péroraison [ perɔrɛzɔ̃ ] n. f.
• 1671; peroration 1512; lat. peroratio, d'apr. oraison
1 ♦ Didact. Conclusion d'un développement oratoire. La péroraison d'un plaidoyer.
2 ♦ Dernière partie. « Mais la péroraison de l'hymne éclata. Et il y eut soudain un silence stupide » (Romains).
⊗ CONTR. Exorde; commencement.
● péroraison nom féminin (latin peroratio, avec l'influence de oraison) Conclusion d'un discours. (La péroraison résume les principales preuves ou touche les cœurs par l'appel aux sentiments.)
péroraison
n. f. Conclusion d'un discours.
⇒PÉRORAISON, subst. fém.
A. —RHÉT. Conclusion ou dernière partie d'un discours dans laquelle l'orateur rappelle, brièvement et de manière concise, l'essentiel de son propos et dont le but est d'emporter la conviction de l'auditoire (et éventuellement de l'entraîner par un appel aux sentiments, aux passions). Anton. exorde. Péroraison admirable, pathétique, véhémente; péroraison d'une oraison funèbre. De bruyantes acclamations accueillirent la péroraison du consul, et la multitude le reconduisit aux flambeaux comme un triomphateur (MÉRIMÉE, Conjur. Catilina, 1844, p.355). Dans son discours pour la réception du maréchal Pétain à l'Académie française, Paul Valéry déplore, en une péroraison vibrante, de voir les hommes se tuer entre eux (BENDA, Fr. byz., 1945, p.253). V. acclamer ex. 9, exorde ex. 1:
• 1. Réduisez un avocat à la seule discussion du fait; ôtez-lui ses citations, ses amplifications, ses exordes, ses péroraisons, et vous verrez ce que deviendra l'éloquence du barreau...
JOUY, Hermite, t.5, 1814, p.12.
— Péj. Discours emphatique. Pour l'instant il [mon père] me considère avec un sourire benoît, il est bien vengé des arguments obstinés que je pointais jadis entre ses belles péroraisons (AYMÉ, Vaurien, 1931, p.152).
B. —P. anal.
1. Fam. Conclusion d'un entretien ou d'un texte. Ce matin, d'Anthouard nous assemble, et nous dit de quoi il s'agissait, mais bonnement, sans préambule ni péroraison (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1804, p.678). Le rapport du directeur général (...) contenait même une péroraison très-flatteuse pour moi. La voici: (...) je supplie monseigneur d'accorder le titre de commis à ce jeune homme (DUMAS père, Comment je devins aut. dram., 1833, introd., p.17):
• 2. ... Rocambole termina son plaidoyer par cette péroraison sentimentale: —S'il est quelqu'un à plaindre, mademoiselle, c'est peut-être ceux ou celui qui vous voient vous éloigner... peut-être pour toujours.
PONSON DU TERR., Rocambole, t.4, 1859, p.320.
2. MUS. Dernière partie d'une composition. Nul n'ignore que la péroraison de cette merveilleuse symphonie [l'Ouverture des Maîtres Chanteurs de Wagner] est faite des chants principaux de l'ouvrage (BRUNEAU, Mus. hier et demain, 1906, p.143). Dans la Messe chorale de Gounod, le thème fugué du premier Agnus se retrouve, avec une autre présentation, au troisième; il est du reste suivi d'une longue, très longue péroraison en majeur (POTIRON, Mus. église, 1945, p.110).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: peroraison; dep. 1740: pé-. Étymol. et Hist. 1671 (POMEY). Empr., avec francisation d'apr. des mots tels queoraison, au lat. peroratio «long discours, peroraison», dér. de perorare (pérorer). Cf. 1506 Peroration à Madame (J. LEMAIRE DE BELGES, titre de la Préf. des Regrets de la dame infortunee, III, 187 ds HUG.). Fréq. abs. littér.:83. Bbg. QUEM. DDL t.5.
péroraison [peʀɔʀɛzɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1671; peroration, 1512, in D. D. L.; lat. peroratio, d'après oraison. → Pérorer.
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1 Didact. a Conclusion d'un discours. ⇒ Fin. || Péroraison concise, frappante, violente… (→ Mouche, cit. 13). || Péroraison pathétique (→ Joute, cit. 3), émouvante; pompeuse.
1 « Le temps est gros de ma vengeance, il t'apportera la laideur et une mort solitaire, à moi la gloire ! — Merci de la péroraison ! » dit-elle en retenant un bâillement et témoignant par son attitude le désir de ne plus me voir.
Balzac, la Peau de chagrin, Pl., t. IX, p. 144.
b Par ext. Dernière partie.
2 Douze hommes vêtus comme des facteurs soufflaient dans des cuivres. Le hall gémissait de leur violence. Mais la péroraison de l'hymne éclata. Et il y eut soudain un silence stupide.
J. Romains, les Copains, II.
2 Discours vain et creux d'une personne qui pérore.
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CONTR. Exorde. — Commencement.
Encyclopédie Universelle. 2012.