Akademik

lapsus

lapsus [ lapsys ] n. m.
• 1833; lat. lapsus linguæ, lapsus calami « faux pas de la langue, de la plume »
Emploi involontaire d'un mot pour un autre, en langage parlé ou écrit. « il fit un lapsus dont le rapport l'abattit considérablement. Voulant dire “après la mort de mon fils”, sa langue fourcha, et il dit “après ma mort” » (Cingria). La psychanalyse considère le lapsus comme un acte manqué.

lapsus nom masculin (latin lapsus, glissement) Faute commise en parlant (lapsus linguæ) ou en écrivant (lapsus calami) et qui consiste à substituer au terme attendu un autre mot. (La psychanalyse le considère comme une variété d'acte manqué.)

lapsus
n. m. Erreur que l'on commet en parlant (lapsus linguae) ou en écrivant (lapsus calami). Pour Freud, les lapsus sont des actes manqués. (V. manqué, sens 4.)

⇒LAPSUS, subst. masc.
Faute que l'on commet par inadvertance soit en parlant (lapsus linguae) soit en écrivant (lapsus calami). Nous sommes foudroyés, dit-il. Il voulait dire « fourvoyés », mais c'était là un lapsus léger et que rendaient excusable, d'ailleurs, ces circonstances exceptionnelles (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., 3, p. 126) :
J'en avais averti Pierre Quint, lui signalant un fâcheux lapsus : il me fait dire : « Je ne suis jamais ce que je crois que je suis », tandis que j'avais écrit tout différemment et avec beaucoup plus de sens : « Je ne suis jamais que ce que je crois que je suis ».
GIDE, Journal, 1933, p. 1160.
Lapsus de mémoire. La vieille elle se rappelait plus de son blaze, ni de son nom, ni des circonstances!... Un petit lapsus de la mémoire... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 664).
Prononc. et Orth. : [lapsys]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. [1630 lapsus calami (d'apr. BL.-W.)] 1826 Lapsus memoriae (DELÉCLUZE, Journal, p. 333); 1833 lapsus Ch. NODIER, Corresp. inédite, 3 oct., 273 ds QUEM. DDL t. 7 : les lignes que je t'adresse sont les premières qu'il m'ait été permis de former sans tremblement et sans lapsus depuis un mois); 1836 lapsus calami (A. CAUSSIN DE PERCEVAL ds Journal asiatique, 3e série, t. 2, p. 512); 1855 lapsus linguae (SAND, Hist. vie, t. 4, p. 133). Mot lat. lapsus « action de trébucher, erreur », suivi du génitif des mots lat. calamus « roseau pour écrire », memoria « mémoire », lingua « langue ». Fréq. abs. littér. : 36. Bbg. QUEM. DDL t. 17.

lapsus [lapsys] n. m. invar.
ÉTYM. 1833, Nodier, in D. D. L.; lapsus calami, 1630, in Bloch et Wartburg; du lat. lapsus linguæ, lapsus calami « faux pas de la langue, de la plume ».
Emploi involontaire d'un mot pour un autre, en langage parlé (lapsus linguæ) ou écrit (lapsus calami). || Faire un lapsus, des lapsus en parlant. Fourcher (la langue lui a fourché). || Effet comique tiré de lapsus ( Contrepèterie). || L'étude des lapsus par Freud.
1 — Tu sais, Marguerite, comme j'ai l'oreille fine. Aucune erreur : tu as dit boulebard. C'est un lapsus, voilà tout.
G. Duhamel, Salavin, Journal, 1er juin.
1.1 Les cauchemars de la peinture flamande nous frappent par la juxtaposition à côté du monde vrai de ce qui n'est plus qu'une caricature de ce monde; ils offrent des larves qu'on aurait pu rêver. Ils prennent leur source dans ces états semi-rêvés qui provoquent les gestes manqués et les dérisoires lapsus de la langue.
A. Artaud, le Théâtre et son double, Théâtre oriental et Théâtre occidental, Idées/Gallimard, p. 108-109.
(1826, lapsus memoriæ). Par ext. || Lapsus de mémoire…
2 (…) je m'attendrai toujours à toutes les distractions et à tous les lapsus de pinceau de la part de quelqu'un (Lamartine) qui, ayant à parler de Camille Desmoulins pour son Vieux Cordelier, a trouvé moyen de le comparer à Fénelon.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 4 août 1851.

Encyclopédie Universelle. 2012.