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ossuaire

ossuaire [ ɔsɥɛr ] n. m.
• 1775; lat. ossuarium « urne funéraire »
1Amas d'ossements.
2Excavation ( catacombe), bâtiment où sont conservés des ossements humains. Ossuaires des cloîtres romans. L'ossuaire de Douaumont.

ossuaire nom masculin (bas latin ossuarium) Bâtiment où l'on entasse ou entassait des ossements humains, près d'un champ de bataille, d'un cimetière, etc.

ossuaire
n. m. Lieu où l'on dépose des ossements humains.

⇒OSSUAIRE, subst. masc.
A.ANTIQ. ROMAINE. Petite urne dans laquelle on mettait les os que le bûcher n'avait pas consumés (d'apr. LITTRÉ).
B. —1. Amas d'ossements. Un vivant n'a qu'à dire aux cadavres un mot, Et l'ossuaire va se lever en sursaut (HUGO, Légende, t.6, 1883, p.131). Les soldats, violant les tombeaux Aymaras, En arrachaient les morts cousus dans leurs suaires, Et faisaient de grands feux avec ces ossuaires (HEREDIA, Trophées, 1893, p.191).
2. Bâtiment, endroit où sont rassemblés des ossements humains. Ossuaire anonyme; ossuaire de Douaumont; ossuaire rempli d'os pêle-mêle; jeter des ossements dans l'ossuaire. L'ossuaire immense, où sont entassés avec ordre les ossements de huit millions de morts, nous pénètre de joie, nous comble de paix et de douceur (BLOY, Journal, 1894, p.153):
♦ Le convoi venait de tourner, en arrivant au rond-point, où était l'ossuaire, le caveau commun, peu à peu empli de tous les débris enlevés des fosses, et dont la pierre, au centre d'une pelouse ronde, disparaissait sous un amoncellement de couronnes, déposées là au hasard par la piété des parents qui n'avaient plus leurs morts à eux.
ZOLA, OEuvre, 1886, p.392.
P. métaph. Des pierres de taille, de vieilles persiennes posées sur le vide, des ais moisis dont les ferrures pendaient, immense ossuaire de tout un quartier abattu (A. DAUDET, Nabab, 1877, p.21). C'est là, dans cette grange au toit hérissé de chaume, que nous avions entassé nos sacs. Ils y sont encore, presque tous; l'ossuaire d'un bataillon. C'est un tragique fouillis d'outils rouillés, d'équipements, de havresacs éventrés, de cartouchières, de musettes (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p.101). V. horloge ex. 1.
Prononc. et Orth.:[] et [-]. V. os1. Étymol. et Hist. 1. 1775 «endroit où sont conservés les ossements humains» (Dict. hist., pol. et géogr. de la Suisse, t.2, p.21); 2. 1832 «urne contenant les os que le bûcher n'avait pas consumés» (RAYMOND); 3. 1867 fig. l'ossuaire de ses souvenirs (FEUILLET, Camors, pp.173-174). Empr. au b. lat. ossuarium «urne sépulcrale». Fréq. abs. littér.: 71. Bbg. Archit. 1972, p.148.

ossuaire [ɔsɥɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1775; lat. ossuarium « urne funéraire », de ossum → Os.
1 Amas d'ossements (→ 3. Mort, cit. 4).
2 Excavation ( Catacombes), bâtiment où sont conservés des ossements humains. || L'ossuaire d'un cimetière. || Ossuaires des cloîtres romans. || Ossuaires sur les lieux des grandes batailles. || L'ossuaire de Douaumont.
1 Puis vous avez enfin complété l'ossuaire;
Dix ans vous ont suffi pour filer le suaire
Du père et de l'enfant !
Hugo, les Chants du crépuscule, V, V.
2 Demeurez dispersés dans nos champs saccagés
Vous gisants que des croix blanches perpétuèrent
Et vous à Douaumont engrangés et rangés
L'ordre est mis à jamais dans les grands ossuaires
Spectres de mon pays reposez reposez
Laissez sur vous tomber la dalle et le suaire.
Aragon, le Roman inachevé, p. 62.
3 Par métaphore ou fig. Ensemble de choses mortes que l'on conserve. || « Cet ossuaire de pendules mortes » (Saint-Exupéry, in G. L. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.