1. priser [ prize ] v. tr. <conjug. : 1>
• preiser 1080; bas lat. pretiare « apprécier », de pretium « prix »
1 ♦ Vx Mettre un prix à. ⇒ estimer, évaluer; commissaire-priseur.
2 ♦ Fig. et littér. Donner du prix à. ⇒ estimer. Priser un ouvrage. « cette douceur d'amitié que je prisais plus que tout » (Duhamel ). — P. p. adj. Une marchandise, une qualité très prisée.
⊗ CONTR. Discréditer, mépriser.
priser 2. priser [ prize ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1807; de prise (II, C)
♦ Prendre, aspirer (du tabac) par le nez. Tabac à priser. — Par ext. Priser de la cocaïne. ⇒ renifler, snifer.
● priser verbe transitif (bas latin pretiare, du latin classique pretium, prix) Littéraire. Faire cas de quelqu'un, quelque chose, l'apprécier, l'estimer : On prise chez lui sa discrétion. ● priser (homonymes) verbe transitif (bas latin pretiare, du latin classique pretium, prix) ● priser (synonymes) verbe transitif (bas latin pretiare, du latin classique pretium, prix) Littéraire. Faire cas de quelqu'un, quelque chose, l'apprécier, l'estimer
Synonymes :
- apprécier
- estimer
● priser
verbe transitif
(de prise)
Aspirer du tabac, de la drogue par le nez.
● priser (homonymes)
verbe transitif
(de prise)
priser
v. tr. Aspirer (du tabac) par le nez.
I.
⇒PRISER1, verbe trans.
A. —Vieilli. Estimer, donner une valeur monétaire à. Synon. évaluer. Les bestiaux et ustensiles servant à faire valoir les terres, seront censés compris dans les donations entre-vifs ou testamentaires desdites terres; et le grevé sera seulement tenu de les faire priser et estimer (Code civil, 1804, art. 1064, p.193). Quelle bille équarrie! Sans compter les traverses des maîtresses branches et le bois de chauffage du débris. Il a été prisé... et vendu, hélas! 760 francs (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p.35).
— Empl. pronom. réfl., p.métaph. Ce manque total d'estime personnelle annonçait dès lors les insouciances ou les sévérités d'un esprit qui devait s'observer de bonne heure, se priser à sa juste valeur et se condamner (FROMENTIN, Dominique, 1863, p.67).
B. —Au fig., littér.
1. [Le compl. désigne un inanimé concr. ou abstr.] Porter un grand intérêt à, attacher du prix à (v. prix I C 2). Synon. apprécier, estimer. Il y en avait un [manuel] dont j'ai oublié le titre, que Deschartres avait placé au plus haut de ses rayons et qu'il prisait pour l'ancienneté de l'édition (SAND, Hist. vie, t.2, 1855, p.373). Bernard, qui ne prisait que le naturel, mais pourtant était plein de considération pour Ubu (GIDE, Faux-monn., 1925, p.1170):
• ♦ ... jamais fils gâté de grand seigneur n'a reçu une éducation plus molle. Le courage militaire aux yeux de mes parents était une qualité des Jacobins, on ne prisait que le courage d'avant la révolution qui avait valu la croix de Saint-Louis au chef de la branche riche de la famille.
STENDHAL, H. Brulard, t.2, 1836, p.477.
2. [Le compl. désigne un animé hum.] Avoir de l'estime pour, apprécier. Que prisez-vous le plus de Mozart ou d'Homère? (BALZAC, Gambara, 1837, p.100). Il en prisait peut-être d'autant mieux sa femme. Il n'imaginait pas qu'il pût se passer d'elle (POURRAT, Gaspard, 1922, p.107).
— Empl. pronom. réciproque. Les premiers moments qu'elle [l'amitié] s'éveille, alors que les parties se connaissent peu et se prisent fort (BARRÈS, Barbares, 1888, p.76).
Prononc. et Orth.:[], (il) prise []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1100 preiser «faire cas de quelqu'un ou quelque chose» et «faire l'évaluation, estimer» (Roland, éd. J. Bédier, 636, 1683). Du b. lat. pretiare «estimer, priser».
DÉR. Prisable, adj. Qui peut être prisé. Synon. appréciable. L'esprit particulier aux artistes qui comporte plusieurs prisables qualités (BALZAC, Illus. perdues, 1837, p.41). — []. Att. ds Ac. 1878. — 1res attest. ca 1150 proisable «de haut prix» Charroi de Nîmes, éd. D. Mac Millan, 1065), ca 1265 prisable (BRUNET-LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, p.178); de priser1, suff. -able.
