refoulé, ée [ r(ə)fule ] adj. et n.
• 1905; de refouler
1 ♦ Psychan. Qui a subi un processus de refoulement. Pulsion refoulée et sublimée. Conflits affectifs refoulés. — N. m. Ce qui est refoulé. Retour du refoulé.
2 ♦ Fam. Se dit d'une personne qui a refoulé ses instincts et notamment ses pulsions sexuelles. ⇒ inhibé; fam. coincé. Un vieux garçon refoulé. — N. « Nous sommes tous des refoulés et des hypocrites » ( Beauvoir).
● refoulé nom masculin Représentant psychique, trace mnésique ou souvenir qui a subi le refoulement dans l'inconscient. ● refoulé, refoulée adjectif et nom Se dit d'une personne qui empêche ses désirs, en particulier ses pulsions sexuelles, de se manifester ouvertement.
refoulé, ée
adj. et n.
d1./d adj. Fam. et cour. Se dit d'une personne qui réprime l'expression de sa sexualité. Il est complètement refoulé.
d2./d n. m. PSYCHAN Le refoulé: ce qui a été rejeté, maintenu dans l'inconscient. Le "retour du refoulé" s'exprime dans les actes manqués (oublis, lapsus, etc.).
— adj. Pulsions, conflits refoulés.
⇒REFOULÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst.
I. — Part. passé de refouler et empl. adj.
A. — [Corresp. à refouler II A] Tisonner... Mais la fumée résineuse et refoulée brûlait ses yeux, irritait sa gorge déjà malade à cause du tabac (MAURIAC, Th. Desqueyroux, 1927, p. 258).
B. — [Corresp. à refouler II C] Chagrin refoulé; passion refoulée. Aujourd'hui que j'ai traversé cette période d'une adolescence refoulée et contrariée, j'en interprète les moindres épisodes par les lois de constitution des esprits (BOURGET, Disciple, 1889, p. 81).
— En partic. Refoulé sur soi-même. Refermé sur soi-même. Il se sentit plus froidement solitaire, plus refoulé sur lui-même, plus irrémédiablement lointain (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 92).
— PSYCHANAL. et lang. cour. Qui souffre de refoulement. Le petit être timide et refoulé (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p. 395). Grâce à Moore et à Rogers, il [Byron] commençait à connaître les tavernes douteuses (...) les tripots, les « enfers »; il y dissimulait son invincible gêne de puritain bien refoulé, mais n'était pas tout à fait à son aise (MAUROIS, Byron, t. 1, 1930, p. 215).
II. — Substantif
A. — Subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est refoulé. Paradoxalement, « tout le refoulé, le censuré, le renvoyé des maisons d'édition bourgeoises » qui devait s'exprimer à Des femmes a retrouvé une terre d'asile là d'où il avait été expulsé (Le Nouvel Observateur, 16 janv. 1978, p. 61, col. 3).
— PSYCHANAL. Le refoulé réapparaît, sous des formes qui, pour la conscience, ne sont pas liées à l'objet: rêves, lapsus (GRAW. 1981):
• ... le moi jeune et faible a repoussé dans l'inconscient certains contenus qu'il avait déjà intégrés et s'est comporté de la même façon à l'égard de nombre d'impressions nouvelles qu'il aurait pu recueillir, de sorte que ces dernières, rejetées, n'ont pu laisser de traces que dans le ça. C'est à cette partie du ça que nous donnons le nom de refoulé [it. ds le texte].
FREUD, Abr. psychanal., trad. par A. Bermann, 1949, p. 26.
B. — 1. Celui, celle qui est rejeté(e) du groupe ou mis(e) à l'écart pour une raison précise. Comme des élèves punis, patientaient dans un coin des refoulés politiques qui avaient refusé de s'engager par écrit à respecter la Constitution américaine (MORAND, New-York, 1930, p. 32).
2. PSYCHANAL., lang. cour. Celui, celle qui souffre de refoulement. On dit: ça ne m'amuse pas; mais on ment. Nous sommes tous des refoulés et des hypocrites (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 348).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1762-1878. Fréq. abs. littér.:422. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 254, b) 523; XXe s.: a) 537, b) 974.
2. refoulé, ée [ʀ(ə)fule] adj. et n.
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1 Psychan. (Spécialisation du sens II., 4. de refouler, → Refoulé, p. p., 3.). Qui a fait l'objet du refoulement (3., spécialt); qui a été éliminé du psychisme conscient. || Pulsions refoulées et sublimées.
♦ N. m. || Le refoulé : ce qui est refoulé (⇒ Refouler, II., 4.). || Retour du refoulé : « Processus par lequel les éléments refoulés, n'étant jamais anéantis par le refoulement, tendent à réapparaître et y parviennent de manière déformée sous forme de compromis » (J. Laplanche et J.-B. Pontalis, Voc. de la psychanalyse, p. 424).
2 Fam., cour. Se dit d'une personne qui a refoulé ses instincts, et notamment ses pulsions sexuelles. || Un moraliste, un vieux garçon refoulé. ⇒ Inhibé; fam. bloqué, complexé.
♦ N. m. || Un refoulé, une refoulée (souvent péjoratif).
0 (…) ça t'amuserait de t'habiller, de sortir, si seulement tu étais sincère. On dit : ça ne m'amuse pas; mais on ment. Nous sommes tous des refoulés et des hypocrites.
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 348.
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CONTR. Défoulé.
Encyclopédie Universelle. 2012.