — Typogr. Faire une impression supplémentaire (d'une lettre, d'un mot) sur un imprimé déjà fait. — Journalisme. Reprendre un article en modifiant sa forme.
2.1 (…) j'avais écrit un manuscrit de 700 pages, impubliable et impublié … (Plus tard, des morceaux en ont été repiqués dans un roman).
R. Queneau, Bâtons, chiffres et lettres, p. 261.
♦ Faire un nouvel enregistrement. || Repiquer un disque, une cassette. ⇒ Repiquage.
4 Fam. Prendre, piquer (fig.) de nouveau. || Il s'est fait repiquer. ⇒ Repincer.
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II V. tr. ind. (1867, intrans.). Fam. Revenir à quelque chose, recommencer. ☑ Loc. Repiquer au truc.
3 Toi, évidemment, qui aurais repiqué comme simple soldat (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. X, XVI, p. 179.
4 Il arrive des fois, bien sûr, qu'elles soient pour plusieurs Clochemerlins à guère d'intervalle, et qu'elles repiquent au truc, mais c'est toujours des trucs de Clochemerlins (…)
G. Chevallier, Clochemerle, p. 153.
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DÉR. Repiquage, repiqueur.
Encyclopédie Universelle. 2012.