Akademik

orphelin

orphelin, ine [ ɔrfəlɛ̃, in ] n. et adj.
• 1150; orfanin fin XIe; lat. ecclés. orphanus, mot gr.
1Enfant qui a perdu son père et sa mère, ou l'un des deux. Un orphelin de père et de mère. Orphelin élevé dans une institution, un orphelinat. 1. pupille. Tuteur d'une orpheline. « Le veuf, l'orphelin, tous ceux qu'on foule, ou qu'on opprime » (Massillon). Loc. fam. Défenseur de la veuve et de l'orphelin : avocat, par ext. et plaisant protecteur des opprimés (cf. Don Quichotte). Il défend la veuve et l'orphelin.
Adj. Un enfant orphelin.
2 Adj. Maladie orpheline : maladie trop peu fréquente pour que la recherche s'y intéresse.

orphelin, orpheline nom et adjectif (ancien français orfenin, du bas latin orphanus) Enfant qui a perdu son père et/ou sa mère : Être orphelin de mère.orphelin, orpheline (citations) nom et adjectif (ancien français orfenin, du bas latin orphanus) Jules Renard Châlons, Mayenne, 1864-Paris 1910 Tout le monde ne peut pas être orphelin. Poil de Carotte, 5, Poil de Carotte Gallimardorphelin, orpheline adjectif Maladie orpheline, maladie héréditaire rare pour laquelle il n'existe pas de traitement spécifique, faute d'investissements de recherche. ● orphelin, orpheline (expressions) adjectif Maladie orpheline, maladie héréditaire rare pour laquelle il n'existe pas de traitement spécifique, faute d'investissements de recherche.

orphelin, ine
n. et adj. Enfant qui a perdu son père et sa mère, ou l'un des deux. Un orphelin de père.
|| adj. Une jeune fille orpheline.

⇒ORPHELIN, -INE, subst. et adj.
I.Substantif
A. —Enfant qui a perdu l'un de ses parents ou les deux. Orphelin de père, de père et de mère. Sa femme, jeune orpheline épousée dans l'exil, avait vingt-trois ans (PONSON DU TERR., Rocambole, t.4, 1859, p.278). Il voit arriver de Paris un troupeau de pauvres enfants; cent cinquante petits orphelins de mères, dont les pères sont sous les drapeaux (GIDE, Journal, 1914, p.483):
1. ... regardant passer avec admiration la longue file des orphelines (...). Elle [Grâce] enviait leur joli costume noir et ce nom gracieux d'Orpheline qu'elle préférait au sien (...) les orphelines chantaient (...) sans que jamais leurs chants devinssent autre chose qu'un bourdonnement de fièvre.
L. DE VILMORIN, Sainte, 1934, pp.69-70.
Défendre, protéger... la veuve et l'orphelin. Se mettre au service des malheureux, des opprimés. Le chevalier s'en alloit à travers le monde, secourant la veuve et l'orphelin. —Voilà la charité de Jésus-Christ (CHATEAUBR., Génie, t.1, 1803, p.363).
B. —Celui, celle qui a perdu un parent, un être cher. Un recouvrement inespéré permit tout juste à ces orphelins de leur propre enfant de s'installer hors de Paris, dans un très humble pavillon de Parc-La-Vallière et d'y respirer en paix quelques jours (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.235).
C.Arg. Objet (verre de vin, mégot, somme d'argent...) abandonné ou oublié par son propriétaire. À ramasser des orphelins (bouts de cigares)... (M. GUILLEMOT ds G. MOREAU, Souv. Pte et Gde Roquette, t.2, 1884, p.118).
II.Adjectif
A. —Qui a perdu ses parents. À six ans donc, j'étais orphelin, n'ayant pour semelle à mes pieds que le pavé de Paris (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.121):
2. ... quand je suis rentré en Europe, ma mère était morte. Je n'avais plus de famille, parce que mon père je ne l'ai même jamais connu. —Vous étiez orphelin quoi, dit Pradonet.
QUENEAU, Pierrot, 1942, p.42.
APIC. [En parlant d'une ruche] Qui est sans reine. On trouve parfois dans les ruchées orphelines deux ou trois ouvrières pressées d'un tel désir de maintenir l'espèce, que, malgré leurs ovaires atrophiés, elles s'efforcent de pondre (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p.193).
B.P. ext. Qui a perdu ou qui est séparé d'un parent, d'un ami; qui est privé de protection, d'affection. Se sentir orphelin. Un baiser ou une lettre, seules consolations de ton mari orphelin et abandonné à ses propres forces (HUGO, Lettres fiancée, 1821, p.52). Mon cher abbé Tardif de Moidrey qui me conduisit à la Salette en 1879 pour y mourir trois semaines plus tard, en me laissant orphelin (BLOY, Journal, 1906, p.315):
3. Ainsi me voilà seul, orphelin dans ce monde!
Ma mère avec ma soeur est errante sur l'onde;
Elles vont, au hasard des vents et de la mer,
D'un parent inconnu chercher le pain amer,
Et sur un continent peuplé de solitudes,
Changer de ciel, d'amis, de coeur et d'habitudes!
LAMART., Jocelyn, 1836, p.601.
Au fig. Être orphelin de qqc. Être privé d'une chose jugée essentielle ou qui tient à coeur. On vit bien sevré de tout ce qu'on convoite, orphelin de tout ce qu'on a aimé, veuf de tout ce qu'on rêve (FLAUB., Corresp., 1847, p.20). Une âme orpheline de poésie et qui ne veut pas être consolée (SAINTE-BEUVE, Poisons, 1869, p.9).
REM. Orphelinisme, subst. masc. État d'orphelin. Encore un de mes pierrots mort; Mort d'un chronique orphelinisme (LAFORGUE, Imit. Lune, 1886, p.243).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1135 orphelin (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, rédaction AB, 67). Par dissimilation de orfenin «id.» 1re moitié XIIe s. (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, LXVII, 5), dimin. de orfene «id.» att. postérieurement 1225-30 (Bueve de Hantone, éd. A. Stimming, III, 16274), du lat. eccl. orphanus «id.» (fin IVe s. ds BLAISE Lat. chrét.) lui-même empr. au gr. «privé de père ou de mère» et p. ext. «privé de», et qui a éliminé le lat. class. orbus, orbe1, v. aussi ERN.-MEILLET. Fréq. abs. littér.:932. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1649, b) 1667; XXe s.: a) 1251, b) 910.
DÉR. Orphelinage, subst. masc. a) État d'orphelin. Christian a déjà passé la moitié de sa vie dans l'orphelinage (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.551). b) Apic. Fait de priver une ruche de sa reine; état qui en résulte. On peut, en pratiquant l'orphelinage de la ruche, c'est-à-dire en supprimant la reine, augmenter considérablement la formation de gelée royale (Ch. BOURGEOIS, Chimie de la beauté, 1960, p.33 ds ROB. Suppl. 1970). []. 1re attest. 1543 (SELVE, tr. PLUTARQUE, Coriolan, 79 r° ds HUG.); de orphelin, suff. -age.

