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recoin

recoin [ rəkwɛ̃ ] n. m.
• 1549; de re- et coin
1Coin caché, retiré. Les recoins d'un grenier, d'une salle. « Un recoin inexploré [...] dans ces bois et ces bosquets » (Baudelaire). Explorer les coins et les recoins.
2(1662) Fig. Partie cachée, secrète, intime. repli . Il n'eût voulu « laisser pénétrer personne dans les recoins de son existence personnelle » (Gobineau).

recoin nom masculin (de coin) Coin caché, moins en vue : Explorer tous les recoins de la pièce pour retrouver un portefeuille. Littéraire. Ce qu'il y a de plus caché ; repli secret : Les recoins de la mémoire.recoin (synonymes) nom masculin (de coin) Littéraire. Ce qu'il y a de plus caché ; repli secret
Synonymes :
- repli
- tréfonds

recoin
n. m. Coin bien caché. Dissimuler qqch dans un recoin.
|| Fig. Les recoins du coeur, de l'esprit.

⇒RECOIN, subst. masc.
A. — 1. Petit espace partiellement clos, retiré, dissimulé à la vue (dans un lieu naturel ou construit). Une grande chambre à deux lits, puis une espèce de recoin pour mettre nos effets (FLAUB., Corresp., 1850, p. 159). Des monastères situés dans des recoins peu fréquentés et difficiles d'accès de la montagne (Philos., Relig., 1957, p. 54-7).
Locutions
Les coins et recoins (d'un lieu). Depuis vingt minutes au moins on fouillait tous les coins et recoins de l'atelier, sans succès (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Voleur, 1882, p. 1227).
Ce recoin de l'univers (littér.). [Désigne la terre, p. allus. à PASCAL, Pensées, t. 3, p. 693] Ces hommes se sont juré d'instituer dans ce recoin de l'univers une terre qui fasse honte aux dieux (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p. 257).
2. Partie d'un objet en creux, de petite dimension et souvent repliée sur elle-même. Les sabots nettoyés scrupuleusement, jusque dans les recoins de la « fourchette » sont noircis et astiqués (MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., 1, 1954, p. 25). On ponce en mouillant à l'eau très fraîche et en s'efforçant d'atteindre tous les recoins des sculptures et des moulures (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 22).
B. — Au fig. Partie secrète, cachée de quelque chose. Synon. repli, tréfonds. Recoin(s) de l'âme, du cœur, de la conscience, de l'esprit, de la pensée. Au moindre mouvement qu'on fait dans ces recoins de soi-même, au moindre rayon qu'on y dirige, c'est comme une poussière d'innombrables atomes qui s'élève et redemande à briller (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 33). G. Gamow déclarait, dans un récent article intitulé « La science parviendra-t-elle à une fin? », qu'à son avis le moment approche où nous aurons exploré tous les recoins de la physique, de la biologie, etc. (DECAUX, Mesure temps, 1959, p. 117).
REM. Racoin, subst. masc., var. région. Le logement est grand (...) nous avons deux chambres à coucher aussi vastes que cette pièce et des racoins (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 59).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1465-80 « endroit retiré, coin retiré » aucuns angletz ou recoings ([Anonyme d'Angers], Pelerin. de la vie hum., Ars. 2319, f ° 23 r ° ds GDF. Compl.); 1662 fig. « partie cachée, secrète » (Logique de Port-Royal, p. 2 ds LITTRÉ); en partic. 1718 les recoins du cœur (Ac.). Comp. de re-, repris à l'a. fr. recoi « endroit retiré, cachette » (ca 1145, WACE, Conception N. Dame, 1415 ds T.-L.: Dunc va la dame en un requei), lat. requier « repos », v. requiem, et de coin. Fréq. abs. littér.:315. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 259, b) 587; XXe s.: a) 607, b) 438.

recoin [ʀəkwɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1549; de re-, et coin.
1 Coin, endroit caché, retiré (→ Crasse, cit. 4; inspecter, cit. 4; obscur, cit. 3). || Les recoins d'un grenier, d'une salle (→ Diction, cit. 4), du territoire (→ Gratter, cit. 4.1). || Un recoin inexploré (cit. 2) dans les bois. || Enfermés dans ce recoin inconnu (→ Nuée, cit. 3). || Ce recoin de restaurant est aussi intime (cit. 13) qu'un cabinet particulier. || Explorer les coins et les recoins. (→ Moustache, cit. 9). — Allus. littér. || « L'homme égaré (cit. 23) dans ce recoin de l'univers » (Pascal).
1 — Dans un recoin du bois où nul ne se retire.
— Dans un lieu reculé du bois, voulez-vous dire,
Un endroit écarté (…)
Molière, le Dépit amoureux, II, 6.
2 Lorsque Buteau arriva enfin, il trouva le père Fouan étalé sur son lit, dans le recoin qu'il occupait derrière la cuisine, sous l'escalier du fenil.
Zola, la Terre, V, I.
2 (1662). Fig. Partie cachée, secrète, intime. Compartiment, repli. || Les recoins du cœur, de l'âme, de la conscience (→ Enflammer, cit. 16; labyrinthe, cit. 5). || Dans tous les recoins de l'histoire (→ Cas, cit. 13). || Les recoins de la vie privée.
3 Dans l'entreprise que j'ai faite de me montrer tout entier au public, il faut que rien de moi ne lui reste obscur ou caché; il faut que je me tienne incessamment sous ses yeux; qu'il me suive dans tous les égarements de mon cœur, dans tous les recoins de ma vie (…)
Rousseau, les Confessions, II.
4 (…) tout là-bas, bien loin, bien à l'écart dans un de ces recoins de l'âme où l'on ne va jamais, veille un souvenir inexorable qui compare les plaisirs d'autrefois aux plaisirs d'aujourd'hui !
Th. Gautier, Mlle de Maupin, V.
5 (…) il n'eût voulu pour rien au monde laisser pénétrer personne dans les recoins de son existence personnelle, de sorte qu'il s'en tint uniquement à l'énumération des faits extérieurs.
A. de Gobineau, les Pléiades, I, III.

Encyclopédie Universelle. 2012.