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prescience

prescience [ presjɑ̃s ] n. f.
XIIe; lat. ecclés. præscientia
1Théol. Connaissance infaillible que Dieu a de l'avenir de l'humanité dans son ensemble et ses moindres détails. La prescience divine.
2Cour. Faculté ou action de prévoir des événements à venir. « Il en est, parmi nous, qui sont doués d'une sorte de prescience » (Martin du Gard). « Nous pensons pouvoir déduire de la connaissance du passé quelque prescience du futur » (Valéry). prévision.
Une prescience. prémonition, pressentiment. Avoir la prescience d'un danger.

prescience nom féminin (latin ecclésiastique praescientia) Connaissance de l'avenir : Avoir la prescience d'un malheur. Connaissance que Dieu a de tous les actes humains. ● prescience (difficultés) nom féminin (latin ecclésiastique praescientia) Orthographe Pas d'accent sur le e, contrairement à présage. Sens prescientprescience (synonymes) nom féminin (latin ecclésiastique praescientia) Connaissance de l'avenir
Synonymes :
- prémonition
- pressentiment

prescience
n. f. Connaissance d'événements à venir, du futur.

⇒PRESCIENCE, subst. fém.
A. —1. RELIG. Connaissance que Dieu a, de toute éternité, de tout l'avenir (d'apr. MORF. Philos. 1980). Je n'entends rien aux subtilités par lesquelles on prétend accorder le libre arbitre avec la prescience, le choix de l'homme avec l'absolue puissance de Dieu (SENANCOUR, Obermann, 1840, p.180). Milton essaie de défendre Dieu qui, sachant par sa prescience le péché originel, a tendu un piège à l'homme qui devait y tomber infailliblement et fatalement (VIGNY, Journal poète, 1852, p.1294). Le célèbre théologien espagnol [Molina] qui, au XVIe siècle, inventa une nouvelle théorie de la prescience divine (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p.26). V. avenir ex. 8.
2. P. ext. Don de prédire l'avenir; prophétie. Synon. divination. Les révélations des jongleurs et la prescience des sibylles de carrefour (SAND, Hist. vie, t.4, 1855, p.258). Ce don de seconde vue que tu possèdes à certains moments, cette prescience, qui n'est donnée qu'aux anges et aux démons, te permet de bien augurer de mon avenir (H. BAZIN, Vipère, 1948, p.274).
B. —1. Synon. de intuition (v. ce mot A). Pour moi, l'homme n'est complet que s'il réunit ces trois conditions, science, prescience, conscience (HUGO, Actes et par., 3, 1876, p.88).
2. Faculté de deviner de façon intuitive ce qui est encore inconnu; connaissance intuitive d'une chose inconnue ou à venir. Synon. intuition (v. ce mot B), pressentiment. Avoir la prescience d'un danger. La prescience de la vérité me fit bondir dans mon lit (BALZAC, Lys, 1836, p.64). Oh! l'intuition de la femme, prescience, clairvoyance subtile au bout de tous ses nerfs, qu'est-ce que notre finesse d'observation à côté de cela? (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p.168). En mars 1940, alors que (...) rien ne faisait prévoir qu'un péril mortel menaçât la France, Pétain annonçait, avec une prescience vraiment troublante, à de Monzie, qu'en mai suivant les événements feraient «qu'on aurait besoin de lui» (Procès Pétain, t.2, 1945, p.1118). V. jonction ex. 4.
Prononc. et Orth.:[], [-]. LITTRÉ, BARBEAU-RODHE 1930 []; WARN. 1968 [e], parfois []; MARTINET-WALTER 1973: 11/17 [e], 6/17 []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1169-78 «connaissance par Dieu des choses futures» la divine presciance (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 17073) ,,terme dogmatique`` à partir de Ac. 1740; 2. av. 1650 «connaissance innée, antérieure à l'étude; intuition» ici en partic. «inspiration du poète» (ROTROU ds GUÉRIN 1892: s'il [le poète] n'a pas la science, il a la prescience); 3. 1765 «connaissance des événements futurs» (Encyclop. t.13: la prescience des Astronomes). Empr. au lat. chrét. praescientia «connaissance anticipée», en partic. en parlant de Dieu, dér. de praesciens, v. prescient. Fréq. abs. littér.:120.

prescience [pʀesjɑ̃s] n. f.
ÉTYM. XIIe; lat. ecclés. præscientia, de præsciens, -entis. → Préscient.
1 Théol. Connaissance infaillible que Dieu a de l'avenir de l'humanité, dans son ensemble et ses moindres détails. || Difficulté de concilier le libre-arbitre de l'homme et la prescience divine (→ Antinomie, cit. 2).Par anal. Sorte de divination, d'intuition sacrée du futur. || Don de prescience des visionnaires ( Prévision). || Prescience instinctive des grands mystiques.
1 (…) il n'y a point sujet de s'étonner que quelques-uns de nos docteurs aient osé nier la prescience infinie de Dieu, sur ce fondement, qu'elle est incompatible avec sa justice (…) Comment Dieu pourrait-il prévoir les choses qui dépendent de la détermination des causes libres ? Il ne pourrait les voir que de deux manières : par conjecture, ce qui est contradictoire avec la prescience infinie; ou bien il les verrait comme des effets nécessaires qui suivraient infailliblement d'une cause qui les produirait de même, ce qui est encore plus contradictoire (…)
Montesquieu, Lettres persanes, LXIX.
2 Je n'entends rien aux subtilités par lesquelles on prétend accorder le libre arbitre avec la prescience : le choix de l'homme, avec l'absolue puissance de son Dieu (…)
É. de Senancour, Oberman, LXXXI.
2 (1765). Cour. Faculté ou action de deviner, de prévoir des événements à venir. Anticipation, prévision.
3 Il en est, parmi nous, qui sont doués d'une sorte de prescience, qui distinguent déjà ce que d'autres n'aperçoivent pas encore.
Martin du Gard, Jean Barois, Le semeur, II.
Dans un sens affaibli. Pressentiment.
4 (…) je suis de ces promotions où, en moins de temps qu'il n'en faudrait à l'historien pour faire un cours d'économie politique, les arrivistes se retournèrent avec cette admirable prescience, au moins avec cet admirable pressentiment qui est la caractéristique du génie même (…)
Ch. Péguy, la République…, p. 94.
5 Nous pensons pouvoir déduire de la connaissance du passé quelque prescience du futur.
Valéry, Variété, Disc. de l'histoire, in Œ., Pl., t. I, p. 1134.

Encyclopédie Universelle. 2012.