orphelin, ine [ɔʀfəlɛ̃, in] n. et adj.
ÉTYM. 1150; orfanin, fin XIe; du lat. ecclés. orphanus, du grec orphanos.
1 N. Enfant qui a perdu son père et sa mère, ou l'un des deux. || Un pauvre, un petit orphelin. || Orphelin de père (→ ci-dessous, cit. 5), de mère. || Assister, défendre… les orphelins (→ Aumône, cit. 11; besoin, cit. 9; honorable, cit. 2). || Défenseur (cit. 1) de l'orphelin. || La veuve et l'orphelin : les êtres sans défenses, opprimés (→ Dévorer, cit. 19). — ☑ Loc. fam. Il défend la veuve et l'orphelin, se dit des avocats, et, par ext. et plais., de tout protecteur des opprimés (→ Don Quichotte).Tuteur d'un orphelin (→ Légal, cit. 1). || Orpheline élevée dans une institution, un orphelinat. Pupille. || Les Deux Orphelines, mélodrame.
1 Orphelin du grand hospice des Enfants-Trouvés de Paris, Cérizet avait été placé chez messieurs Didot comme apprenti.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 894.
2 Un orphelin vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Nuit de déc. ».
3 Je ne défendrai point la veuve et je n'attaquerai point l'orphelin. Plus de toge, plus de stage. Voilà ma radiation obtenue.
Hugo, les Misérables, III, IV, II.
4 À ses pieds, une fillette habillée de bleu — grande pèlerine et petit béguin, le costume des orphelines — lisait la Vie de saint Irénée dans un livre plus gros qu'elle (…)
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Les vieux ».
2 (En fonction d'attribut, et adj.). || Un enfant orphelin. || Être orpheline (→ Main, cit. 32). || Il faisait (cit. 169) très orphelin dans le costume.
5 Philippe Lefebvre se trouvait alors exactement seul au monde. Orphelin de père dès le plus bas âge, il avait pris son temps pour faire ses études (…)
A. Hermant, l'Aube ardente, I.
5.1 Là vivait le comte de Gesvres avec sa fille Suzanne, jolie et frêle créature aux cheveux blonds, et sa nièce Raymonde de Saint-Véran, qu'il avait recueillie deux ans auparavant lorsque la mort simultanée de son père et de sa mère laissa Raymonde orpheline.
M. Leblanc, l'Aiguille creuse, p. 11.
6 Orphelin presque à sa naissance, mais déposé sur les marches de l'État, l'avorton avait su jusqu'à ce jour accorder admirablement une demi-intelligence et une demi-ambition.
Giraudoux, Bella, VIII.
Par métaphore. || Des idées orphelines.
3 Adj. (Calque de l'angl.). || Maladie orpheline : maladie très rare, souvent d'origine génétique, pour laquelle il n'existe pas de traitement spécifique, faute de moyens. || Les maladies orphelines concernent 100 000 personnes en France.
DÉR. Orphelinage, orphelinat.

Encyclopédie Universelle. 2012.