Akademik

non-sens

non-sens [ nɔ̃sɑ̃s ] n. m. et adj.
• av. 1778 ; angl. nonsense (1614); « manque de bon sens » XIIe; de non et 1. sens
1Défi au bon sens, à la raison. absurdité. « Exalter la violence et la haine pour instaurer le règne de la justice et de la fraternité, c'est un non-sens » (Martin du Gard).
2(de sens « signification ») Absence de sens. « Sens et non-sens », essai de Merleau-Ponty.
3Ce qui est dépourvu de sens (phrase, proposition, raisonnement). Élève qui fait des non-sens dans une version latine ( contresens) .
4Le non-sens : l'absurde.
5 Adj. Biochim. Désigne une des trois mutations de l'A. D. N. qui transforment des codons spécifiant un acide aminé en codons qui causent l'arrêt de la synthèse protéique.

non-sens nom masculin invariable Ce qui manque de sens ; phrase ou parole dépourvue de sens : Faire des non-sens dans une version latine. Défi au bon sens, chose absurde : Cette entreprise est un non-sens économique. Selon Husserl, propriété d'une expression qui contient une contradiction externe (par opposition au contresens).

non-sens
n. m. inv.
d1./d Parole, action absurde, dépourvue de sens.
d2./d Défaut de sens, de signification.
|| Phrase, énoncé, raisonnement dépourvu de sens. Faire des non-sens dans une traduction.

⇒NON-SENS, subst. masc.
A.GRAMM., PHILOL. Absence de signification, caractère asémantique (d'un énoncé). La lettre était un non-sens continuel, et il fallait en avoir la clef pour la lire (BALZAC, Ferragus, 1833, p.99). Ces théologiens, qui, à force de faux-sens, de contresens et de non-sens, ont trouvé un sens à ses épîtres falsifiées (A. FRANCE, Pierre bl., 1905, p.164).
B. —Chose absurde, illogique. Synon. absurdité. En restant fille, une créature du sexe féminin n'est plus qu'un non-sens (BALZAC, Curé Tours, 1832, p.200). Toutefois, dans le menton, il avait une fossette; sur cette figure brutale, cette fossette adoucissante semblait un non-sens (BARRÈS, Serv. All., 1905, p.182).
Le non-sens. L'absurde. Quelque chose a du sens, enfin, que nous devons conquérir sur le non-sens (CAMUS, Homme rév., 1951, p.365).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. V. non-. Étymol. et Hist. 1672 citat. du terme angl. nonsense (Le Spectateur, éd. 1737, III, 241 ds BARB. Infl. Tract.7, p.37); av. 1778 non-sens (VOLTAIRE ds MERCIER Néol., t.2, p.145). Empr. à l'angl. nonsense (comp. de non, de même orig. que le fr. non et de sense empr. au fr. sens) att. dep. 1614 et désignant toute chose, acte, écrit ou parole absurde, stupide ou n'ayant pas de sens. Le comp. nonsens existait, au sens de «déraison, sottise», en a. fr. (ca 1210 GUILLAUME DE NORMANDIE, Bestiaire, 3450 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.:127.

non-sens [nɔ̃sɑ̃s] n. m. invar.
ÉTYM. Av. 1778; angl. nonsense (1614); « manque de bon sens », v. fin XIIe; de non, et sens.
1 Défaut de sens, de signification. || Distinguer l'absurde (cit. 1) du non-sens. || Sens et non-sens, essai de Merleau-Ponty.
2 Ce qui est dépourvu de sens (phrase, proposition, raisonnement, etc.). || Être plongé dans le non-sens (→ Irrationnel, cit. 4). || Vos arguments sont des non-sens (→ Ne pas tenir debout). || Démontrer qu'une hypothèse est un non-sens (→ Cause, cit. 8).Spécialt. || Élève qui fait un non-sens dans une version latine ( Contresens).
1 Cette spirituelle personne (Mme de Langeais) prit plaisir à jeter le rude Montriveau dans une conversation pleine de bêtises, de lieux communs et de non-sens, où il manœuvra, militairement parlant, comme eût fait le prince Charles aux prises avec Napoléon.
Balzac, la Duchesse de Langeais, Pl., t. V, p. 172.
3 (1830, Balzac). Par ext. Défi au bon sens, à la raison. Absurdité.
2 Exalter la violence et la haine pour instaurer le règne de la justice et de la fraternité, c'est un non-sens : c'est trahir, dès le départ, cette justice et cette fraternité que nous voulons faire régner sur le monde (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 106.
4 Nonsense.

Encyclopédie Universelle. 2012.