orme [ ɔrm ] n. m.
• 1175; var. olme; lat. ulmus
1 ♦ Arbre (ulmacées) atteignant 20 à 30 mètres de haut, à feuilles dentelées, au bois dur et lourd. Orme champêtre ou orme rouge. Orme de montagne ou orme blanc. Orme tortillard. Allée d'ormes. La graphiose de l'orme. — Vieilli Loc. Attendez-moi sous l'orme, se dit lorsqu'on ne compte pas se rendre à un rendez-vous.
2 ♦ Bois de cet arbre. « Nous ferons peut-être la coque en orme. L'orme est bon pour les parties noyées » (Hugo). Loupe d'orme.
● orme nom masculin (ancien français olme, du latin ulmus, avec l'influence de ormeau) Grand arbre forestier (ulmacée), à feuilles caduques, des régions tempérées, utilisé pour son bois mais également comme arbre d'alignement et d'ornement.
orme
n. m. Arbre des régions tempérées (genre Ulmus, Fam. ulmacées), dont le fruit est un akène ailé.
⇒ORME, subst. masc.
A. —1. BOT. Arbre ornemental, représentant des Ulmacées, à feuilles dentées alternes, caduques, dont le bois se taille facilement, et qui comprend plusieurs espèces. Grands ormes; bois d'ormes. Dans celui [le nom] d'un fin diplomate, d'Ormesson, vous retrouvez l'orme, l'ulmus cher à Virgile et qui a donné son nom à la ville d'Ulm (PROUST, Sodome, 1922, p.931).
♦Orme (champêtre, des champs, commun). Orme très répandu dans l'hémisphère boréal, à l'aspect majestueux, pouvant vivre plusieurs siècles et que l'on utilise pour les plantations d'alignement (allées, avenues) et dans les parcs, en raison de ses qualités ornementales. Synon. ormeau1 (v. ce mot B). Vieux ormes; rangée d'ormes. Henri II ordonna même, en 1553, de planter des ormes tout le long des grand-routes (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.154):
• 1. ... j'ai pris la route d'Épernay. Il y a là seize grands ormes les plus amusants du monde, qui penchent sur la route leurs profils rechignés et leurs perruques ébouriffées. Les ormes sont une de mes joies en voyage. Chaque orme vaut la peine d'être regardé à part. (...) les ormes seuls ont la fantaisie et se moquent de leur voisin...
HUGO, Rhin, 1842, p.21.
♦Orme pleureur. Orme dont les branches s'inclinent vers la terre. Au lieu de retourner à mon auberge en suivant la rue que l'on m'avoit indiquée, j'en pris une autre, plantée d'ormes pleureurs d'une grande élévation (CRÈVECOEUR, Voyage, t.2, 1801, p.342).
♦Orme tortillard.
2. P. méton. Bois de cet arbre, de couleur jaune marbré, employé pour le chauffage et les pièces de charpente et de charronnage en contact avec l'eau. Galimard: (...) je viens de faire rentrer mon bois. Mme Galimard: Il ne s'agit pas de cela. Galimard: Tu seras contente... c'est de l'orme... ça tient la chaleur (LABICHE, Garçon Véry, 1850, 16, p.318). C'est notamment à ce procédé qu'on a dû la possibilité de faire servir dans la menuiserie les loupes d'orme et de frêne (NOSBAN, Manuel menuisier, t.2, 1857, p.108):
• 2. Autrefois on fabriquait les navires moins bien et ils duraient davantage (...). Nous ferons peut-être la coque en orme. L'orme est bon pour les parties noyées; être tantôt sec, tantôt trempé, ça le pourrit; l'orme veut être toujours mouillé, il se nourrit d'eau.
HUGO, Travaill. mer, 1866, p.419.
B. —Expr. et loc.
1. HIST. DU MOY. ÂGE. Juge sous l'orme. Seigneur haut justicier:
• 3. L'audience de la cour féodale se tient souvent en plein air, parfois sous un noyer; dans la région parisienne, sous un orme; l'orme de Saint-Gervais a été célèbre à Paris; au XIIIe siècle, la possession d'un orme par un seigneur est «enseigne de haute justice», c'est-à-dire fait présumer qu'il est haut justicier.
Fr. OLIVIER-MARTIN, Hist. du dr. fr., 1948, p.142.
— Péj. Avocat sous l'orme. Petit avocat sans cause, qui attend le client. Synon. avocaillon. V. avocaillon ex.
