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pucelle

pucelle [ pysɛl ] n. f.
XIIe; pulcella Xe; lat. pop. °pullicella, dimin. de pullus « petit d'un animal »
1Vx ou plaisant Jeune fille. Loc. La pucelle d'Orléans : Jeanne d'Arc.
2Fam. Femme vierge. « certaines pucelles sexagénaires dont le cœur inoccupé s'est donné aux bêtes » (Baudelaire).
Adj. Elle est encore pucelle.

pucelle nom féminin Familier. Jeune fille. ● pucelle (expressions) nom féminin La Pucelle d'Orléans, Jeanne d'Arc. ● puceau, pucelle adjectif et nom (bas latin pullicellus, diminutif du latin classique puellus, jeune garçon) Familier et ironique. Se dit d'un garçon, d'une fille vierge. ● puceau, pucelle (citations) adjectif et nom (bas latin pullicellus, diminutif du latin classique puellus, jeune garçon) Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline Courbevoie 1894-Meudon 1961 On est puceau de l'horreur comme on l'est de la volupté. Voyage au bout de la nuit Gallimard

pucelle
n. f. Vx ou plaisant Jeune fille. La pucelle d'Orléans: Jeanne d'Arc.

⇒PUCELLE, subst. fém. et adj. fém.
I. — Subst. fém. Jeune fille, jeune femme vierge.
A. — Vieilli. Tel frissonne le corps d'une chaste pucelle, Quand dans les soirs d'été le sang lui porte au cœur (MUSSET, Rolla, 1833, p. 24). À la droite, couronne en tête, en brocart rouge, siège une pucelle, sainte Catherine (MICHELET, Journal, 1841, p. 370).
En partic.
MYTHOL. Les doctes pucelles, les neuf pucelles. Les Muses. Plais. On prétend dans les ruelles, Qu'un poëte un peu libertin Est bien vu chez les neuf pucelles (Mme V. HUGO, Hugo, 1863, p. 212).
HIST. La Pucelle (d'Orléans). Jeanne d'Arc. La révolution du quatorzième siècle s'expia et se résuma dans la Pucelle d'Orléans, pure et touchante victime qui représenta le peuple et mourut pour lui (MICHELET, Introd. Hist. univ., 1831, p. 463). Les interrogatoires authentiques du procès de la Pucelle (SADOUL, Cin., 1949, p. 222).
B. — [Empl. avec un jugement dépréc. ou par moquerie] Je n'étais pas venue ici pour jouer à la pucelle violée, ni à aucun autre jeu. Je m'arrachai de son étreinte (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 73). V. casserole C 2 b ex. de Abellio:
... le galantin (...) profitait de ses assiduités dans la maison de son maître pour lui enlever sa seconde fille (...) dont le père voulait faire vérifier la virginité... du reste, ce serait bien étonnant que cette pucelle ne fût pas un peu ébréchée, vu le peu de pudeur de l'intérieur où elle a été élevée...
GONCOURT, Journal, 1894, p. 678.
P. ext. Femme vierge. Synon. vieille fille. La charité de certaines pucelles sexagénaires (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p. 224).
II. — Adj. fém. Vierge. La femme du fauteuil est pelotée par Scholl, qui la croit pucelle. Elle se défend, ensommeillée (GONCOURT, Journal, 1857, p. 368). Annie est-elle pucelle? Je n'en ai pas l'impression, elle devait coucher avec l'étudiant en médecine qu'elle « fréquentait » (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 170).
REM. Pucelette, subst. fém., littér. avec valeur d'arch. Très jeune fille, fillette. Cette belle dame aux membres menus de pucelette (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p. 61).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1691. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. Ca 881 pulcella « jeune fille vierge » (Eulalie, 1 ds HENRY Chrestomathie t. 1, p. 3); ca 1050 pulcele « id. » (Alexis, éd. Chr. Storey, 66); ca 1150 pucele (WACE, St Nicolas, 89 ds T.-L.); 2. 1608 fam. « femme vierge » (RÉGNIER, Satire, III, 146 ds Œuvres, éd. G. Raibaud, p. 33). B. Adj. ca 1170 « vierge » (MARIE DE FRANCE, Lais, Guigemar, éd. J. Rychner, 713). On admet gén., d'apr. pulicella att. dans un ms. de la loi salique rédigé entre 752 et 768 (mais que M. SAHLIN ds St. neophilol. t. 10 1937-38, p. 73 considère comme fautif), l'étymon lat. pullicella « jeune fille, vierge pure », d'orig. discutée. FEW t. 9, p. 526a et 526b, note 11 y voit un dimin. de « jeune d'un animal » (cf. aussi le lat. médiév. pullicula « jeune fille », v. BLAISE Latin. Med. Aev.), avec altér. de - en sous l'infl. du lat. « garçon »; mais cette hyp. ne convient pas du point de vue sém., pucelle ayant eu à l'orig. le sens de « vierge ». G. TILANDER dans son art. Pucelle (ds Philologische Studien für J. M. Piel, Heidelberg, C. Winter, 1969, pp. 199-200) propose pour pullicella, une dér., d'apr. dominicella (v. demoiselle), de pulla, fém. de « propret, sans tache, pur », lui-même issu par contraction de purulus, dimin. de purus « pur ». Fréq. abs. littér.:156. Bbg. AEBISCHER (P.). Pourquoi pucelle ne viendrait-il pas de pulcella...? R. Ling. rom. 1965, t. 29, pp. 228-237. — ALESSIO (G.). Saggio di etimologie francesi. R. Ling. rom. 1950, t. 17, pp. 196-197. — ALSDORF-BOLLÉE (A.). Pucelle, Neue Beitr. zur rom. Etymol. Hrsg. von H. Meier. Heidelberg, 1975, pp. 52-56. — FOERSTER (W.). Romanische Etymologien. Z. rom. Philol. 1892, t. 16, pp. 254-255. — GREGORIO (G. de). Afr. pulcella, fr. pucelle, it. pulcella. Z. rom. Philol. 1910, t. 34, pp. 373-374. — JORDAN (L.). Zur Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1923, t. 43, pp. 708-709. — REGULA (M.). Pourquoi pucelle ne peut-il pas venir tout simplement de pulc(h)ella? R. Ling. rom. 1966, t. 30, pp. 206-207. — SAHLIN (M.). Contribution à l'étymol. de pucelle. St. neophilol. 1937/38, t. 10, pp. 62-82. — SPITZER (L.). Pucelle. Romania. 1951, t. 72, pp. 100-110. — WALLENSKOLD (A.). Lat. puellicella, fr. pucelle. In:[Mél. Thomas (A.)]. Paris, 1927, pp. 489-492.

