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nonchaloir

nonchaloir [ nɔ̃ʃalwar ] n. m.
XIIe, inus. apr. XVIe et repris par les poètes du XIXe; de non et chaloir substantivé
Vieilli et littér. Nonchalance. « les voluptés du nonchaloir et le bien-être du chez soi » (Gautier).

nonchaloir nom masculin (de l'ancien français chaloir, importer) Littéraire. Nonchalance.

⇒NONCHALOIR, subst. masc.
Littér. Synon. de nonchalance. Dans toute sa personne régnait un nonchaloir, qui contrastait avec son maintien énergique (BOREL, Champavert, 1833, p.41). Quel moyen de triompher de la routine de gens, qui, dans le nonchaloir de leurs propos, s'adjugent une compétence suprême (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1876, p.218). L'opprimante beauté du Sud, avec son étrange douceur, son nonchaloir, ses parfums qui ravissent le coeur (GREEN, Journal, 1934, p.262).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. Ca 1160 metre en nonchaloir «laisser à l'abandon» (Eneas, 1411 ds T.-L.); 1160-74 «insouciance, indifférence» (WACE, Rou, éd. A.J. Holden, III, 343), qualifié de ,,vieux mot`` dep. FUR. 1690. Substantivation du verbe a. fr. nonchaloir «négliger, mépriser» (fin XIe s. judéo-fr. nonchalayr, nonchaloyr (Gl. de Raschi ds A. DARMESTETER, Les gl. fr. de Raschi dans la Bible, 57, 80), d'abord att. sous la forme du part. passé adj. nonchalu «méprisé» (1240-80, BAUDOUIN DE CONDÉ, 185, 70 ds T.-L.), du part. prés. adj. (v. nonchalant), du gérondif (1306, Ord. de Ph. IV sur les duels ds GDF.), seulement ca 1428 sous la forme personnelle (ALAIN CHARTIER, Traité de l'espérance, éd. Paris, Samuel Thiboust, 1617, p. 324: vous nonchalez le reboutement de voz ennemis), verbe très rare, comp. de non et de chaloir. Fréq. abs. littér.: 34.

nonchaloir [nɔʃalwaʀ] n. m.
ÉTYM. V. 1175; nunchaleir, v. 1155, encore cour. au XVIe (par ex. chez Rabelais); inus. ensuite jusqu'au XVIIIe; repris par les poètes du XIXe; de non, et de l'anc. verbe chaloir substantivé.
Vx ou littér. Nonchalance. Apathie, négligence (cit. 10), paresse (→ Boucle, cit. 4, Baudelaire; empêcher, cit. 19, Baudelaire; 1. fougue, cit. 4, Gide).
1 (…) je savoure à mon aise toutes les voluptés du nonchaloir et le bien-être du chez-soi.
Th. Gautier, les Jeunes-France, Contes humorist., « Âme de la maison », II.
2 (Son œil) Voit des galères d'or, belles comme des cygnes,
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l'éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir !
Mallarmé, Poésies, Du Parnasse contemp., « Les fenêtres ».
DÉR. Nonchalant.

Encyclopédie Universelle. 2012.