outrancier, ière [ utrɑ̃sje, jɛr ] adj.
• 1870; de outrance
♦ Qui pousse les choses à l'excès. ⇒ excessif, outré. Caractère outrancier. Propos outranciers.
⊗ CONTR. Mesuré, pondéré.
● outrancier, outrancière adjectif Qui pousse les choses à l'excès : Propos outranciers. ● outrancier, outrancière (synonymes) adjectif Qui pousse les choses à l'excès
Synonymes :
- démesuré
- exagéré
- excessif
- outré
Contraires :
- mesuré
outrancier, ère
adj. Exagéré, excessif; outrepassant ce qui est convenable, admis.
⇒OUTRANCIER, -IÈRE, adj.
Qui pousse les choses, qui est poussé jusqu'à l'excès. Synon. excessif, outré. Nationalisme, procédé, propos outrancier. Deux textes de saint Thomas (...), le premier portant contre l'individualisme et contre tout personnalisme outrancier, l'autre portant contre toute conception totalitaire de l'État (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p.147). Du moins, par la brutalité outrancière de ses solutions, l'art actuel aide-t-il à analyser les ressources intimes de la peinture, qui, sans elle, seraient restées empiriquement confondues (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p.192). La salle à manger de la posada où nous dînons est typiquement espagnole par son mélange de vétusté et de modernisme outrancier (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p.285).
— Empl. subst. masc. Celui qui pousse les choses à l'excès. Émile Durandeau est en effet un outrancier; il grandit démesurément ses modèles, leur prête des torsions titaniques, et les peint en pleine pâte avec les plus riches couleurs de la palette (BANVILLE, Préf. ds DURANDEAU, Civ. et milit., 1878, p.XV). La féroce ténacité de cet outrancier du travail qui s'est tué à [écrire la Comédie humaine] (RICHEPIN, Mme André, 1879, p.185). Au fond, Huysmans n'est que mon outrancier, mais je me hâte de le dire, un outrancier plein de talent (GONCOURT, Journal, 1890, p.1087).
REM. Outrancièrement, adv. D'une façon outrée. La Doublure n'est nullement un roman en vers: c'est un grand placage descriptif du carnaval de Nice, ne mesurant pas moins de 170 ou 175 pages, intercalé entre deux courtes anecdotes, encore fatigantes de leur description outrancièrement minutieuse (G. KAHN, c.r.: R. Roussel, in R. blanche, n° 107, 15 nov. 1897, p.299 ds QUEM. DDL t.12). Deux ou trois livres parus chez des éditeurs en faillite, aux domiciles banlieusards, livres outrancièrement prônés par quelques camarades frénétiques et sans crédit (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p.52). Il contient en premier lieu une série d'expériences outrancièrement paradoxales, voulues comme telles par leurs auteurs (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p.136).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1874 «qui pousse les choses à l'excès» (Le Courrier de la France, 5 déc. ds LITTRÉ Suppl.). Dér. de outrance; suff. -ier. Fréq. abs. littér.:19. Bbg. DARM. 1877, p.107. — DUB. Pol. 1962, p.361.
outrancier, ière [utʀɑ̃sje, jɛʀ] adj.
ÉTYM. 1870; de outrance.
❖
1 (Personnes). Vieilli. Qui pousse les choses à l'excès. ⇒ Excessif, outré. || Caractère outrancier. || C'est un homme outrancier. — Mod. Extrême. || Un moderniste outrancier.
2 Mod. Qui manifeste de l'outrance. || Des propos outranciers. || Des phrases, des déclarations outrancières et hors de propos. — Excessif. || Un nationalisme outrancier.
Encyclopédie Universelle. 2012.