rêne [ rɛn ] n. f. ♦ Courroie, lanière fixée aux harnais de tête d'une bête de selle pour la diriger. ⇒ bride, guide. Il « sauta dans son char, prit les rênes » (Flaubert). Ajuster les rênes, partager les rênes (en tenir une dans chaque main). Lâcher la rêne, les rênes; laisser flotter les rênes. — Loc. fig. Lâcher les rênes : tout abandonner. Tenir, prendre les rênes d'une affaire, la diriger. ⊗ HOM. Reine, renne.
● rêne nom féminin (latin populaire retina, du latin classique retinere, retenir) Courroie, chaînette ou corde reliant les deux anneaux du mors et qui sert à maintenir la tête du cheval afin de le conduire. ● rêne (difficultés) nom féminin (latin populaire retina, du latin classique retinere, retenir) Emploi Guide désigne la lanière de cuir qu'on attache au mors d'un cheval attelé pour le diriger. Pour un cheval monté, on parle de rêne. ● rêne (expressions) nom féminin (latin populaire retina, du latin classique retinere, retenir) Effet de rêne, effet obtenu par le cavalier en fonction de la direction selon laquelle il fait sentir l'action d'une rêne à son cheval. Longues rênes (ou guides), rênes tenues par un cavalier à pied pour effectuer des exercices de dressage. Tenir les rênes de quelque chose, prendre, avoir la direction de quelque chose. ● rêne (homonymes) nom féminin (latin populaire retina, du latin classique retinere, retenir) reine nom féminin renne nom masculin ● rêne (synonymes) nom féminin (latin populaire retina, du latin classique retinere, retenir) Courroie, chaînette ou corde reliant les deux anneaux du mors...
Synonymes :
- bride
René
(1841 - 1908) fonda avec é. Levassor la société Panhard et Levassor (1886), qui commercialisa la première voiture à essence (1891).
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René
(France-Albert) (né en 1935) homme d'état seychellois; président de la Rép. depuis 1977.
⇒RÊNE, subst. fém.
A. — Courroie fixée au mors d'une bête de selle et servant à guider ou à retenir l'animal. Rêne de bride, de mors, de filet; ajuster, partager, rassembler les rênes; laisser flotter, tenir court, tirer les rênes. Les seigneurs suzerains, appuyés sur leurs pages, Les rênes dans les mains, devançaient leurs coursiers (DELAVIGNE, Louis XI, 1832, I, 5, p. 19). Il l'aida à grimper sur le siège, lui arrangea une place avec sa couverture, puis les rênes d'une main, le fouet de l'autre: « Hue, Blanchette! » (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 166).
♦ Fausse rêne. ,,Longe de cuir dont on se sert quelquefois pour forcer un cheval à plier l'encolure`` (LITTRÉ). Longues rênes. Rênes semblables à celle que l'on emploie pour diriger un cheval attelé, dont le cavalier se sert au lieu de longe pour faire travailler le cheval. (Dict. XXe s.).
— Loc., arg., HIPP., vx. Prendre la troisième/la cinquième rêne. Saisir la crinière du cheval ou le pommeau de la selle pour se maintenir en équilibre sur sa monture. Attraper la cinquième rêne (...) de peur de tomber (RIGAUD, Dict. arg. mod., 1881, p. 99).
B. — P. métaph. ou au fig., au plur. Direction, contrôle. Tenir les rênes de l'État, du gouvernement, d'une entreprise. Depuis que M. le Préfet a pris les rênes de cette administration, si calomniée et si utile (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 353):
• ... M. Paul Reynaud (...) n'avait plus de prise sur les événements déchaînés. Pour ressaisir les rênes, il eût fallu s'arracher au tourbillon, passer en Afrique, tout reprendre à partir de là (...). Mais cela impliquait des mesures extrêmes...
DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 66.
