pince-sans-rire [ pɛ̃ssɑ̃rir ] n. inv.
• 1730; de je te pince sans rire (XVIe), jeu où l'on devait sans rire pincer qqn avec des doigts barbouillés
♦ Personne qui pratique l'humour, l'ironie à froid. Il a l'air sinistre, mais c'est un pince-sans-rire. « ces pointes où excellait ce pince-sans-rire supérieur » (Madelin). — Adj. inv. Un air, un ton pince-sans-rire.
● pince-sans-rire adjectif et nom invariables Se dit d'une personne qui plaisante, ironise ou raille avec le plus grand sérieux apparent.
pince-sans-rire
n. m. inv. Personne qui plaisante, qui raille tout en restant impassible.
⇒PINCE-SANS-RIRE, adj. et subst. inv.
(Personne) qui raille ou plaisante en gardant tout son sérieux. Air pince-sans-rire. Je trouve qu'il rappelle plus Molière que tel pince-sans-rire anglais (RENARD, Journal, 1892, p.126). Si quelques évasions se terminèrent tragiquement, je crois bien que pour la plupart elles ont été d'une profonde drôlerie. (...) ainsi ces deux pince-sans-rire du stalag IX A, qui, s'étant procuré des vêtements civils et une chaîne d'arpenteur, franchirent sans se presser la porte principale du camp sous l'oeil intéressé des sentinelles, en prenant des mesures que celui des deux qui jouait le contremaître notait gravement sur son carnet (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.232). Ils (...) présentent à l'abord une des mille formes de la réserve et de la restriction: graves, pince-sans-rire, bizarres, taciturnes, timides (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.364).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. A. 1774 (Confession gén. d'Audinot, 21 ds QUEM. DDL t.7). B. Adj. 1842 air pince-sans-rire (SUE, Myst. Paris, t.2, p.145). Comp. de pince-, v. rem. s.v. pincer, sans et du verbe rire. Fréq. abs. littér.:21.
pince-sans-rire [pɛ̃ssɑ̃ʀiʀ] adj. et n. invar.
ÉTYM. 1774; du jeu je te pince sans rire. → Pincer.
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♦ Personne qui pratique l'humour ou l'ironie à froid. || Les pointes où excellait ce pince-sans-rire supérieur (→ Fleur, cit. 13). — Adj. || Un air, un ton pince-sans-rire. ⇒ Moqueur.
1 (…) je rencontrais (…) un de ces livres pince-sans-rire (les Martyrs ridicules, de Léon Cladel), dont le comique se fait d'autant mieux comprendre qu'il est toujours accompagné de l'emphase inséparable des passions.
Baudelaire, l'Art romantique, Martyrs ridicules.
2 (…) le directeur d'une troupe (…) à la suite d'une contestation avec Francks, l'illustre pince-sans-rire Francks, se trouvait soudainement abandonné, au moment d'une représentation, par son premier clown (…)
Ed. de Goncourt, les Frères Zemganno, XXX.
REM. L'à-peu-près pince-sans-rire, appliqué à un humoriste, est courant dans le discours journalistique.
Encyclopédie Universelle. 2012.