2. Attendre sous l'orme. Attendre longtemps en vain. Attendez-le sous l'orme, souffla d'une voix rauque Trompe-la-mort. Attendez-l'y... jusqu'à matines (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p.337). J'attends ici quelqu'un. Si ce n'est pas sous l'orme, vous nous laisserez seuls (ROSTAND, Cyrano, 1898, II, 3, p.69). Mademoiselle!... (elle peut attendre sous l'orme que je lui donne du lady Édith!) comme c'est gentil de votre part de venir tout de suite me tenir compagnie (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p.238).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1165 (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 19242); 1690 attendre sous l'orme «attendre vainement la venue de quelqu'un» (FUR.). Prob. altération de olme «orme» fin XIe s. judéo-fr. (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, p.103, 748) —1604 ds GDF. Compl., du lat. ulmus «id.», v. ANDRÉ Bot., (cf. les corresp. rom. esp. et ital. olmo, a. prov. olm(e), v. REW3 9036 et FEW t.14, p.7a), d'apr. le dér. ormeau «id.», v. ormeau1, qui cependant n'est att. que postérieurement. L'hyp. d'une dissimilation du -l-, après agglutination de l'article est difficilement acceptable d'un point de vue phonét. (FEW loc. cit., note 1). L'expr. proverbiale attendre sous l'orme, certainement popularisée par la pièce de REGNARD, Attendez-moi sous l'orme (1694), fait réf. à l'usage des juges de village, —et par dépréciation aux magistrats et avocats médiocres que l'on laissait volontiers attendre (cf. REY-CHANTR. Expr.), —rendant la justice sous l'orme implanté dans un lieu devenu centre de la vie publique (cf. les expr. juges (pedanées) soubs l'orme 1552, RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap.16, p.93, 10; advocat dessoubz l'orme 1464, Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 13) et dès le mil. du XIVe s. festes dessous l'orme, Dit des Patenostres ds Nouv. rec. de fabliaux, éd. A. Jubinal, t.1, p.246). Fréq. abs. littér.:423. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 637, b) 1008; XXe s.: a) 664, b) 314.
DÉR. Ormille, subst. fém. a) Plant de petit orme. Bottes d'ormilles (Ac. 1798-1878). b) Haie, palissade de petits ormes serrés ou enchevêtrés en tonnelles. (Dict. XIXe et XXe s.). c) Variété d'orme champêtre à petites feuilles. Je passais dans mes mains les branches d'ormille (SAND, Nanon, 1872, p.7 ds L. VINCENT, Lang. et style rust. Sand, 1916). — []. Att. ds Ac. dep. 1762. — 1reattest. 1750 (PRÉV.); de orme, suff. -ille sur le modèle de charmille.
BBG. —QUEM. DDL t.15.
orme [ɔʀm] n. m.
ÉTYM. 1175; var. olme, oulme en anc. franç.; du lat. ulmus.
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1 Arbre de la famille des ulmacées, à fleurs fasciculées, dont le fruit est un akène. || Orme champêtre (ulmus campestris), commun en France, atteignant de 20 à 30 mètres de haut. ⇒ Ormeau. || Orme tortillard. || Le micocoulier, variété d'orme. || Allées d'ormes (→ Berceau, cit. 16). || Route, mail bordé d'ormes (→ Membre, cit. 5). — L'Orme du mail, roman d'A. France.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
♦ Hist. || Juges de dessous l'orme : juges de village qui, au moyen âge, rendaient la justice sous les ormes plantés d'ordinaire devant le manoir seigneurial. — ☑ Loc. prov. Attendez-moi sous l'orme. ⇒ Attendre (cit. 22 et 23).
1 Les saules tout ridés, les chênes vénérables,
L'orme au branchage noir, de mousse appesanti.
Hugo, les Contemplations, I, II.
2 Bois de cet arbre. || L'orme sert au charronnage, en ébénisterie (loupe d'orme), pour faire des étais de mines.
2 Nous ferons peut-être la coque en orme. L'orme est bon pour les parties noyées; être tantôt sec, tantôt trempé, le pourrit; l'orme veut être toujours mouillé, il se nourrit d'eau.
Hugo, les Travailleurs de la mer, II, I.
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DÉR. Ormaie ou ormeraie, ormoie, 1. ormeau, ormille.
Encyclopédie Universelle. 2012.