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pourrissoir

pourrissoir [ puriswar ] n. m.
• fin XVIIe; de pourrir
Techn. Local où se faisait le pourrissage des chiffons.
Littér. Lieu où qqch. pourrit. « des marais, des pourrissoirs grouillant de toutes les vermines » (Aymé).

pourrissoir nom masculin Lieu où pourrissent les cadavres. Prison considérée comme un lieu où les détenus se dégradent.

⇒POURRISSOIR, subst. masc.
A.Vieilli. Lieu où des choses pourrissent, où l'on abandonne des détritus. Dans un coin de cet immense cauchemar [le quartier neuf de Metz], en contre-bas, sous un pourrissoir de vieux paniers et de seaux bosselés, n'est-ce pas l'ancienne porte Saint-Tiébaud? (BARRÈS, C. Baudoche, 1909, p.11). Des forêts où la lumière n'entrait pas, des noues, des marais, des pourrissoirs grouillants de toutes les vermines, voilà le pays d'en bas (AYMÉ, Vouivre, 1943, p.86).
En partic. Lieu où pourrissent les cadavres; cimetière, tombeau. Être mort et vouloir encore être quelqu'un! Quoi! dans le pourrissoir emporter l'opulence! (HUGO, Quatre vents esprit, 1881, p.107). Et le vieil oncle Denis (...) se laisse mourir, enfin délivré. Dans ses adieux au fils aîné, avant d'être entraîné au pourrissoir, il lui révèle la cachette où sont entassées ses économies (LA VARENDE, Cadoudal, 1952, p.91). La dépouille du duc partirait dans quelques jours pour le château de Mauval, dans l'Ardèche, où les Chèvreloup avaient un pourrissoir Renaissance (MORAND, Fin siècle, 1957, p.199).
PAPET. Lieu où s'effectue le pourrissage des chiffons, dans la fabrication ancienne de la pâte à papier. V. boyauderie ex. de Renan.
B.Au fig. Lieu de corruption. Un enfant (...) qui a encore un sourire d'enfant, envoyé dans cette école mutuelle du bagne, dans ce pourrissoir d'âmes! (GONCOURT, Journal, 1862, p.1132):
♦ Un philosophe que j'ai connu dans ma jeunesse, appelait la cour de Louis XV, le Pourrissoir (...). Si vous entrez dans l'atmosphère de la puissance absolue, lieu où elle distribue ses dons à ses favoris, vous voilà dans le Pourrissoir. Il serait singulier que l'on n'appelât plus autrement ces palais où l'homme libre perd de sa dignité, et l'homme doué de génie, de sa hauteur et de sa bonté.
MERCIER Néol. 1801.
Prononc.:[]. Étymol. et Hist.1. 1721 «lieu où l'on fait fermenter les chiffons pour la fermentation du papier» (SAVARY t.2, p.963 d'apr. FEW t.9, p.642a; éd. 1741, s.v. papier, t.3, col. 683); 2. 1740-55 «lieu où pourrissent les cadavres» (SAINT-SIMON, Mém., éd. Chéruel et A. Régnier, t.9, p.320: Un troisième lieu à l'Escurial [...] s'appelle le pourrissoir); 3. 1801 fig. (MERCIER, loc. cit.). Dér. du part. prés. de pourrir; suff. -oir. Fréq. abs. littér.:13.

pourrissoir [puʀiswaʀ] n. m.
ÉTYM. Fin XVIIe, Saint-Simon; de pourrir.
1 Littér. Lieu où quelque chose pourrit.Fosse commune.
1 Ce mur bas, clôture du pourrissoir mortuaire de la geôle, ne dépassait guère la stature d'un homme.
Hugo, l'Homme qui rit, II, IV, V.
2 (…) des marais, des pourrissoirs grouillants de toutes les vermines, voilà le pays d'en bas.
M. Aymé, la Vouivre, p. 86.
2 (1723). Techn. Local où se faisait le pourrissage des chiffons.

Encyclopédie Universelle. 2012.