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paillon

paillon [ pajɔ̃ ] n. m.
• 1534 « petite paillasse »; de paille
1Petite lamelle de métal. Spécialt (XVIe) Morceau de soudure à l'usage des orfèvres. paillette.
(1723) Feuille mince de cuivre que l'on place sous une pierre pour en rehausser l'éclat. Plaque métallique servant de fond à un émail translucide.
Techn. Maille d'une chaînette.
2Corbeille de paille. Paillon de boulanger. paneton. Poignée de paille servant de tamis, de filtre.
3(XIXe ) Enveloppe de paille pour les bouteilles.

paillon nom masculin Feuille brillante de métal qu'on place sous un émail translucide, une gemme ou une fausse gemme, etc., pour leur fournir un fond miroitant. Sorte de panier d'osier, rond ou allongé, et sans anse. Enveloppe en paille pour emballer des bouteilles contenant des liqueurs ou des vins fins. ● paillon (homonymes) nom masculin paillons forme conjuguée du verbe pailler

⇒PAILLON, subst. masc.
A. —1. Emballage de paille ou de jonc, de forme conique, servant au conditionnement de certaines bouteilles de vin fin ou de liqueur. Quand la bouteille est habillée, on l'emballe avant de la placer dans la caisse (...) qui doit la transporter (...) dans une enveloppe en paille (...) que l'on désigne sous le nom de paillon (BRUNET, Matér. vinic., 1925, p.540). Du grain était entassé dans un coin de la chambre, et des «paillons» de bouteilles (MAURIAC, Chemins mer, 1939, p.30). V. chemiser ex. de Hamp.
2. Poignée de paille utilisée comme filtre ou comme tamis au fond d'une cuve (en particulier d'une cuve à papier). (Dict. XIXe et XXes.).
3. Petite corbeille de paille. Paillon de boulanger (synon. banneton); tresser des paillons. La coutume de l'Est, qui voulait qu'une jeune fille fasse remettre un paillon (une petite corbeille de paille) au prétendant évincé pour lui signifier son congé (CELLARD-REY 1980).
Au fig., arg. Infidélité en amour. Elle m'faisait des paillons, j'l'ai virée (LACASSAGNE, Arg. «milieu», 1928, p.205).
B. —1. Grosse paillette découpée dans une mince feuille de métal battu. Galon, habit brodé de paillons. Les jeunes, en jupons courts, coiffées d'un petit serre-tête couvert de paillons et de verroteries (HUGO, Rhin, 1842, p.84). Des robes à paillons et des grandes jupes espagnoles (COLETTE, Jumelle, 1938, p.155).
2. ARTS
a) BIJOUT. ,,Petite feuille de cuivre battu, très mince et colorée d'un côté, que les joailliers mettent au fond des chatons de pierres précieuses pour en augmenter l'éclat`` (BACH.-DEZ. 1882). Châtelaine en vermeil formée de trois motifs repercés, émaillés polychrome et sertis d'émeraude sur paillons (C. BEDEL, L'Argus des Bijoux Anciens, 1980, p.199).
b) ÉMAUX. ,,Petite plaque de métal brillant soudée par les peintres émailleurs à certains endroits de la plaque à émailler de manière à donner à l'émail transparent qui la recouvrira des reflets chatoyants`` (VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971). Dans l'argent, sur l'émail où le paillon s'irise, J'ai peint et j'ai sculpté (HEREDIA, Trophées, 1893, p.103). Les émaux colorés d'un même ton appliqués sur le fondant, sur paillon d'or ou paillon d'argent produisent des effets très différents (A. MEYER, Art émail Limoges, 1895, p.39):
♦ [Les] premières représentations du Christ et des apôtres [sur les façades des basiliques] furent exécutées sur un fond d'or composé de petits cubes en émail, dans l'épaisseur desquels un paillon d'or, recouvert d'une légère couche de verre, conservait tout son éclat.
LENOIR, Archit. monast., 1852, p.119.
c) ORFÈVR. Goutte d'étain fin que le potier d'étain fait tomber sur une platine de cuivre au moyen d'un fer à souder (d'apr. CHESN. t.2 1858).
Prononc. et Orth.:[], [pa-]. Att. ds Ac. dep.1798. Étymol. et Hist. A. 1. 1534 «petite paillasse» (Poème sur les biens d'un ménage, éd. U. Nyström, IX, 141); 2. 1832 «panier de paille où l'on met la pâte à pain à lever» (RAYMOND); 3. 1874 «emballage de paille entourant une bouteille» (Lar. 19e). B. 1. a) 1542 orfèvr. «petite feuille de métal pour souder» (ap. GAULLIEUR, Pintiers et estaingniers, p.14 ds GDF. Compl.); b) 1588 «lamelle de métal découpée» (Les Secrêts de Seigneur Alexis, piémontois, p.351 ds GDF. Compl.), spéc. 1784 passem. (GENLIS, Veillée du château, éd. Paris, Garnier, s.d., p.183); c) 1723 joaill. «feuille très mince de cuivre battu formant un fond miroitant» (SAVARY); 2. 1763 horlog. «pièce d'une chaînette» (Encyclop. Pl. t.2, chaînettes, pl. 2). C. 1560 «grosse paillette (d'or)» (J. POLDO D'ALBENAS, Antiq. de Nîmes, p.49 ds GDF. Compl.). Dér. de paille; suff. -on1. Fréq. abs. littér.:34.

