passerelle [ pasrɛl ] n. f.
• 1835; de passer
A ♦
1 ♦ Pont étroit, réservé aux piétons. Passerelle qui traverse une route, une voie ferrée, un canal. Garde-fous, rambardes d'une passerelle. « On la traversait [la Vivonne] sur une passerelle dite le Pont-Vieux » (Proust).
2 ♦ Inform. Système permettant l'échange de données entre réseaux incompatibles.
3 ♦ Fig. Moyen d'accès, communication. ⇒ pont. Lutter contre l'exclusion « en favorisant les passerelles du RMI vers l'emploi » (Libération, 1994).
B ♦
1 ♦ Plan incliné mobile par lequel on peut accéder à un navire, un avion. — Système d'accès à un avion. Passerelle d'embarquement direct. Passerelle télescopique.
2 ♦ Mar. Superstructure la plus élevée d'un navire. Le commandant est sur la passerelle.
● passerelle nom féminin (de passer) Pont donnant passage aux seuls piétons et/ou supportant des canalisations. Plan incliné ou escalier mobile qui permet d'accéder à un bateau à quai. Dispositif mobile qui permet d'accéder à un avion ou d'en sortir. Possibilité donnée à des élèves, des étudiants de passer d'un domaine d'études à un autre. Construction édifiée dans la partie supérieure d'un studio de cinéma ou de télévision et qui supporte les projecteurs. Superstructure abritant les appareils de conduite et de radiocommunication d'un navire et où se tient, à la mer, le personnel chargé de la navigation. ● passerelle (expressions) nom féminin (de passer) Passerelle d'infanterie, pont léger permettant à l'infanterie de franchir rapidement un cours d'eau.
passerelle
n. f.
d1./d Pont étroit réservé aux piétons.
d2./d Plan incliné entre un navire accosté et le quai, entre un avion et le terrain d'atterrissage.
|| MAR Plate-forme couverte d'où est dirigé un navire.
d3./d Fig. Moyen de passage. Passerelle entre deux sections scolaires.
⇒PASSERELLE, subst. fém.
A. —1. Ouvrage destiné à la circulation des personnes.
a) Pont étroit, permanent ou provisoire, permettant le passage des piétons au-dessus d'une brèche, d'un cours d'eau, d'une voie de communication ou entre deux bâtiments. Passerelle métallique; passerelle branlante; passerelle de fortune; lancer une passerelle; une passerelle qui enjambe; qui se balance. Sur une tranchée profonde, entre des talus de terre noire, des tas de pavés et des monceaux de dalles, une passerelle était jetée, faite d'une planche étroite et flexible (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p.72). L'on traverse [cette sorte de grand marais] sur d'étroites passerelles de lianes et de branches (GIDE, Voy. Congo, 1927, p.740). V. passage1 ex. 11:
• 1. Les moyens de transport, usés par quatre années d'occupation, rendaient l'âme. Il fallait trouver place pour de longs voyages dans des wagons glacés. La Loire se traversait sur une passerelle de bois, à pied, valise à la main.
CACÉRÈS, Hist. éduc. pop., 1964, p.158.
♦P. métaph. Entre un homme et une femme, l'amitié ne peut être que la passerelle qui mène à l'amour! (RENARD, Écorn., 1892, p.45).
♦P. anal. Moyen de passage d'une filière scolaire à une autre. Classes-passerelles:
• 2. ... des sections spéciales joueront le rôle de passerelles [entre l'enseignement classique et moderne et l'enseignement technique] et assureront aux élèves issus des établissements d'enseignement général une formation professionnelle adaptée au niveau de leurs études antérieures.
Encyclop.éduc., 1960, p.130.
b) Spécialement
) ARM. DE TERRE. Passerelle (d'infanterie). Pont léger jeté au-dessus d'un cours d'eau et destiné au passage des fantassins à deux ou trois de front et de leur matériel d'accompagnement (d'apr. Lar. encyclop.). Le 9e corps d'armée a travaillé à rétablir les passages sur la Marne, à Condé, Tours et Bisseuil, et, à partir de 9 heures, il commençait à franchir la rivière. La 42e division a jeté une passerelle d'infanterie à Matougues et y fait passer une de ses brigades (FOCH, Mém., t.1, 1929, p.141):
• 3. Alors apparaissait l'énorme entassement de troupes qui attendaient, pendant que la passerelle ne permettait que le passage de deux hommes à la fois, et que, sur le pont, large au plus de trois mètres, la cavalerie, l'artillerie, les bagages, défilaient au pas, d'une lenteur mortelle.
ZOLA, Débâcle, 1892, p.153.
) CH. DE FER. Structure métallique avec escaliers destinée au passage en surface des voyageurs d'un côté à l'autre d'une voie de chemin de fer. Elle regardait (...) la passerelle vide qui traversait la voie, cherchant à l'apercevoir parmi les premières personnes qui surgiraient (CHARDONNE, Épithal., 1921, p.291). V. passage1 II A 2 b ex. de Bricka, p.260.
