préposer [ prepoze ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1407; adapt., d'apr. poser, du lat. præponere
♦ Charger (qqn) d'assurer un service, une fonction. ⇒ charger, employer. « Je vous prépose, Jeanne, à la confection du dessert » ( France). — « Les charpentiers, les armuriers [...] furent préposés aux machines » (Flaubert).
● préposer verbe transitif (latin praeponere, placer devant, avec l'influence de poser) Placer quelqu'un à la garde, à la surveillance, à la direction de quelque chose : Préposer un veilleur de nuit à la garde des parkings.
préposer
v. tr. Préposer qqn à un poste, une fonction, les lui confier.
|| (Plus cour. au passif.) Il est préposé à la distribution des billets.
⇒PRÉPOSER, verbe trans.
A. —[Le compl. d'obj. désigne une pers.]
1. Préposer qqn à qqc. [Le compl. prép. désigne une charge, une fonction, une activité ou le lieu où elles s'exercent] Assigner à quelqu'un la responsabilité de quelque chose, en lui donnant l'autorité nécessaire pour l'exercer. Synon. affecter, assigner, charger, commettre (vx). Préposer qqn à une charge, à une fonction, à un service, à la direction d'une usine, à la conduite des travaux, au maintien de l'ordre, à la garde de qqc. Toutefois, je vous prépose, Jeanne, à la confection du dessert (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p.451). Et ils m'ont préposé à la garde de ces enfants dont le père est mort et dont le grand-père fait la guerre là-bas à ces nations dans le brouillard qui sentent le chou qu'on cuit (CLAUDEL, Ours et lune, 1919, 2, p.595). Le docteur que le gouvernement prépose à ce musée (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p.56).
♦Empl. surtout au passif. (Être) préposé à qqc. Préposé à bien des achats, il devint l'espion honnête et innocent détaché d'une famille dans une autre (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p.13). Mais, quand il s'agit de faire la dame âgée et respectable, préposée à la caisse, je me trouvai soudain embarrassé (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.58). Dans chaque province, un commissaire est préposé à l'éducation physique et aux sports (CACÉRÈS, Hist. éduc. pop., 1964, p.123).
♦Absol. [Sans compl. prép.] Il fallut préposer des chefs, établir des lois (VOLNEY, Ruines, 1791, p.56).
— Plus rarement. Préposer qqn pour qqc.; (être) préposé pour qqc. Le maître préposé pour les études s'appelait alors M.de Selles (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.3, 1848, p.399).
— Préposer qqn à/pour faire qqc. Pressons, supplions ceux que le père commun des chrétiens a préposés pour régir l'Église de France de détourner de nous et de nos neveux les maux que nous prévoyons (LAMENNAIS ds L'Avenir, 1830-31, p.193). Bétail dépréciateur, désastreusement préposé à éterniser les salaires faméliques par sa production médiocre, lente, résignée (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p.91).
2. Vx. Préposer qqn sur qqc. Mettre quelqu'un à la tête de, conférer à quelqu'un l'autorité sur. Les évêques sont préposés sur l'Église de Dieu (Ac.). Et je préposerai des gardes sur les eaux, les forêts, les campagnes, les mines et les routes (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.258):
• ♦ Le diable, qui est un ange apostat, a séduit l'homme, l'a détourné d'obéir au précepte de Dieu et l'a poussé à l'adorer lui-même comme Dieu. C'est un des anges préposés sur l'air, comme dit saint Paul. Son apostasie a passé à l'homme.
Théol. cath. t.4, 1 1920, p.345.
3. Rare. Préposer qqn à qqn. Conférer à quelqu'un l'autorité sur quelqu'un. Et là prosternés aux pieds du pontife que Jésus-Christ a préposé pour guide et pour maître à ses disciples (LAMENNAIS ds L'Avenir, 1830-31, p.389).
B. —GRAMM., vieilli. Synon. de antéposer. (Ds DG, Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth.:[], (il) prépose []. Ac. 1694 et 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. 1. 1407 «placer à la direction de quelque chose» jurez commis et preposez pour la garde ... dudit mestier (Lettres patentes de Charles VI ds R. DE LESPINASSE, Les Métiers et corporations de la ville de Paris, t.2, p.399); d'où 1619 un préposé part. passé subst. «personne chargée d'un service spécial» au Bureau du Préposé (Coutumes de la ville de Bruges, titre XXVII, article premier ds Nouv. Coutumier général, éd. Bourdot de Richebourg, t.I, p.584); 1957 spéc. «agent chargé de distribuer le courrier» (Journ. offic., 21 déc.); 2. 1470 «préférer» (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, III, 429), en a. et m. fr.; 1491 [éd.] «mettre devant» (La Mer des Histoires, II, 34d ds Rom. Forsch. t.32, p.133); en partic. 1690 gramm. (FUR.). Empr., avec francisation d'apr. poser, au lat. class. praeponere «placer, mettre devant, mettre à la tête de; préposer; préférer», comp. de prae- «en avant, devant» et de ponere, v. poser. Bbg. VAGANAY (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t.32, p.133.
préposer [pʀepoze] v. tr.
ÉTYM. 1407; adapt., d'après poser, du lat. præponere.
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♦ Charger (qqn) d'assurer un service, une fonction en lui conférant l'autorité pour le faire. ⇒ Charger, commettre, employer. || Préposer quelqu'un à une fonction. || On l'a préposé à la conduite des travaux, à la direction des travaux. — REM. Le verbe s'emploie le plus souvent au passif. || Être préposé à la garde (cit. 1), à la surveillance, à la direction, à l'administration, au soin de.
1 (…) les charpentiers, les armuriers, les forgerons et les orfèvres furent préposés aux machines. Les Carthaginois en avaient gardé quelques-unes, malgré les conditions de la paix romaine. On les répara.
Flaubert, Salammbô, XIII.
2 Je vous prépose, Jeanne, à la confection du dessert.
France, le Crime de S. Bonnard, Œ., t. II, p. 451.
♦ Vx. || Préposer quelqu'un sur… ⇒ Mettre (à la tête de). || Les évêques sont préposés sur l'Église de Dieu (Académie).
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préposé, ée p. p.
ÉTYM. (1619).
1 Adjectif.
3 (…) c'est là que les navires mouillent, pour les opérations de police et d'hygiène. Nous dûmes patienter presque trois heures d'horloge avant que les officiers préposés à ces divers services daignassent se déranger.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, I.
2 N. Personne qui accomplit un acte ou une fonction déterminée sous la direction ou le contrôle d'une autre (→ Gérance, cit.). — Spécialt. (dans le langage administratif). Agent d'exécution subalterne. ⇒ Agent, commis, employé (→ Arbitraire, cit. 9). || Les préposés de l'octroi, des douanes, des forêts… || La préposée à la poste restante. || Ne discutez jamais avec le préposé ! (→ Espérer, cit. 28). || Préposé d'un bureau de tabac. ⇒ Buraliste.
4 (…) avec une désinvolture étudiée, il remettait chapeau, canne et gants, à la préposée au vestiaire (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 99.
5 La personne qui m'écrivait la lettre avait été le préposé à la porte (de la chambre à gaz), le réceptionniste — je ne sais comment lui donner un nom, ni quel est le titre officiel qu'il assumait.
R. Gary, la Promesse de l'aube, p. 107.
3 (1957). Admin. Facteur des postes. ⇒ (cour.) Facteur. || La préposée vient de distribuer votre courrier.
Encyclopédie Universelle. 2012.