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objurgation

objurgation [ ɔbʒyrgasjɔ̃ ] n. f.
XIIIe, rare av. XVIIIe; lat. objurgatio
Surtout au plur.
1Littér. Parole vive par laquelle on essaie de détourner qqn d'agir comme il se propose de le faire. admonestation, remontrance, représentation, réprimande, reproche . Céder aux objurgations de qqn.
2(Abusif) Prière instante. adjuration. « L'objurgation amoureuse recommença, plus enflammée » (Bloy). « Lassé de la surveiller sans cesse, de m'épuiser en objurgations toujours vaines » (A. Gide).
⊗ CONTR. Apologie, approbation, encouragement.

objurgation nom féminin (latin objurgatio, -onis, de objurgare, blâmer) Littéraire Vive remontrance, critique, mise en garde sévères, en particulier pour détourner quelqu'un de ses projets : Résister à toutes les objurgations. Adjuration, prière pressante : Il céda aux objurgations de ses amis et pardonna.objurgation (synonymes) nom féminin (latin objurgatio, -onis, de objurgare, blâmer) Littéraire Vive remontrance, critique, mise en garde sévères, en particulier pour...
Synonymes :
- admonestation
- observation
- reproche
- semonce
Contraires :
- encouragement
Adjuration, prière pressante
Synonymes :
- imploration
- requête
- supplication

objurgation
n. f. (Surtout au Plur.) Intervention pressante visant à détourner qqn de ses intentions. Je me suis rendu à ses objurgations.

⇒OBJURGATION, subst. fém.
Le plus souvent au plur.
A.RHÉT. Vifs reproches prononcés par un orateur ou un avocat au cours d'un discours, d'une plaidoirie; p.méton. le texte, le passage contenant ces reproches:
1. Je suis encore à comprendre comment le texte du discours corrompu, publié par les agents de l'empire, a conservé assez correctement ce paragraphe. Je n'invente, je ne change rien, on peut lire le passage imprimé dans l'édition furtive. L'objurgation contre la tyrannie qui suivait ce morceau sur la liberté, et qui en faisait le pendant, est supprimée en entier dans cette édition de police.
CHATEAUBR., Mém., t.2, 1848, p.278.
B.Littér. Paroles pressantes par lesquelles on essaie de dissuader quelqu'un d'agir comme il a l'intention de le faire. Céder aux objurgations. Aux objurgations de la contre-maître qui se désolait de les voir ainsi flâner, les ouvrières (...) répondirent qu'elles n'y voyaient plus (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.331). Cinq jours plus tard Fine-écoute, ayant fait sans doute provision de courage, nous arrivait dès potron-minet, des objurgations à tournure prophétique plein la bouche, pour nous presser de travailler (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.285):
2. Mais soit à cause du bruit des pelles, soit parce que quelques-uns, malgré les objurgations, bavardent presque haut, notre agitation éveille une fusée, qui grince verticalement sur notre droite avec sa ligne enflammée.
BARBUSSE, Feu, 1916, p.344.
P. ext. Prière instante, supplication. La nuit tomba lentement (...). Quand Véronique ne distingua plus la face pendante de son crucifix, elle raviva une petite lampe d'oraison (...) et s'agenouilla de nouveau (...). L'objurgation amoureuse recommença, plus enflammée, plus véhémente, plus extorsive (BLOY, Désesp., 1886, p.166):
3. C'était toujours le même rappel des services rendus à la Vierge de Sion et du droit que les trois frères Baillard possédaient à sa gratitude. C'était une litanie, une supplication, de plus en plus pressante, impérieuse, comme si la mère de Dieu résistait et qu'il fallût la vaincre à force de prières et d'objurgations.
BARRÈS, Colline insp., 1913, p.158.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. [ms.] «reproche violent» (Bible, Richel. 901, f° 39b ds GDF.); en partic. av. 1799 «figure de rhétorique par laquelle un orateur adresse des reproches à l'auditoire» (MARMONTEL, Élém. litt., OEuvr., t.IX, p.205 ds LITTRÉ); 2. 1876 «adjuration, prière instante» (GOBINEAU, Nouv. asias., p.292). Empr. au lat. class. objurgatio «reproche, réprimande, blâme» formé sur le supin objurgatum, de objurgare, v. objurguer. Fréq. abs. littér.:87.

objurgation [ɔbʒyʀgɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIIIe, rare av. XVIIIe, « personne ne se sert aujourd'hui du mot objurgation » (Trévoux, 1771); lat. objurgatio « blâme, réprimande », du supin de objurgare.
1 Rhét. Figure à laquelle recourt un orateur quand il adresse à qqn de vifs reproches, quand il manifeste sa désapprobation. || Les objurgations de Démosthène reprochant aux Athéniens leur lâcheté devant Philippe.
2 Littér. (Surtout au plur.). || Objurgations : « paroles vives par lesquelles on essaie de détourner quelqu'un d'agir comme il se propose de le faire » (Académie). Admonestation, blâme, remontrance, représentation, réprimande, reproche. || Conseils (cit. 8) et objurgations. || À force de prières et d'objurgations (→ Litanie, cit. 2). || Céder, résister aux objurgations de qqn. || Gouvernement désemparé (cit. 5) qui sait mal répondre aux questions et aux objurgations.
1 (…) laissons un peu marcher la politique; c'est une exception; aussitôt après vous reprendrez votre liberté; votre morale recommencera de fonctionner tant qu'elle voudra. Il n'y a qu'un malheur à cette objurgation; c'est que depuis que je me connais, et généralement depuis que tout le monde se connaît, il n'y a jamais eu un seul instant où les politiciens n'aient pas tenu ce raisonnement (…)
Ch. Péguy, la République…, p. 134.
2 Du reste, lassé de la surveiller sans cesse, de m'épuiser en objurgations toujours vaines, j'avais enfin pris le parti de la laisser faire à son gré sans plus rien dire.
Gide, Et nunc manet in te, p. 61.
3 Il finit par céder aux objurgations de sa femme et s'installa, non sans protestations, dans la chambre dont Justin se retirait (…)
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, V, VI.
4 Nicole avait reculé sa chaise devant le mouvement de Serge. Mais celui-ci continuait de se traîner vers elle à genoux, sans entendre les objurgations très rudes de von Berg qui lui conseillait d'être raisonnable s'il tenait à ce que cette entrevue avec sa fiancée fût suivie de quelques autres.
G. Leroux, Rouletabille chez Krupp, p. 138.
3 (Abusif). Conseil pressant, prière insistante (→ Enflammer, cit. 25). || Exhorter (cit. 7) qqn par des objurgations.
CONTR. Apologie, approbation, encouragement.
DÉR. Objurgateur.

Encyclopédie Universelle. 2012.