BBG. —LANLY (A.). Morphol. hist. des verbes fr. Paris, 1977, pp.134-135. —LERCH (E.). Frz. priser... Rom. Forsch. 1941, t.55, pp.66-76.
II.
⇒PRISER2, verbe trans.
Aspirer par les narines (de la poudre de tabac). Tabac à priser. L'académicien Auger avait été chercher sa tabatière pour priser tout en marchant à la mort (BALZAC, Peau chagr., 1831, p.13). Il m'offre une prise. C'est sa belle-mère qui lui a appris à priser. Il fume aussi, et il a une pipe (RENARD, Journal, 1906, p.1069).
— P. anal. [En parlant d'une poudre quelconque et, en particulier, de la drogue] Priser un médicament, un stupéfiant.
Prononc. et Orth.:[], (il) prise []. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1807 «aspirer par le nez de la poudre de tabac» (MICHEL (J.-F.) Expr. vic., p.156); 1875 «aspirer une poudre quelconque» (Lar. 19e). Dér. de prise; dés. -er.
STAT. —Priser1 et 2. Fréq. abs. littér.:167.
BBG. —BALDINGER (K.). Zur Entwicklung der Tabakindustrie und ihrer Terminologie. In: [Mél. Piel (J.)]. Heidelberg, 1969, p.39.
1. priser [pʀize] v. tr.
ÉTYM. XIVe; preiser, 1080, Chanson de Roland; prisier, XIIe; bas lat. pretiare « apprécier »; de pretium « prix ».
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1 (…) je dis au marchand que je m'en rapportais à sa bonne foi; qu'il n'avait qu'à priser la bête en conscience, et que je m'en tiendrais à sa prisée.
A. R. Lesage, Gil Blas, I, II.
2 Fig., littér. Donner du prix à… ⇒ Apprécier, estimer (→ Faire cas de). || Priser un ouvrage (→ Déshonorer, cit. 16). || Priser une qualité chez qqn (→ 1. Feu, cit. 31; montant, cit. 3).
2 Et comme je ne vois nul genre de héros
Qui soient plus à priser que les parfaits dévots.
Molière, Tartuffe, I, 5.
3 Il n'est pas un seul de ces livres qui ne soit digne, par quelque mérite singulier, de l'estime d'un galant homme. Quel autre possesseur saura les priser comme il faut ?
France, le Crime de S. Bonnard, Œ., t. II, p. 448.
4 J'y eus la table, le couvert et cette douceur d'amitié que je prisais plus que tout.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, XII.
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se priser v. pron.
♦ Vx ou littér. S'estimer.
5 Nous ne nous prisons pas, tout petits que nous sommes,
D'un grain moins que les éléphants.
La Fontaine, Fables, VIII, 15.
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prisé, ée p. p. adj.
♦ || Une qualité assez prisée, très prisée.
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CONTR. Dépriser, discréditer, mépriser.
DÉR. Prisable, prisage, 1. priseur.
HOM. Prisée, 2. priser.
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2. priser [pʀize] v. tr.
ÉTYM. 1807; de prise, III.
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1 Prendre, aspirer (du tabac) par le nez. || Priser du tabac en poudre (→ Inconvenant, cit. 2). || Tabac à priser (→ Caftan, cit. 2). — Absolt. || Personne qui prise. || Priser, fumer ou chiquer.
1 (…) Chazelle et Paulmier étaient deux employés toujours en guerre : l'un fumait, l'autre prisait, et ils se disputaient sans cesse à qui pratiquait le meilleur mode d'absorber le tabac.
Balzac, les Employés, Pl., t. VI, p. 946.
2 Elles ne fument pas encore comme aujourd'hui, mais elles prisent : Madame de Caylus elle-même a son joli nez barbouillé de tabac.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 23 févr. 1852.
3 Quant à mon second défaut, j'en demande pardon aux dames… mais je prise… j'aime à me fourrer du tabac dans le nez. (Tirant mystérieusement une tabatière.) Voilà l'objet !… pendant que je suis seul… j'ai bien envie…
Il ouvre la tabatière et y plonge les doigts.
E. Labiche, Mon Isménie, 6.
2 (Complément n. de médicament, de stupéfiant en poudre). || Priser de l'héroïne, de la cocaïne. ⇒ Sniffer (anglic.). — Pron. (Passif). || La poudre d'héroïne (2. Héroïne, cit. 1) se prise aisément.
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DÉR. 2. Priseur.
HOM. Prisée, 1. priser.
Encyclopédie Universelle. 2012.