quiproquo [ kiprɔko ] n. m.
• 1566; quid proquo 1452; loc. du lat. médiév. « quelque chose pour quelque chose », désignant spécialt une erreur en pharmacie
♦ Méprise qui fait qu'on prend une personne ou une chose pour une autre; situation qui en résulte. ⇒ malentendu. Des quiproquos. « Il y a les quiproquo [sic] d'amour, les quiproquo d'amitié » (Diderot).
● quiproquo nom masculin (latin quid pro quod, une chose pour une autre) Méprise par laquelle une personne, une chose est prise pour une autre. ● quiproquo (difficultés) nom masculin (latin quid pro quod, une chose pour une autre) Prononciation Quiproquo se prononce [&ph95;&ph93;&ph100;ʀ&ph99;&ph95;&ph99;], sans faire entendre le u, comme dans qui. Orthographe Plur. : des quiproquos. Sens Quiproquo / malentendu. Ne pas employer l'un pour l'autre ces deux mots que sépare une importante nuance de sens. 1. Quiproquo = méprise qui fait prendre une personne, une chose pour une autre. Il y a eu un quiproquo, la lettre adressée à Claude Duval a été ouverte par Claudine Duval. 2. Malentendu = incompréhension entre deux ou plusieurs personnes, reposant notamment sur une interprétation différente d'une parole, d'un mot. C'est un malentendu : j'ai dit que vous étiez insouciant de nature, je n'ai pas dit que vous étiez négligent. ● quiproquo (synonymes) nom masculin (latin quid pro quod, une chose pour une autre) Méprise par laquelle une personne, une chose est prise pour...
Synonymes :
- bévue
- erreur
- maldonne
quiproquo
n. m. Méprise qui fait prendre une chose pour une autre, malentendu. Des quiproquos.
⇒QUIPROQUO, subst. masc.
Méprise, malentendu faisant prendre une personne, une chose pour une autre. Dailly (...) avait raconté au dessert la mort de sa femme à La Salpêtrière et un drolatique quiproquo entre sa lettre d'engagement à La Gaîté et la lettre annonçant l'ouverture du corps de sa femme (GONCOURT, Journal, 1888, p. 853). Je n'ai jamais su que peu de mots de romaïque, aussi notre conversation s'embrouillait-elle constamment dans des quiproquos ridicules (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 180). Il nous semble cependant que le moins qu'on puisse exiger, pour qu'il soit légitime de dire que le nombre est défini, c'est que, lorsque deux mathématiciens parlent entre eux de ce nombre (...), il n'y ait pas de quiproquo, c'est-à-dire qu'ils soient certains qu'ils parlent l'un et l'autre du même nombre (E. BOREL, Paradoxes de l'infini, 1946, p. 180).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: quiproquo; 1740-1835: un quiproquo, des quiproquo. LITTRÉ: ,,Au plur. (...) on pourrait regarder le mot comme français et écrire des quiproquos``. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 240: des quiproquos. Étymol. et Hist. 1370 rendre quid pro quo, chose pour chose (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, VIII, 18, p. 447); 1458 avoir un quid pro quo « se tromper, se laisser abuser » (A. GREBAN, Passion, éd. O. Jodogne, 23252); 1466 vendre qui pro quo « abuser l'acheteur en lui vendant une chose pour une autre » (PIERRE MICHAULT, Doctrinal du temps présent, éd. Th. Walton, XXXVIII, 345); 1482 qui pro-quo « médicament donné à la place d'un autre » (GUILLAUME FLAMANG, Vie St Didier, éd. J. Carnandet, 421); 1541 qui pro quod « confusion consistant à prendre une chose pour une autre » (CALVIN, Institution, éd. J.-D. Benoît, III, IV, p. 107). Loc. de lat. médiév. qui pro quod, qui pro quo ou quid pro quo signifiant « quelque chose pour quelque chose » utilisée notamment dans la lang. de la pharm. pour désigner la substitution, volontaire ou non, d'un médicament à la place d'un autre (SAIN. Lang. Rab., t. 1, p. 403; DU CANGE). Fréq. abs. littér.:61.
quiproquo [kipʀɔko] n. m.
ÉTYM. 1566; quid proquo, 1452; qui pro quo, 1482; loc. du lat. médiéval quid pro quo « un quid pour un quod », désignant spécialt une erreur en pharmacie.
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♦ Erreur qui consiste à prendre une personne, une chose pour une autre; situation qui en résulte. ⇒ Coq-à-l'âne, malentendu, méprise. || Une espèce de quiproquo intellectuel (→ Équivoque, cit. 25). || Utilisation des quiproquo, des quiproquos dans la comédie.
1 Mon cher Maître, la vie se passe en quiproquo. Il y a les quiproquo d'amour, les quiproquo d'amitié, les quiproquo de politique, de finance, d'église (…)
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 548.
2 Et le quiproquo est bien en effet une situation qui présente en même temps deux sens différents, l'un simplement possible, celui que les acteurs lui prêtent, l'autre réel, celui que le public lui donne. Nous apercevons le sens réel de la situation, parce qu'on a eu soin de nous en montrer toutes les faces; mais les acteurs ne connaissent chacun que l'une : de là leur méprise, de là le jugement faux qu'ils portent sur ce qu'on fait autour d'eux comme aussi sur ce qu'ils font eux-mêmes.
H. Bergson, le Rire, II.
3 J'ai passé toute ma première vie dans des erreurs et des quiproquos, j'ai toujours pris quelqu'un pour un autre. Maintenant je veux prendre quelqu'un pour lui-même (…)
P. J. Jouve, Choix de textes, « Vagadu », p. 197.
Encyclopédie Universelle. 2012.