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reniement

reniement [ rənimɑ̃ ] n. m.
• 1170; de renier
Le fait de renier. Le reniement de Jésus par saint Pierre (reniement de saint Pierre). Reniement de sa foi, de sa religion. abjuration, apostasie. Reniement de ses opinions, d'un parti. abandon, désaveu, répudiation. « je tiens pour néfastes certains reniements de notre passé » (A. Gide).

reniement nom masculin Action de renier ; désaveu. ● reniement (difficultés) nom masculin Orthographe Avec un e muet intérieur. Reniement correspond à renier, verbe du 1er groupe (comme aboiement correspond à aboyeraboiement). ● reniement (synonymes) nom masculin Action de renier ; désaveu.
Synonymes :
- abjuration
- désaveu

reniement
n. m. Action de renier.

⇒RENIEMENT, subst. masc.
A. — Fait de renier quelqu'un.
1. [Suivi d'un compl. objectif] Synon. désaveu. Sans arrêt, ses injures s'accumulaient contre cet inconnu symbolisant à la fois l'impudeur, la perte des vertus, et le reniement du Christ (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 7). Cette interrogation douloureuse qu'il [Jacques Rivière] nous adressait jadis: « Comment s'y prendre pour en avoir assez? Comment? Dites-le-moi? Je ne sais par où aborder à ce reniement de moi-même (...) » (MASSIS, Jugements, 1924, p. 106).
2. [Suivi d'un compl. subjectif] Tout se vante et s'exhibe et se porte à la halle. Vous pensez à vos fils nés d'un autre destin. Vous regardez monter vers un dernier matin Le long déroulement du plus grossier scandale. Vous avez pu ranger le reniement de Pierre (PÉGUY, Ève, 1913, p. 744).
B. — Fait de renier quelque chose; fait de désavouer ce que l'on considérait jusque là comme une vérité, comme une valeur sûre. Synon. abjuration, désaveu. Reniement de sa foi. Il n'y a culture que dans une continuation, et je tiens pour néfastes certains reniements de notre passé (GIDE, Journal, 1941, p. 91). V. apostasie ex. 6.
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1762-1878: reniement ou -nîment (id. ds LITTRÉ); 1935: reniement (id. ds ROB. 1985, Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. Ca 1175 reneiement (Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 16681). Dér. de renier; suff. -ment1; cf. l'a. fr. renoi « id. » ca 1175 (Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 10627) — ca 1245 (PHILIPPE MOUSKET, Chron., 24315 ds T.-L.), dep. XVIIe s. reni « id. » (BOSS., Lett. abb. 4 ds LITTRÉ), ca 1225 renoierie « id. » (GAUTIER DE COINCI, Mir. Vierge, éd. V. Fr. Koenig, 1 Mir 10, 793) — XIVe s. (Mir. du Monde, ms. La Sarra, p. 50, Chavannes ds GDF.), renegation « id. » 1623 (Discours admirable d'un magicien ds Variétés hist. et littér., éd. E. Fournier, t. 5, p. 201), puis 1823 (BOISTE Add. et Corr.). Fréq. abs. littér.:144.

reniement [ʀənimɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1170; de renier.
1 Reniement de sa foi, de sa religion par qqn. Abjuration, apostasie, conversion. || Reniement de ses opinions par qqn. Abandon, désaveu, désertion, répudiation, trahison (→ Efficacité, cit. 3). || Certains reniements de notre passé (→ Amputer, cit. 4).
1 Et je sais bien que cet excès de renoncement, ce reniement de la vertu par amour de la vertu même, ne paraîtra qu'un sophisme abominable à l'âme pieuse qui me lira.
Gide, Journal, Feuillets, 1923.
2 Que de reniements ! que de trahisons ! et quels reniements sans excuse, quelles trahisons, j'ose le dire, sans grandeur, quand, dans la plupart des cas, reniements et trahisons sont en quelque sorte encore déshonorés par les gains réalisés, l'argent conquis par millions !
Louis Madelin, Talleyrand, IV, XXVIII.
2 Attitude, action d'une personne qui renie qqch. || Les reniements de qqn, d'un opportuniste; une suite de reniements. Retournement, volte-face. || Reniement de Dieu, et, absolt, reniement (vx) : blasphème.Le reniement de saint Pierre, celui de Jésus par saint Pierre (thème iconographique).
Psychol., psychopathol., ethnol. || Reniement systématique : conduite de refus plus ou moins consciente consistant à nier les phénomènes tenus pour contraires à l'ordre normal des choses ( Transgression), par exemple, les manifestations d'un épisode pathologique. || Reniement s'exprimant par la réticence, le mensonge. || Reniement et oubli permettant la liquidation des chocs affectifs.
CONTR. Engagement (I., 1.), fidélité.

Encyclopédie Universelle. 2012.