) TRANSP. Plan incliné, escalier mobile qui relie un bateau, un avion au quai ou à l'aire d'embarquement. Établir, rabattre, relever, retirer la passerelle. Ses balais portés comme des fusils, il gravit la passerelle, passa (...) devant l'homme de coupée, et se trouva sur la coursive (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p.399). Les passerelles grinçaient contre la berge. L'eau morte clapotait. (...) l'on entendait (...) la friction des caissons contre le quai (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.253):
• 4. Autour du La-Fayette, l'agitation était extrême: une file ininterrompue d'hommes de peine, portant des caisses sur les épaules, et pareils à des fourmis traînant leurs oeufs, cheminait sur les passerelles.
MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p.634.
2. P. anal. Ouvrage destiné à permettre le franchissement d'obstacles par des conduites véhiculant un fluide quelconque ou des matériels divers, des câbles, des rails (d'apr. FOREST. Métall. 1977). Au Voreux, un lourd silence pesait sur le carreau (...). Dans le ciel gris de décembre, le long des hautes passerelles, trois ou quatre berlines oubliées avaient la tristesse muette des choses (ZOLA, Germinal, 1885, p.1326). V. avalé ex. 4.
B. —P. ext.
1. Dispositif permettant l'accès et la station des personnes à un poste de travail déterminé. Cette salle, de près de 100 mètres carrés, était équipée (...) de trois niveaux de rayonnages de bois desservis par des passerelles en caillebotis (CAIN, Transform. B. N., 1959, p.51). Pour les revêtements et les ravalements, l'emploi d'échafaudage volant (passerelle suspendue) est devenu fréquent, ce qui permet d'éviter l'échafaudage de pied (LAMBERTIE, Industr. pierre et marbre, 1962, p.83).
— Spécialement
a) MAR. Passerelle (de commandement, de navigation). Superstructure située entre la moitié et le tiers avant d'un navire, sur laquelle se tient à la mer l'officier de quart et le personnel chargé de la conduite du navire. Cloche, échelle, vitres de la passerelle. Le capitaine sur la passerelle donnait des commandements (FLAUB., Corresp., 1850, p.222). L'officier de quart, debout sur la passerelle, surveille la marche du navire (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Voy. Horla, 1887, p.1321). Il saisit le téléphone qui reliait le gaillard à la passerelle. —Allo! commandant... commandant. Ce n'est rien, une déchirure à un mètre au-dessous de la flottaison, approximativement. —Bien, répondit Davis. Venez ici prendre mes ordres (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p.191).
b) THÉÂTRE. Passerelle (de service). ,,Balcon étroit longeant les murs latéraux des cintres où les machinistes s'installent pour faire monter ou descendre les décors`` (DUBUC Théâtre 1979). Le gros acteur (...), dans la pénombre de la passerelle, (...) [s'efforçait] de distinguer les traits de sa camarade (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p.66).
2. P. anal. [Dans un studio de cinéma] Support des projecteurs. Numérotés pour en faciliter la désignation (par le chef-opérateur aux électriciens), les projecteurs sont installés sur des passerelles à 3 m. du sol, ou au sol sur des pieds (COHEN-SÉAT., Vocab. filmologie, 1946, p.207).
Prononc. et Orth.:[], [-]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1835 (Ac.). Dér. de passer; suff. -elle. Fréq. abs. littér.:327. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 4, b) 254; XXes.: a) 381, b) 1021. Bbg. QUEM. DDL t.25.
ÉTYM. 1835; de passer.
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1 Pont étroit, réservé aux piétons. || Passerelle sur un torrent (→ Hasardeux, cit. 5), passerelle jetée (cit. 9) sur un abîme. || Passerelle sur une voie de chemin de fer, un canal, une autoroute. || Garde-fous, rambardes d'une passerelle.
1 On la traversait (la Vivonne) une première fois, dix minutes après avoir quitté la maison, sur une passerelle dite le Pont-Vieux.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 225.
♦ Par métaphore :
2 Cette époque, où la franchise manque à tous, serre le cœur : chacun jetait en avant une profession de foi, comme une passerelle pour traverser la difficulté du jour (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, p. 350.
3 (…) la passerelle que j'étais à même d'offrir, je la tendais à des gens qui méritaient d'être sauvés; j'en avais la preuve.
Gide, Ainsi soit-il, p. 169.
2 Fig. Moyen d'accès, de communication. ⇒ Passage, pont. || Les deux partis en présence ne trouvent pas de passerelle permettant la discussion. || Passerelle entre deux cursus universitaires. || Des classes-passerelles, destinées à assurer le passage des élèves d'une filière dans une autre.
1 (1907). Plan incliné par lequel on peut accéder à un navire. || Passerelle d'un yacht, d'un paquebot. || Rentrer la passerelle avant de lever l'ancre (→ aussi Échelle de coupée).
2 Système d'accès à un avion (escalier, couloir mobile). || Approcher, rouler, enlever la passerelle. || Passerelle d'embarquement direct. || Passerelle télescopique. — Passerelle à soufflets.
4 Des files de nègres (…) en train de décharger (…) les bateaux (…) grimpant au long des passerelles tremblotantes et grêles (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 123.
3 (1893). Mar. Superstructure la plus élevée d'un navire. || Le commandant est sur la passerelle.
5 Le capitaine était seul sur la passerelle. Dans une cage de verre, derrière lui, le timonier se tenait immobile, les deux mains sur la roue de cuivre, le regard rivé au compas.
G. Simenon, le Passager du Polarlys, p. 24.
Encyclopédie Universelle. 2012.