paillon [pɑjɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1534, « petite paillasse »; 1560, « grosse paillette d'or »; de paille.
1 (De paille, I., 3., par anal. de forme; → Paillette). Petite lamelle de métal.Spécialt. (XVIe). Morceau de soudure à l'usage des orfèvres. Paillette. Alliage de bismuth pour la soudure.(1723). Feuille mince de cuivre ou d'argent battu que l'on place sous une pierre montée en chaton pour en rehausser l'éclat.(1868). Plaque métallique servant de fond à un émail translucide. || Émaux de Limoges colorés sur paillon.
1 Dans l'argent, sur l'émail où le paillon s'irise,
J'ai peint et j'ai sculpté (…)
J. M. de Heredia, les Trophées, « Le vieil orfèvre ».
(1779). Feuille de métal mince (cuivre, etc.) servant à faire les paillettes (1.), et de plus grands ornements (dans les franges, les galons); ces ornements. || Gilet de paillon (→ Attifer, cit. 2). || Jupe ornée de paillettes et de paillons.
2 Sa robe, passée et fripée
Au froid humide des tombeaux,
Fait luire, d'un rayon frappée,
Quelques paillons sur ses lambeaux (…)
Th. Gautier, Émaux et Camées, « Inès de las Sierras ».
3 (…) droite sur ses pieds, toute bruissante du remuement des paillons de sa jupe (…)
Ed. de Goncourt, les Frères Zemganno, IV.
(1763). Techn. Lame du ressort à fusée d'une montre.Maille d'une chaînette.
2 Objet de paille, d'osier…(1803). Panier évasé, sans anses. || Paillon de boulanger. Paneton.(1842). Poignée de paille servant de tamis, de filtre, au fond d'une cuve.(XIXe). Enveloppe (de paille, de jonc) servant à emballer, à protéger les bouteilles.Par analogie :
4 Tout l'jour il y a mon vieux qui culotte des pipes (…) Pour ça, i' prépare un paillon. Tu sais c'que c'est qu'un paillon ? Tu prends la tige du blé vert, t'ôtes la peau. Tu fends en deux, pis encore en deux (…) pis avec un fil et les quatre brins de paille, il entoure la verge de la pipe.
H. Barbusse, le Feu, I, XIV.
3 (1883). Fig., régional ou argotique. Acte d'infidélité (les femmes, en Anjou, donnant un panier de paille à ceux qu'elles voulaient évincer). || Faire des paillons à sa femme.
4.1 Dis au daron qu'i' n'oubli' pas d'm'écrire,
Dis à Fernande qu'a n'me fass'pas d'paillons
Aristide Bruant, « Aux bat'd'Af' ».
5 C'est une femme extraordinaire (…) comme y en a pas beaucoup (…) régulière et simple et sociale, jamais un paillon !
Céline, Guignol's band, p. 61.

Encyclopédie Universelle. 2012.