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nuisance

nuisance [ nɥizɑ̃s ] n. f.
• 1120, repris v. 1960, par l'angl. nuisance; de nuire
IVx ou région. Caractère de ce qui est nuisible; chose nuisible. II(1936 nuisance industrielle) Ensemble de facteurs d'origine technique (bruits, dégradations, pollutions, etc.) ou sociale (encombrements, promiscuité) qui nuisent à la qualité de la vie. Nuisances acoustiques, visuelles, olfactives, chimiques. Nuisances pour les riverains de l'autoroute.
Par ext. gêne. Carence affective, nuisance psychopathogène.

nuisance nom féminin (de nuire) Tout facteur qui constitue un préjudice, une gêne pour la santé, le bien-être, l'environnement. Source de difficulté, de perturbation sur le plan social, économique, psychologique, etc. : Les nuisances de l'inflation.

nuisance
n. f. Ensemble des facteurs techniques ou sociaux (bruit, pollution, etc.) qui nuisent à la qualité de la vie.

⇒NUISANCE, subst. fém.
A.Vieilli. Caractère nuisible (d'une chose); p. méton., dommage, tort, préjudice. Synon. nocivité. Le principe dominant de Marx, c'est qu'en dehors de toute opinion sur l'excellence ou la nuisance des frontières, celles-ci, par une évolution inévitable, vont disparaître (BARRÈS, Scènes et doctr., t.2, 1902, p.173).
Loc. verb. Porter nuisance. Causer du tort, porter préjudice. [François au meunier] Par ainsi, la chose peut s'arranger sans vous porter nuisance, et vous allez me donner une poignée de main pour me porter bonheur (SAND, Fr. le Champi, 1848, p.115).
Proverbe. Dent de mouton porte nuisance et dent de chevrette abondance. Tout ce qu'on [la chevrette] pouvoit faire étoit de tondre le bout de quelques feuilles qui for-issoient [surgissaient] entre les joints de la claie, et c'est au grand bénéfice des pieds que nous émondons, comme dit le commun proverbe:Dent de mouton porte nuisance Et dent de chevrette abondance (NODIER, Trésor Fèves, 1833, p.39).
B. —Ce qui nuit, ce qui fait souffrir. La spiritualisation précisément de cet art exquis ne lui échappe point tant qu'elle ne le gêne, cette souveraine pénétration et domination de la douleur et de la joie par l'intelligence, par l'esprit, qui enlève à la douleur même sa nuisance (GIDE, Journal, 1939, p.968).
En partic. Action agressive d'un bruit sur l'organisme. Mais qu'il s'agisse de nuisance musicale, de sévices par TSF ou de phono intempestif, me voilà aussi intolérante que vous (COLETTE, Pays connu, 1949, p.182).
C. —Gén. au plur. ,,Ensemble de facteurs d'origine technique (bruits, pollutions, etc.) ou sociale (encombrements, promiscuité, etc.) qui nuisent à la qualité de la vie`` (GILB. 1980):
♦ Dès lors, quand l'IFOP interroge les Français sur «l'aménagement du cadre de vie dans les villes» —c'est-à-dire sur la qualité de l'urbanisme et de l'architecture, l'impact des nuisances et les facilités de transport —il n'est pas surprenant qu'il enregistre des réponses fortement négatives.
Le Point, 15 mars 1976, p.56, col. 2.
P. anal. Les nuisances de l'inflation, de la souveraineté nationale (GILB. 1980).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIIe s. «tort, dommage, préjudice» (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, LXXII, 13), plus rare à partir du XVIIe s., est considéré par MALHERBE comme ,,vieux mot, hors d'usage`` (Commentaire sur Des Portes, éd. L. Lalanne, OEuvres, t.4, p.429, note 1); 2. 1863 «facteur de gêne ou d'insalubrité dans une zone donnée» (ici, en Angleterre) (REYBAUD, Revue des Deux-Mondes, janv. 1863, p.384 ds LITTRÉ), attest. isolée, 1959 (Le Monde, 20 févr. 1959, p.9 ds HUMBLEY). Dér. du rad. du part. prés. de nuire; suff. -ance. L'usage actuel est repris de l'angl. où le terme nuisance, empr. au fr., est att. dep.le XVes. et dep. le XVIIes. pour désigner toute cause de gêne dans l'environnement (NED). Bbg. GOHIN 1903, p.308.

nuisance [nɥizɑ̃s] n. f.
ÉTYM. V. 1120; de nuire.
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I Vx ou dial. Caractère de ce qui est nuisible. || La nuisance de qqch., de qqn.Par métonymie. (Une, des nuisances). Chose nuisible.
1 Proposer cette définition du péché : tout ce qui comporte nuisance. C'est déplacer la question, non la résoudre. Souvent un bien supérieur n'est obtenu qu'au prix d'une nuisance particulière.
Gide, Journal, 18 avril 1918.
Ce qui fait du mal à qqn. — ☑ Loc. (vx). Porter nuisance.
2 (…) la chose peut s'arranger sans vous porter nuisance (…)
G. Sand, François le Champi, XV.
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II (1863, Reybaud, cité par Littré; répandu v. 1960; angl. nuisance [XVIIe], lui-même empr. au franç. nuisance, → I.). Plus cour. au plur. Ensemble de facteurs d'origine technique (bruits, dégradations, pollutions, etc.) ou sociale (encombrements, promiscuité) qui rendent la vie malsaine ou pénible.
3 Quand il a fallu créer une législation sur les établissements insalubres, définir les nuisances (…)
Reybaud, Revue des Deux Mondes, janv. 1863, in Littré.
4 Beaucoup de nuisances (c'est un mot de la vieille langue émigré chez les Anglais, je reprends volontiers ces transfuges) beaucoup de nuisances (…) doivent être écartées.
Littré, De la méthode en sociologie, in J. Rey-Debove et G. Gagnon.
5 Tourné surtout vers la France, il (Philippe Saint-Marc) dénonce les nuisances et plus encore les négligences des pouvoirs publics à leur endroit (…) « Le plus grand danger actuel pour notre société n'est pas la bombe atomique mais l'automobile. Par des erreurs monstrueuses, dans sa conception comme dans son emploi, elle est devenue le Moloch des temps modernes, immole chaque année plus d'hommes qu'Hiroshima, détruit les espaces verts et les sites… et empoisonne toute l'atmosphère. »
A. Sauvy, Croissance zéro ?, p. 172.
Nuisances acoustiques.
(À propos de choses abstraites). Gêne. || Les nuisances psychopathogènes, par exemple la carence affective, la carence d'autorité.
CONTR. Avantage, utilité.

Encyclopédie Universelle. 2012.