pipelet, ette [ piplɛ, ɛt ] n.
• 1870; de Pipelet, n. d'un ménage de portiers dans Les Mystères de Paris, d'Eugène Sue
♦ Fam.
1 ♦ Vieilli Concierge. « Mon pipelet [...] surmené par les sursauts nocturnes » (Villiers). Il est bavard comme une pipelette.
2 ♦ N. f. Personne bavarde. C'est une vraie pipelette (d'une femme ou d'un homme).
pipelet, ette
n. Fam. (Surtout au fém.) Personne bavarde.
⇒PIPELET, -ETTE, subst.
A. —Pop. ou p.plaisant. Concierge, portier. Il venait au bureau le dimanche; et comme le concierge, ce jour-là, mettait à profit ses loisirs pour aller prendre le vermouth avec des cochers du quartier, il lui arrivait de l'attendre des heures, sous le porche glacial de l'immeuble, —payé de sa peine si, à son retour, le pipelet le saluait d'un flatteur: —Ah! ah!... quel bûcheur, ce Monsieur Sainthomme! (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 2e tabl., III, p.82). Une concierge distinguée, qui n'a rien de la pipelette d'arrondissement populaire, sort de sa loge (H. BAZIN, Vipère, 1948, p.207).
B. —P. anal., fam., le plus souvent au fém. Personne excessivement bavarde, curieuse, faisant des commérages. Souesme l'avait fait taire d'un mot: «Assez, la Pipelette!» (...) nous n'entendions plus qu'un brouhaha tranquille (GENEVOIX, Boue, 1921, p.163). M. Richard Fauvet, intellectuel incorruptible, traite publiquement Noël Chérouvier de pipelet humanitaire, de pédagogue au coeur sensible, de bavard intempérant (DUHAMEL, Cécile, 1938, p.82).
— Empl. adj. C'est Luc. Le Luc pipelet, qui commence toujours par une salade de balivernes (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p.211).
Prononc.:[], fém. [-]. Étymol. et Hist.1. 1854 «concierge» d'apr. ESN.; 1858 (LARCH. qui cite PRIV. D'ANGLEMONT: Pipelet. Portier... On dit au féminin pipelette); 2. 1921 «personne bavarde» (GENEVOIX, loc. cit.); 1952 adj. (H. BAZIN, loc. cit.). Empl. comme nom commun de Pipelet, patronyme d'un concierge dans les Mystères de Paris (1842-43) d'Eugène Sue (cf., p.69: «M. Pipelet, le portier, momentanément absent, était représenté par madame Pipelet» et p.265: «C'est vrai ... s'écria aigrement la Pipelet»), mais peut-être empl. antérieurement déjà comme sobriquet (FEW t.8, p.552a), v. aussi GUIR. Lex. fr. Étymol. obsc., étant donné qu'il se rattache très bien à la famille de piper, v. piper1. Fréq. abs. littér.:13. Bbg. HASSELROT 1957, p.194. —MIGL. Nome propr. 1968 [1927], p.81, 196.
pipelet, ette [piplɛ, ɛt] n.
ÉTYM. 1870; de Pipelet, nom d'un concierge dans les Mystères de Paris, d'E. Sue, sur le rad. pip-.
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1 Pop., par plais. Concierge (→ Moyenne, cit. 3). || Une pipelette. — ☑ Loc. Bavarde comme une pipelette.
0 En dépit de la classique pancarte accrochée à la pomme de la rampe, la concierge ne se trouvait pas « dans l'escalier ». Elle était dans la rue, la pipelette et elle arrachait des pavés qu'elle passait à ses locataires.
Francis Carco, Ombres vivantes, p. 221.
2 (XXe). Personne bavarde, qui fait des commérages (surtout au féminin).
Encyclopédie Universelle. 2012.