pressentiment [ presɑ̃timɑ̃ ] n. m.
• 1559; de pressentir
♦ Phénomène subjectif interprété comme la connaissance intuitive et vague d'un événement qui ne peut être connu par un moyen naturel. « Les femmes ont des pressentiments dont la justesse tient du prodige » (Balzac ). « Les vrais pressentiments se forment à des profondeurs que notre esprit ne visite pas » (Radiguet). ⇒ intuition, prémonition. J'ai le vague, l'obscur pressentiment d'un danger. J'ai le pressentiment qu'il ne viendra pas, qu'il lui est arrivé malheur.
● pressentiment nom masculin Sentiment confus de connaître un événement, de savoir à l'avance ce qui va se produire : J'avais le pressentiment qu'il allait échouer. ● pressentiment (citations) nom masculin Benjamin Constant de Rebecque Lausanne 1767-Paris 1830 Les précautions qu'il prit pour que ce pressentiment ne se réalisât point furent précisément ce qui le fit se réaliser. Cécile ● pressentiment (synonymes) nom masculin Sentiment confus de connaître un événement, de savoir à l'avance...
Synonymes :
- idée
- prémonition
pressentiment
n. m. Sentiment instinctif d'un événement à venir. Syn. prémonition.
⇒PRESSENTIMENT, subst. masc.
A. —Prévision confuse, irraisonnée (d'une chose à venir ou non encore connue, généralement défavorable). Synon. prémonition. J'ai le pressentiment qu'il doit m'arriver quelque chose d'heureux (DUMAS père, Demois. St-Cyr, 1847, III, 9, p.157). Certes, ce n'était pas leur première querelle, mais un pressentiment l'avertissait que celle-ci serait la dernière, que la solitude, cette solitude qu'il redoutait plus que la mort, commençait à ce moment même (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p.929).
SYNT. Pressentiment bizarre, confus, obscur, secret, terrible; affreux, douloureux, étrange, heureux, funeste, noir, sinistre, sombre, triste, vague pressentiment; (avoir le) pressentiment de l'avenir, d'un danger, de sa fin, d'un malheur, de sa mort; être averti, saisi par un pressentiment; pressentiment qui se réalise.
B. —Connaissance confuse, irraisonnée (d'une chose présente qui n'apparaît pas clairement). Synon. impression, intuition, sentiment. Une sorte d'ivresse (...) me grisait (...). J'avais le pressentiment de vivre une des minutes heureuses de ma vie (BARRÈS, Cahiers, t.2, 1898, p.8):
• ♦ ... un pressentiment profond de la primauté de l'esprit pousse un Gandhi à faire la guerre aux Anglais à coups de jeûnes, de pénitences et de souffrances librement élues...
MARITAIN, Primauté spirit., 1927, p.131.
Prononc. et Orth.:[], [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1572 «sentiment non raisonné et qui fait prévoir quelque événement futur» (AMYOT, OEuvr. mor., Quels animaux sont les plus advisez, 66 ds GDF. Compl.). Dér. de pressentir; suff. -ment1. Fréq. abs. littér.:1287. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 2038, b) 1897; XXes.: a) 1604, b) 1752.
pressentiment [pʀesɑ̃timɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1559; de pressentir.
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♦ Phénomène subjectif, état affectif interprété comme la connaissance intuitive et vague d'un événement futur qui ne peut être connu par un moyen naturel. ⇒ Impression, intuition, prémonition, sentiment (→ Extatique, cit. 2). || Pressentiment de l'avenir, de ce qui va arriver…, de qqch. ⇒ Avant-goût (→ Cœur, cit. 166; indifférence, cit. 23; passion, cit. 20). || Ce n'est pas une prévision, mais un simple pressentiment. || Pressentiments sûrs (→ Méfiance, cit. 4), qui ne trompent pas. || Pressentiment vague, obscur, sourd… || Mystérieux pressentiment. ⇒ Avertissement (du ciel…). || Noir (cit. 20), sinistre pressentiment. ⇒ Appréhension, crainte (→ Immodérément, cit. 1). || Heureux pressentiment. ⇒ Espérance (→ Expliquer, cit. 29). || Avoir le pressentiment de…, que… ⇒ Idée; deviner (→ Le cœur me le dit).
1 (…) il n'y a que les pressentiments fâcheux qui se vérifient !
B. Constant, Journal intime, 3 oct. 1804.
2 Les femmes ont des pressentiments dont la justesse tient du prodige.
Balzac, la Recherche de l'absolu, Pl., t. IX, p. 511.
3 Les vrais pressentiments se forment à des profondeurs que notre esprit ne visite pas. Aussi, parfois, nous font-ils accomplir des actes que nous interprétons tout de travers.
R. Radiguet, le Diable au corps, p. 188.
4 S'il m'aime, ce n'est pas dans mes lettres qu'il a lu l'avertissement. S'il m'aime, il connaît ces chocs mystérieux, ce doigt léger et malfaisant qui heurte le cœur, ces menus foudroiements qui immobilisent soudain un geste, coupent un éclat de rire, — il connaît que la trahison, l'abandon, le mensonge frappent à travers la distance, il connaît la brutalité, l'infaillibilité du pressentiment !
Colette, la Vagabonde, p. 242.
Encyclopédie Universelle. 2012.