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proscription

proscription [ prɔskripsjɔ̃ ] n. f.
• 1418; lat. proscriptio « affichage pour une vente », par ext. « proscription »; de proscribere
1Hist. rom. Mise hors la loi, condamnation prononcée sans jugement contre des adversaires politiques. Les sanglantes proscriptions de Sylla.
(1525) Cour. Mesure de bannissement prise à l'encontre de certaines personnes, en période d'agitation civile ou de dictature ( exil; ostracisme). Proscriptions politiques, religieuses. « il avait vécu plus d'un an dans les derniers échelons de la misère de la proscription » (Hugo).
2(1672) Fig. Action de proscrire qqch.; son résultat. La proscription de certains mots. condamnation.

proscription nom féminin (latin proscriptio) Nom donné aux mesures de condamnation arbitraire, annoncées par voie d'affiche, prises, à la fin de la République, par Marius, puis par Sulla et les seconds triumvirs. (N'importe qui pouvait tuer ceux dont les noms étaient affichés.) Autrefois, action de condamner quelqu'un au bannissement. Action de proscrire, de prohiber, d'interdire l'usage de quelque chose : La proscription des anglicismes dans les textes officiels.proscription (synonymes) nom féminin (latin proscriptio) Action de proscrire , de prohiber, d'interdire l'usage de quelque chose
Synonymes :
- bannissement
- ostracisme

proscription
n. f.
d1./d Mesure prise pour interdire à un citoyen, généralement pour des raisons politiques, de continuer à résider dans sa patrie.
d2./d Fig. Action de rejeter, de condamner.

⇒PROSCRIPTION, subst. fém.
Action de proscrire.
A. — 1. ANTIQ. ROMAINE. Condamnation à mort ou à l'exil, sans forme judiciaire, pour des motifs politiques. Proscriptions de Sylla, de Marius; sanglantes proscriptions; tables de proscription; frapper qqn de proscription. Au milieu des proscriptions, (...) un ami de Cicéron s'efforçait de le consoler de la perte de sa fille (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p.1836):
♦ Cicéron ne risquait donc rien; mais ce fut pour lui un honneur infini d'avoir le premier fait entendre une voix humaine après le silence des proscriptions.
MICHELET, Hist. romaine, t.2, 1831, p.207.
2. P. ext. Mesures répressives souvent arbitraires telles que le bannissement, l'exil, la déportation, en période de troubles civils ou sous une dictature. Proscriptions civiles, religieuses; listes, lois de proscription. Après vingt années de proscription (1320), blanchi par l'âge, entouré de la double majesté de la renommée et du malheur, on le voit soutenant dans l'église Sainte-Hélène à Vérone (...) une thèse de duobus elementis aquae et terrae (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p.72). J'ai échappé à la mort (...); je sais que, grâce au ciel, tu as échappé à la proscription (SAND, Lélia, 1839, p.425). Les arrestations, les proscriptions, les persécutions recommencèrent sous l'influence des Jacobins (BAINVILLE, Hist. Fr., t.2, 1924, p.93).
3. DR. CIVIL. Proscription de biens. ,,Partage ou vente des biens d'un débiteur en fuite au profit de ses créanciers`` (LITTRÉ).
B.Au fig. Action d'interdire formellement, de condamner, de rejeter quelque chose; p.méton., résultat de cette action. Proscription d'un mot, d'un usage. De là, la proscription du syllogisme, proscription aveugle et injuste; car les connaissances déductives sont bien des connaissances réelles (COUSIN, Hist. philos. XVIIIes., t.2, 1829, p.468). Quoi de plus capricieux que la proscription de l'hiatus? Quoi de plus subtil que la justification des avantages de la rime? (VALÉRY, Variété IV, 1938, p.251).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1418 (ISAMBERT, Rec. gén. des anc. lois fr., t.8, p.600); 1486 [éd.] (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, III, expos. sur le ch. 29 ds GDF. Compl.). Empr. au lat. proscriptio, -onis «id.», proprement «affichage pour une vente», formé sur le supin proscriptum de proscribere «proscrire». Fréq. abs. littér.:239. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 697, b) 428; XXes.: a) 91, b) 136.

proscription [pʀɔskʀipsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIVe; lat. proscriptio « affichage pour une vente », et, par ext., « proscription », par allus. aux listes de proscrits que Sylla faisait afficher au Forum; rad. proscribere. → Proscrire.
1 Hist. rom. Mise hors la loi, condamnation prononcée sans jugement contre des adversaires politiques dans la Rome antique. || Les sanglantes proscriptions de Sylla (→ ci-dessous, cit. 1).
1 (Sylla) gouverne par la terreur. Pendant plusieurs mois ce furent d'atroces massacres (…) le système des « proscriptions » organise les tueries : le dictateur fait afficher des listes de condamnés (sans jugement préalable), dont les biens seront confisqués et que le premier venu pourra mettre à mort en se faisant verser une prime.
J.-R. Palanque, in Encycl. Pl., Hist. universelle, t. I, Occident et République romaine, p. 945.
2 (1525). Cour. Mesure plus ou moins arbitraire de répression, et, spécialt, de bannissement, prise à l'encontre de certaines personnes, en période d'agitation civile ou de dictature ( Exil; ostracisme). || Proscriptions politiques, religieuses. || Listes, tables de proscription (→ Léger, cit. 33). || Les victimes de la proscription ( Proscrit).
2 Dans la proscription du prince d'Orange, Philippe II promet à celui qui le tuera de donner à lui ou à ses héritiers vingt-cinq mille écus et la noblesse (…)
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXIX, XVI.
3 On l'avait expulsé au 2 décembre; il s'était rendu à Bruxelles où il était venu me voir; chassé de Bruxelles, il était allé à Londres; et à Londres, il avait vécu plus d'un an dans les derniers échelons de la misère de la proscription.
Hugo, Choses vues, 1853, L'espion Hubert.
3 (1672). Action de proscrire qqch.; résultat de cette action. || Proscription de certains mots (→ Fortune, cit. 39; ouvrir, cit. 21). Condamnation.

Encyclopédie Universelle. 2012.