♦ Lâcher, relâcher les rênes (à qqc.). Abandonner le contrôle de quelque chose, laisser libre cours à quelque chose. Pour peu qu'il relâche les rênes à sa fantaisie, voilà son récit submergé par le pathos (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 174). Malgré toutes les interdictions, nous nous avancions de plus en plus loin. La mégère, qui escomptait « la grande affaire », lâchait les rênes, quitte à bloquer le mors d'un seul coup, au moment opportun (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 242).
REM. Rêner, verbe trans., vx. Assujettir à l'aide de rênes. Rêner un cheval (LITTRÉ). P. métaph. Maîtriser. Rêner sa chair cela valait-il tant d'effort, quand la satisfaire délivrerait son esprit de cette ignoble et lassante hantise? (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 42).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. reine, renne. Ac. 1694, 1718: resne; dep. 1740: rêne. Étymol. et Hist. a) Ca 1100 resne « courroie de la bride du cheval » (Roland, éd. J. Bédier, 1290); b) déb. XIVe s. fig. (Ovide moralisé, XIV, 2992, éd. C. de Boer t. 5 p. 85). Du lat. pop. retina, déverbal du lat. retinere « retenir » (cf. le lat. retinaculum « lien, corde, cordage, rêne »), cf. les corresp. rom.: ital. redina (XIVe s., TOMM.-BELL.), esp. rienda (dep. 1140, Cid, COR.), cat. regna (XIIIe s., ALC.-MOLL.), a. prov. regna (XIIe s., RAYN.), port. redea (XIIIe s., MACH.), v. aussi REW3 n ° 7261). Fréq. abs. littér.:278. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 458, b) 460; XXe s.: a) 268, b) 382. Bbg. QUEM. DDL t. 3.
rêne [ʀɛn] n. f.
ÉTYM. 1080, resne; du lat. pop. retina, du v. retinere « retenir », lat. class. retinaculum « lien ».
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1 Chacune des courroies, des lanières fixées aux harnais de tête d'une bête de selle (⇒ Bride, mors), et servant à diriger l'animal. ⇒ Bride (spécialt), guide. — REM. Selon Littré, « un cheval de selle a des rênes, un cheval de voiture a des guides » : en fait, rêne s'emploie aussi en parlant des bêtes attelées (→ Quadrige, cit.). — Rêne de bride, rêne de mors ou de filet. || Les rênes, et, collectivt, la rêne. || Ajuster les rênes, partager les rênes (en tenir une dans chaque main). || Lâcher la rêne, les rênes (→ Cheval, cit. 14; éperon, cit. 4). || Laisser flotter (cit. 9) les rênes. || « Sans frein d'acier ni rênes d'or » (→ Cavale, cit. 3).
1 Le suffète sauta dans son char, prit les rênes; les deux bêtes (…) montèrent au grand galop toute la voie des mappales (…)
Flaubert, Salammbô, VII.
♦ Techn. || Fausse rêne : longe utilisée pour faire plier l'encolure au cheval. — Longues rênes, semblables à celles qu'on emploie pour diriger un cheval attelé.
♦ ☑ (1842). Loc. fam., en équit. Prendre la cinquième rêne : se raccrocher à la crinière de la monture, ou au pommeau de la selle.
2 (V. 1240). Littér. (« dans le style soutenu », Académie). Direction, gouvernement. || Les rênes de l'État (→ Assurer, cit. 65; indépendance, cit. 14). ☑ Tenir, prendre les rênes d'une affaire. ⇒ Diriger, gouverner.
2 (…) il s'anime, et néanmoins il tient toujours en mains les rênes de son esprit pour le conduire sûrement et rapidement (…)
Mme de Staël, De l'Allemagne, I, XI.
3 Cette jeunesse incertaine en tout, aveugle et clairvoyante, ne fut comptée pour rien par des vieillards jaloux de garder les rênes de l'État dans leurs mains débiles (…)
Balzac, Ferragus, Pl., t. V, p. 25.
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COMP. Enrêner.
HOM. Reine, renne.
Encyclopédie Universelle. 2012.