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bannissement

bannissement [ banismɑ̃ ] n. m.
• 1283; de bannir
Action de bannir; résultat de cette action. Dr. Peine criminelle infamante temporaire, réservée aux crimes politiques et qui consiste à interdire à qqn le séjour dans son pays. Le bannissement entraîne la dégradation civique. Enfreindre la sentence de bannissement (cf. Rupture de ban).

bannissement nom masculin Action de bannir quelqu'un, le condamner à quitter son pays ; fait d'être banni. Peine criminelle, politique et infamante, d'une durée de 5 à 10 ans, qui consistait dans l'interdiction pour un Français de résider en France. (Le bannissement, contraire à la Convention européenne des droits de l'homme, a été supprimé par le nouveau Code pénal.) Littéraire. Action d'écarter ce qui est estimé néfaste. ● bannissement (synonymes) nom masculin Action de bannir quelqu'un, le condamner à quitter son pays ;...
Synonymes :
- déportation
- exil
- relégation
Contraires :
- accueil
- hospitalité
Littéraire. Action d'écarter ce qui est estimé néfaste.
Synonymes :
- rejet
Contraires :
- adoption

bannissement
n. m. Peine criminelle, infamante, politique et temporaire, consistant à expulser un condamné de son pays.

⇒BANNISSEMENT, subst. masc.
Action de bannir; état qui en résulte :
1. Le concile de Sardique fait même une loi aux évêques d'interposer leur médiation dans les sentences d'exil et de bannissemens. Ainsi, le malheureux devoit non-seulement la vie à cette charité chrétienne; mais ce qui est bien plus précieux encore, la douceur de respirer son air natal.
CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 2, 1803, p. 559.
A.— Spéc., DR.
1. Peine politique criminelle infamante consistant dans la défense, pour le condamné, de résider sur le territoire national pendant une durée déterminée :
2. Et dans sa retraite, où Marcel Habert condamné à cinq années de bannissement était venu le rejoindre, il [Déroulède] s'employa à les préparer [les élections] comme il avait préparé les élections municipales dans sa cellule de la Santé.
J. et J. THARAUD, La Vie et la mort de Déroulède, 1914, p. 126.
2. Simple mesure d'éloignement prise à l'égard de certaines personnes, notamment des membres de familles ayant régné :
3. 11. Proposition Baude et Briqueville sur le bannissement de la branche aînée des Bourbons. Paris, rue d'Enfer, fin de novembre 1831.
De retour à Paris le 11 octobre je publiai ma brochure vers la fin du même mois; elle a pour titre : De la nouvelle proposition relative au Bannissement de Charles X et de sa famille, ou suite de mon dernier écrit sur la Restauration et de la Monarchie élective.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 38.
B.— P. ext. Séjour forcé (de qq.). Abstention volontaire de se rendre en un lieu :
4. ... si votre bannissement de la société, si votre retraite dans ces montagnes ont été (...) la suite de quelque étourderie (...) j'engage ici ma parole de vous servir de protecteur...
A. DUMAS Père, Le Gentilhomme de la montagne, 1861, I, 2, p. 12.
5. Toute affliction du corps ou de l'âme est un mal d'exil, et la pitié déchirante, la compassion dévastatrice inclinée sur les tout petits cercueils est, sans doute, ce qui rappelle avec le plus d'énergie le bannissement célèbre dont l'humanité sans innocence n'a jamais pu se consoler.
BLOY, La Femme pauvre, 1897, p. 225.
C.— Rare, littér. Éloignement imposé de quelque chose :
6. ... revenu à sa place, Durtal oublia la liturgie, la messe, se bornant à implorer du Seigneur le pardon de ses fautes et le bannissement de ses maux.
HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 263.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Début XIIIe s. dr. féod. « proclamation de ban » (S. Graal, Richel. 2455, f° 72 r° dans GDF. : Lors fuit crieiz li bannissemens le roi par la citeit que il n'i remainsist nulz ne nulle qui ne venist el palais oir son commandement) — fin XIIIe s., Cartul. S. Jean des Vign., ibid.; 2. a) 1283 « action de bannir, exil » (PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes Beauvaisis, éd. Salmon, § 859 : Qui reçoite le bani de son seigneur sur la hart, il desert qu'on li abate sa meson et est l'amende a la volenté du seigneur, soit gentius hons ou hons de poosté cil qui le reçoite, s'il set qu'il soit banis; ne il ne se puet escuser qu'il ne le seust s'il fu ou lieu ou li bannissemens fu fes, ou se commune renomee queurt ou païs de son banissement, ou s'il est de son lignage); b) 1580-92 « action d'écarter, suppression » (MONT., Liv. II, ch. XVIII, p. 441 dans GDF. Compl. : Le premier traict de la corruption des mœurs, c'est le bannissement de la vérité).
Dér. du rad. du part. prés. de bannir étymol. 2 et 3; suff. -ment1.
STAT. — Fréq. abs. littér. :59.

bannissement [banismɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1283; « proclamation d'un ban », déb. XIIIe; de bannir.
1 Action de bannir; résultat de cette action : le fait de bannir qqn, d'être banni; temps pendant lequel une personne est bannie. || Le bannissement d'un criminel. || Un long bannissement.Dr. (En France). Peine criminelle infamante (art. 8 du Code pénal), réservée aux crimes politiques, qui consiste à interdire à qqn le séjour dans son pays. || Le bannissement emporte la dégradation civique (art. 28 du Code pénal). || Le bannissement perpétuel des chefs de familles ayant régné en France (loi de 1886, abrogée par la loi du 24 juin 1950). || Le bannissement temporaire frappe certains criminels récidivistes (art. 56 du Code pénal), les ministres coupables d'attentats à la liberté (art. 115), les fonctionnaires qui concertent des mesures contre l'exécution des lois ou les ordres du gouvernement (art. 124). || Infraction à la sentence de bannissement. Ban (rupture de); → Bannir, cit. 35.
1 Bannissement à temps ou à vie, peine à laquelle on condamne les délinquants, ou ceux qu'on veut faire passer pour tels.
Voltaire, Dict. philosophique, Bannissement.
2 Quiconque aura été condamné au bannissement sera transporté, par ordre du Gouvernement, hors du territoire de la République.
La durée du bannissement sera au moins de cinq années, et de dix ans au plus.
Code pénal, art. 32.
2 Fig. Rare. Action d'éloigner (qqn); action d'écarter. || Le bannissement de mauvaises habitudes, des soupçons.
3 Mais, si de tels soupçons ont de quoi vous déplaire,
Il vous est bien facile, hélas ! de m'y soustraire;
Et leur bannissement, dont j'accepte la loi,
Dépend bien plus de vous, qu'il ne dépend de moi.
Molière, Dom Garcie, I, 3.
CONTR. Amnistie, grâce, rappel. — Accueil, adoption.

Encyclopédie Universelle. 2012.