Akademik

prélever

prélever [ prel(ə)ve ] v. tr. <conjug. : 5>
• 1629 « lever un impôt »; bas lat. prælevare
1(1690) Prendre (une partie d'un ensemble, d'un total). enlever, extraire, ôter, retenir, retrancher. Prélever un échantillon. Prélever un tissu, un organe, un greffon.
2Dr. Prendre (une part d'un total, d'une masse) avant un partage. prélèvement. Cour. Prendre (une somme) d'un total. Prélever dix mille francs sur son compte bancaire, sur ses économies. « Si, sur vos grands biens, vous prélevez pour la doter ces trois millions d'or du Mexique » (Beaumarchais).
Rare Prélever un impôt, un tribut sur qqn. 1. lever.

prélever verbe transitif (bas latin praelevare) Extraire une partie d'un tout, en particulier pour l'analyser : Prélever de ce produit quelques milligrammes. Prendre une part pour soi sur quelque chose, sur (le bien de) quelqu'un, avant toute autre utilisation, toute autre attribution : Prélever sa commission. Se faire payer un dû automatiquement par une opération bancaire. ● prélever (difficultés) verbe transitif (bas latin praelevare) Conjugaison Comme lever. Attention à l'alternance e/è du deuxième e : prélever ; je prélève, il prélève, mais nous prélevons ; il prélèvera ; qu'il prélève mais que nous prélevions ; prélevé. ● prélever (expressions) verbe transitif (bas latin praelevare) Prélever les impôts, les lever, les faire payer.

prélever
v. tr. Soustraire d'un ensemble, ôter d'une masse formant un tout. Prélever des échantillons de minerai.
Prendre (une certaine portion sur un total). Prélever un pourcentage sur les bénéfices.
|| Spécial. ôter (un morceau d'un tissu, un organe, etc.), ponctionner (un liquide organique) en vue d'une analyse ou d'un traitement.

⇒PRÉLEVER, verbe trans.
A. —Prendre, mettre à part (une portion d'un tout, une partie d'un ensemble), préalablement à toute opération, à toute utilisation. Prélever des forces, des unités; prélever les meilleurs morceaux. Les bourgeoises riches qui pensent faire l'aumône en prélevant un centime sur le franc de leur superflu (BLOY, Journal, 1902, p.87). La garnison de Paris était réduite à 14000 hommes, des troupes ayant été prélevées pour la campagne d'Alger (BAINVILLE, Hist. Fr., t.2, 1924, p.162):
1. En trente ans, à quatre cents francs de gages, elle avait gagné douze mille francs, sur lesquels elle n'avait prélevé que le strict nécessaire de son entretien...
ZOLA, Dr Pascal, 1893, p.45.
Spécialement
DR. FIN., ÉCON. Prélever une somme sur un compte; prélever une commission. Prélever sur les bénéfices d'une affaire la part attribuée à la gérance (Ac. 1935).
Vieilli. Exiger comme dû (une taxe, un tribut). Synon. lever1. Prélever un impôt (sur qqn). Celui-ci accompagnait en Suisse le commissaire Rapinat et imitait cet illustre modèle en prélevant une grosse dîme sur les dépouilles des Bernois (VOGÜÉ, Morts, 1899, p.25). Grâce à la paix, il prélevait de fructueux droits de douane sur les caravanes musulmanes qui étaient obligées de traverser ses terres (GROUSSET, Croisades, 1939, p.238).
DR. CIVIL. Prendre une part (d'une masse, d'une totalité) avant un partage. Prélever une part sur un héritage, sur une succession. Votre mère m'autorise à prélever sur sa dot les sommes nécessaires au rachat du cheptel (H. BAZIN, Vipère, 1948, p.270).
B. —Prendre une partie d'un tout à des fins d'essai ou d'analyse. Prélever un échantillon, des sédiments au fond de la mer.
MÉD. BIOL. Retirer d'un organisme (un fragment organique, un organe, un liquide organique) à des fins d'analyse ou de traitement. Prélever un organe pour une greffe; prélever du sang. Szantroch a cultivé des cellules nerveuses sympathiques en prélevant le nerf intestinal chez l'embryon de poulet (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p.101). On peut greffer sur un animal des organes prélevés sur des embryons ou sur de très jeunes organismes (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p.74):
2. Mon corps, durant le jour, ne m'appartenait pas. Ne m'appartenait plus. On pouvait en prélever des membres, on pouvait en tirer du sang.
SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p.300.
Prononc. et Orth.:[], (il) prélève []. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1629 «lever un impôt sur» (ISAMBERT, Rec. gén. des anc. lois fr., t.16, p.347); 1690 «prendre une part d'un total, d'une masse avant un partage» (FUR.). Empr. au b. lat. praelevare «lever d'abord ou auparavant». Fréq. abs. littér.:373. Fréq. rel. littér.: XIXes.: a) 357, b) 400; XXes.: a) 310, b) 931.

prélever [pʀelve] v. tr. [CONJUG. lever.]
ÉTYM. 1629, « lever un impôt »; bas lat. prælevare.
1 (1690). Prendre (une partie d'un ensemble, d'un total). Enlever, extraire, ôter, retenir, retrancher. || Prélever un échantillon.Qui peut être prélevé sur… Imputable.
1 (…) si, sur vos grands biens, vous prélevez pour la doter ces trois millions d'or du Mexique, je ne supporte point l'idée d'en devenir propriétaire (…)
Beaumarchais, la Mère coupable, I, 6.
2 (…) l'imprimerie de Séchard fils produisait à peine trois cents francs par mois, sur lesquels il fallait prélever le traitement du prote, les gages de Marion, les impositions, le loyer (…)
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 483.
(Rare). || Prélever des contributions, une dîme (cit. 4), un impôt, un tribut sur… Lever.
3 Comme c'est admirable ce droit qu'ils ont de taxer les autres, et de prélever, par exemple, comme en ce moment-ci, quatre shillings par livre sterling de rente (…)
Hugo, l'homme qui rit, II, II, XI.
2 Dr. Prendre (une part d'un total, d'une masse) avant un partage. Prélèvement. || « Il faut prélever telle somme sur la succession, pour les frais funéraires » (Académie).
3 (Mil. XXe). Méd. Séparer de l'organisme (un tissu, un produit pathologique) en vue d'une analyse médicale.
DÉR. Prélèvement.

Encyclopédie Universelle. 2012.