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redoublement

redoublement [ r(ə)dubləmɑ̃ ] n. m.
• 1539; h. XIVe; de redoubler
Action de redoubler.
1Action de rendre double. Ling. Répétition d'un ou plusieurs éléments d'un mot (ex. gnangnan, mimi, fofolle); ou d'un mot tout entier (ex. ce n'est pas joli joli). réduplication.
2Action d'augmenter subitement, de reprendre avec plus de force. accroissement, augmentation. Le redoublement des douleurs, de la fièvre. aggravation, recrudescence. « les hurlements éclatèrent avec un redoublement de violence » ( Zola). « Je réclame de votre part un redoublement d'attention » (Courteline).
3Fait, pour un élève, de redoubler sa classe.
⊗ CONTR. Diminution.

redoublement nom masculin Fait de redoubler, de croître en intensité, en force, en quantité : Le redoublement de la tempête. Fait pour un élève de redoubler sa classe. Répétition d'un ou de plusieurs éléments d'un mot ou du mot tout entier, liée à une modification de sens. (Par exemple dans fifille ou dans gaga.) ● redoublement (synonymes) nom masculin Fait de redoubler , de croître en intensité, en force...
Synonymes :
- accroissement
- aggravation
- déchaînement
- exacerbation
- exaspération
- intensification
- recrudescence
- renforcement

redoublement
n. m.
d1./d Action de redoubler; son résultat.
d2./d Répétition dans un mot. "Dada", "lolo", "bébête" présentent un redoublement de syllabe.
d3./d Action d'augmenter, d'accroître. Redoublement de prudence.
d4./d Fait de redoubler une classe.

⇒REDOUBLEMENT, subst. masc.
A. — Action de rendre double, de répéter une deuxième fois; résultat de cette action. [L'enfant Jésus] allait commencer le renouvellement, Créer le nouveau Dieu dans ce redoublement, Créer le Fils de l'Homme au cœur du nouvel homme (PÉGUY, Ève, 1913, p. 1064). L'hybridation, suivie de redoublement chromosomique, peut créer de nouvelles espèces, voire de nouveaux genres (CUÉNOT, J. ROSTAND, Introd. génét., 1936, p. 63).
Spécialement
1. ENSEIGN. Fait de suivre une seconde fois l'enseignement d'une chose déterminée. Redoublement d'une année (d'enseignement), d'un cours. Le conseil de classe peut proposer l'une des quatre décisions suivantes: — l'admission de l'élève dans la classe supérieure (...) — le redoublement de la classe... (Encyclop. éduc., 1960, p. 136).
2. LING., PHONÉT. Répétition totale ou approximative d'un mot entier ou d'un ou plusieurs éléments d'un mot. Synon. réduplication. Redoublement d'une syllabe, d'une voyelle; redoublement onomatopéique. [La femme] sait d'instinct la langue enfant, elle en devine les secrets, le zézaiement, les consonnes liquides prodiguées, le redoublement des syllabes (MÉNARD, Rêv. païen, 1876, p. 113). Le redoublement d'un élément du mot peut résulter d'une faute de langage, ainsi que dans le parler des enfants; il peut être recherché pour son expressivité (hypocoristiques du type Mimi), ou pour sa valeur intensive (redoublement du t de lat. totus dans la forme qui a donné l'italien tutto); il peut avoir une valeur grammaticale, comme en grec où il fournit un élément de formation du parfait:le-luka (MAR. Lex. 1933).
3. MUS. ,,Reproduction d'un son à distance d'une ou plusieurs octaves`` (Mus. 1976). Le redoublement de la fondamentale, qui renforce la basse en la reproduisant à l'octave, est le meilleur (DUPRÉ, Harm. analyt., t. 1, 1936, p. 23).
4. SPORTS
a) ESCR. ,,Action de porter une seconde attaque, après une reprise de garde en avant ou en arrière, à l'adversaire qui a paré sans riposter ou a rompu sur l'attaque`` (PETIOT 1982).
b) FOOTB., RUGBY. ,,Action d'exécuter une passe redoublée`` (PETIOT 1982).
B. — Action d'augmenter, de reprendre avec plus de force ou d'intensité; résultat de cette action. Synon. accroissement, augmentation, recrudescence, renforcement. Redoublement d'amitié, de fureur, de larmes, de tristesse, de zèle. Sous la fenêtre, les hurlements éclatèrent avec un redoublement de violence. — Du pain! du pain! du pain! (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1439). Alors Antoine se penchant avec un redoublement de précaution, de tendresse, retira l'aiguille, et, du bout des doigts, mit une compresse sur la petite plaie (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 878). V. grain ex. 14.
MÉD. [Le suj. désigne la manifestation d'une maladie] Fait de redoubler, de croître en intensité. [Fantine] avait passé une très mauvaise nuit. Toux affreuse, redoublement de fièvre (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 305). Des convulsions dont les accès, les redoublements et les secousses de colère semblaient vouloir déraciner la vie chez le pauvre être qu'elles tordaient (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 132). V. magnétiser B ex. de Lamartine.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1375-79 [éd. 1541] « action de doubler (un tissu) en le repliant » (JEHAN DE BRIE, Bon Berger, éd. P. Lacroix, p. 78); 2. 1539 « répétition, réitération » (EST.); 3. 1671 redoublement de fièvre (POMEY). Dér. de redoubler; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér.:276. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 413, b) 635; XXe s.: a) 523, b) 165.

redoublement [ʀ(ə)dubləmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1539; attestation isolée XIVe; dér. de redoubler.
Action de redoubler.
1 Action de rendre double.(1869). Ling. Répétition d'un ou de plusieurs éléments d'un mot. || En français, le redoublement a une valeur stylistique (ex. : Elle est fofolle, un peu folle). || Redoublement hypocoristique (ex. : Mimi pour Micheline, minet, mignon…). || Redoublement d'un mot entier ( Réduplication) à valeur de superlatif (ex. : Ce n'est pas joli joli). || Redoublement onomatopéique (ex. : Miam miam, Gnan gnan).Gramm. lat. et grecque. || Parfait à redoublement (de la consonne initiale du radical, parfois modifiée).
(Attesté 1859, mais probablt antérieur, cf. redoubler, 1670). Spécialt. Escr. Action de porter une seconde attaque, après une reprise de garde, à l'adversaire qui a paré sans riposter ou rompu sur l'attaque.(1905). Rugby. Action d'exécuter une passe redoublée.
2 Action d'augmenter subitement, de reprendre avec plus de force. Accroissement, augmentation. || Redoublement de douleurs (→ Malice, cit. 9), de la fièvre. Aggravation, exacerbation, recrudescence, renforcement. || Redoublement d'acharnement (→ Intermittence, cit. 2), de fureur, de colère, de rage (→ Picador, cit. 1)…, de joie, de gaieté (→ Gaillardise, cit. 2), de verve (→ Bride, cit. 13),… d'amour (→ Outrer, cit. 4). || Redoublement de la tempête. Déchaînement.
1 Ici, je réclame de votre part un redoublement d'attention : ce qu'il me reste à vous révéler est en effet du plus haut intérêt (…)
Courteline, Boubouroche, Nouvelle, II.
2 Mascha était la seule femme parmi nous, c'est pourquoi je l'observais avec un redoublement d'attention. Elle avait bien changé depuis quelque temps.
B. Cendrars, Moravagine, in Œ. compl., t. IV, p. 128.
CONTR. Diminution.

Encyclopédie Universelle. 2012.