pucelle [pysɛl] n. et adj. f.
ÉTYM. Fin XIe; pulcele, v. 1050; pulcella, Xe, Poème de sainte Eulalie; du lat. pop. pullicella, dimin. de pullus « petit d'un animal ».
1 Vx ou plais. (depuis le XVIIe). Jeune fille.
(1119). Jeune vierge. || « Les doctes pucelles », nom donné aux Muses (cit. 2). — ☑ Loc. (1656, titre du poème de Chapelain). La pucelle d'Orléans (titre d'un poème de Voltaire), la Pucelle, la Sainte Pucelle : Jeanne d'Arc.
2 Fam. Femme vierge (ou supposée telle).
1 (…) d'autres (des chiens) accourent (…) pour partager le repas que leur a préparé la charité de certaines pucelles sexagénaires, dont le cœur inoccupé s'est donné aux bêtes parce que les hommes imbéciles n'en veulent plus.
Baudelaire, le Spleen de Paris, L.
2 La fille, une pucelle bien sûr, se débattait, résistait, avec des supplications basses, chuchotées; tandis que le garçon, muet, la poussait quand même vers les ténèbres d'un coin de hangar (…)
Zola, Germinal, II, V.
Adj. || Elle n'est plus pucelle. Vierge.
DÉR. Pucelage.
COMP. Dépuceler.

Encyclopédie Universelle. 2012.