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rechampir

réchampir [ reʃɑ̃pir ] ou rechampir [ rəʃɑ̃pir ] v. tr. <conjug. : 2>
• 1676; de re- et échampir, de champ
Techn. Détacher du fond (des ornements). Par ext. Orner par ce procédé. Réchampir les murs.

réchampir ou rechampir verbe transitif (de champ) En peinture décorative, faire ressortir une moulure, un ornement du fond sur lequel ils sont appliqués, soit en marquant leurs contours, soit en employant une ou plusieurs couleurs différentes de celle du fond.

réchampir ou rechampir
v. tr. TECH Détacher (un ornement) d'un fond, en soulignant les contours.

⇒RÉCHAMPIR, RECHAMPIR, verbe trans.
A. — DÉCOR., PEINT. EN BÂT. Faire ressortir les ornements du fond sur lequel ils sont peints, soit en en marquant les contours, soit en les peignant d'une couleur différente de celle du fond. Synon. échampir (vx). Brosse à rechampir. Depuis dix ans, elle tirait de son maître, tous les premiers du mois, la promesse de faire mettre cette porte à neuf, de réchampir les murs de la maison (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 32). L'antique logis des Lafrogne fut gratté, réchampi, parqueté et décoré à neuf pendant l'été et l'automne qui suivirent le mariage (THEURIET, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 68).
P. ext. Peindre une inscription pour la faire ressortir. Les peintures des bornes et des tableaux indicateurs doivent être surveillées et rechampies toutes les fois que les caractères ne s'y lisent plus avec netteté (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 174).
♦ [Avec un compl. indiquant la couleur ou ce qui est rechampi] de. Fauteuil réchampi de rouge. Généralement ils [les moulins] sont en bois peint de couleur ardoise et rechampi de blanc (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 6). Plus typiquement Napoléon III est la table de toilette laquée blanc rechampi d'or (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 170). en. Les bornes se font en pierre dure, quelquefois en bois ou en fonte; les inscriptions y sont gravées et rechampies en noir (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 138).
P. métaph. Nous aperçûmes une hutte fortement construite en branches rechampies de terre, avec un toit de chaume tout à fait primitif (NERVAL, Filles feu, Angélique, 1854, p. 578). Les invités arrivèrent en foule. Vieillards cérémonieux (...), femmes un peu mûres et rechampies de talc et de rose, jeunes filles aux voix d'hommes enroués (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 105).
B. — TECHN. DE DORURE. Appliquer des couches de blanc sur un fond compris entre des parties dorées afin d'effacer les taches qu'on avait pu faire sur ce fond (d'apr. JOSSIER 1881).
REM. (s),(Rechampi, Rechampis, Réchampi, Réchampis) subst. masc. Portion d'ouvrage ou ornement paraissant faire saillie sur le fond pour avoir été rechampi. Les lueurs d'or, les éclairs vifs que jetaient les roues semblaient s'être fixés le long des rechampis jaune paille de la calèche (ZOLA, Curée, 1872, p. 319). Ses hôtes (...) le dirigeaient sur les besognes aristocratiques du chantier, le nettoyage des trumeaux ou la peinture des rechampis (GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 160).
Prononc. et Orth.:[], [-], (il) rechampit [-pi]. Ac. 1762: rechampir; dep. 1798: ré- (id. ds LITTRÉ et Lar. Lang. fr.). V. aussi ROB. 1985: réchampir ou (vieilli) rechampir. V. réviser. Étymol. et Hist. 1676 reschampir (FÉLIBIEN, p. 291 et 575); 1872 part. passé subst. (ZOLA, loc. cit.). Dér., à l'aide du préf. re-, du verbe échampir « détacher en relief une figure sur un fond, par des teintes appropriées » (FÉLIBIEN, p. 575), lui-même dér. de champ1 au sens de « fond sur lequel on représente ou détache quelque chose »; préf. é-, dés. -ir. Fréq. abs. littér.:16.
DÉR. Réchampissage, subst. masc. Action de rechampir (quelque chose). Opération de réchampissage; le réchampissage des façades, des plafonds. Il y a là: calorifère à mettre, regrattage et peintures, démolitions et réchampissage des façades; j'aperçois vingt mille francs de dépenses (BALZAC, Lettres Étr., t. 3, 1845, p. 170). La peinture d'une moulure dans un autre ton que celui du fond constitue le réchampissage de moulures (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 6, 1930, p. 58). P. métaph. Se dire un homme de progrès, c'était de proclamer philosophe en toute chose et puritain en politique (...) C'était le réchampissage du mot Libéralisme, un nouveau mot d'ordre pour les ambitions nouvelles (BALZAC, Député d'Arcis, 1847, p. 305). [], [-]. LITTRÉ, Lar. Lang. fr.: ré-; ROB. 1985: ré- ou re-. 1re attest. 1692 (A. DU PRADEL, Livre contenant les adresses de la ville de Paris, éd. E. Fournier, t. 2, 1878, p. 150, note 3, d'apr. FEW t. 2, p. 160b); dér. du part. prés. de , suff. -age.

réchampir [ʀeʃɑ̃piʀ] ou (vieilli) rechampir [ʀəʃɑ̃piʀ] v. tr.
ÉTYM. 1676; de ré-, et échampir, peu usité; de 1. champ.
Technique.
1 Détacher du fond (des moulures, des ornements); faire sortir du champ, soit en marquant les contours, soit en opposant les couleurs.Par ext. Orner par ce procédé. || Réchampir les murs (Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 342).P. p. adj. || « Portes mal réchampies » (Balzac, la Vieille Fille, Pl., t. IV, p. 229).
1 Les boiseries, réchampies en grosse peinture à la colle et d'un blanc rouge qui empâte les moulures, les dessins, les figurines, loin d'être un ornement, attristaient le regard.
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 626.
2 La couleur du drojky varie peu. Elle est œil de corbeau, rechampie de filets bleu clair ou vert russe avec des filets vert pomme (…)
Th. Gautier, Voyage en Russie, I, VI.
N. m. || Un réchampi ou rechampi : un ornement réchampi, détaché du fond.
3 (La maison) était peinte en blanc, avec des réchampis de couleur jaune.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, II.
2 Enlever les taches qui peuvent exister sur les fonds, avant de faire la dorure.
DÉR. Réchampissage ou rechampissage.

Encyclopédie Universelle. 2012.